Un Allemand de Sindelfingen achète en 1992 une Mercedes 200 D. Une W124, qui sera rebaptisée Classe E un an plus tard (lors d'un lifting en 1993). Entre-temps, il a parcouru plus d'un million de kilomètres avec et a scrupuleusement conservé toutes les factures.

L'homme en question, Michael Nickl, a travaillé chez la marque à l'étoile. Il y a près de trente ans, il a bénéficié d'une réduction pour les employés lors de l'achat de sa 200 D. Et il a opté pour le diesel d'entrée de gamme, car même à l'époque, il était assez cher. Il conduit d'ailleurs toujours la voiture. Sa fidèle berline avait déjà atteint le million de kilomètres il y a deux ans. Aujourd'hui, il y en a encore plus bien entendu. Il a conservé la trace de tous les coûts et factures encourus lors du premier million de kilomètres. Il était donc temps pour lui de faire les comptes.

Pourquoi ce genre de voiture est si résistant ?

On dit souvent : un aspect important pour la fiabilité et la durabilité, c'est d'y placer un bloc moteur qui ne soit pas forcé. Le diesel de deux litres de cette 200 D (type OM601) en est le parfait exemple. Il ne développe pas plus de 75 ch et 126 Nm. Cette grande Mercedes est donc tout sauf performante. Elle avait en revanche un très petit appétit. Selon Nickl, sa voiture ne consomme pas plus de 6l/100km. Depuis près de 30 ans...

Le niveau de puissance est exactement ce qui affecte la durée de vie des moteurs modernes. Aujourd'hui, un moteur diesel de deux litres produit en moyenne plus de 150 ch, soit le double de cette Mercedes. La conduite et les performances sont logiquement bien meilleures. Ce qui en revanche est bien moins probable, même pour un diesel moderne, c'est que le kilométrage passe à 7 chiffres.

25 ans de factures

Nickl a maintenant 57 ans et un historique complet de l'entretien de sa Mercedes. Dans l'ensemble, ce n'est pas si mal. Par exemple, l'embrayage lui a permis d'atteindre les premiers 445.000 km au compteur. Un vieux diesel comme celui-là réclame également des vidanges d'huile à intervalles plus réguliers. Et entre-temps, les freins, les amortisseurs, l'alternateur et la pompe à eau ont également été remplacés.

Tous les coûts ont été soigneusement répertoriés sur un fichier Excel. Il démontre que l'entretien et les réparations pour le premier million de kilomètres ont coûté exactement 58.563 euros. Cela semble beaucoup à première vue, mais cela représente moins de 6 centimes d'euro par kilomètre. Il a également dépensé 53.786 euros en carburant sur cette même distance. La somme des deux revient finalement à moins de 350 € par mois. Sans compter l'achat de la voiture bien entendu.