Essai Peugeot E-5008 MY2024

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Par: VG 04-07-2024
Les constructeurs automobiles n’ont pas pour habitude de modifier une recette qui marche. C’est trop risqué. Pour répondre aux exigences environnementales, ils peuvent en revanche modifier un tas de choses auxquelles vous ne prêterez pas forcément attention, comme la plateforme. C’est ce qu’a fait Peugeot en installant le troisième opus de la jeune saga 5008 sur la nouvelle plateforme STLA Medium. En quinze ans, la 5008 est passée de ‘monospace compact à 7 places’ à ‘SUV familial’, toujours à 7 places. Et dans ce cas, la version purement électrique que nous essayons aujourd’hui, dénommée E-5008, profite également de cette troisième rangée de sièges. Notre monture d’essai offre 210 ch et 345 Nm de couple. C’est la version la moins puissante. Il existe cependant une variante ‘long range’ de 230 ch et même une ‘dual motor’ à quatre roues motrices (un moteur par essieu) de 320 ch. Peugeot propose également deux motorisations électrifiées à essence. La première, à hybridation légère, motorisée par le petit 3 cylindres 1.2 de 136 ch ou alors l’hybride rechargeable 1.6 à 4 cylindres de 195 ch.
Ce qui nous a plu
Bien que ses lignes soient logiquement plus modernes, la 5008, troisième du nom, est facilement reconnaissable. La face avant de la sochalienne intègre désormais une signature lumineuse composée de trois ‘griffes’, une allure aux épaules plus athlétiques et des dimensions sérieusement revues à la hausse. Elle gagne 15 cm en longueur (4,79m), 5 cm aussi bien en largeur (1,89 m) qu’en hauteur (1,69 m), mais également 6 cm d’empattement (2,90 m). Elle gagne donc énormément en habitabilité et en volume de chargement. La troisième rangée offre deux véritables places avec suffisamment d’espace de tête pour les formats de plus de 1,80m et son accès se fait aisément, grâce à une banquette arrière coulissante et rabattable. Le conducteur aura également droit à un bel espace, derrière ce petit volant à double méplat qui divise toujours autant. Cependant, l’élégant et ergonomique tunnel central empiète quelque peu sur l’espace aux genoux du conducteur. On lui pardonnera, tant il accentue le côté moderne de l’habitacle, pardon, du ‘cockpit’.
Qualité d’assemblage premium ?
On garde le point fort pour la fin : la nouvelle 5008 a fait un bon de géant en matière de technologie embarquée mais aussi de qualité d’assemblage. Pour exemple, ce bel écran incurvé de 21’’ que nous avons secoué dans tous les sens et qui n’a ni grincé ni montré le moindre signe de faiblesse… contrairement à certains modèles premium allemands ! Les ordres de navigation apparaissent clairement sur l’écran en face du conducteur, ce qui a permis de faire l’impasse sur un affichage tête haute. Nous avons enregistré une consommation moyenne de 13,8 kWh (autonomie entre 500 km sur route et plus de 600 en ville), soit un peu moins que la valeur homologué en cycle WLTP (+/- 18 kWh), mais seul à bord et sur des routes scandinaves sans relief limitées généralement à 60/70 km/h. Qu’en serait-il avec sept occupants, coffre plein dans les cols alpins…
Ce qui pourrait être corrigé
En plus d’un position de conduite un peu compliquée à trouver, en partie à cause du fameux volant, nous avons également déceler un comportement généralement pataud, ce qui n’est pas habituel chez Peugeot. Mais la raison est simple, et vous la trouverez sur la balance. Près de 2,3 tonnes en ordre de marche ! Soit 500 kg (!!) de plus que la plus lourde des 5008 de seconde génération (thermique sans batteries). Les accélérations (0-100 km/h en 9,7 s) et surtout les relances manquent sérieusement de Watts. La gestion de la traction mérite également d’être corrigée, car elle a tendance à patiner, ce qui est inhabituel pour une voiture électrique. Et le problème ne vient pas des excellents Michelin e-primacy, montés ici sur des jantes de 20’’ (en 235/50).
Aussi, le coffre est généreux (248, 748 et 1.815 dm³ en fonction des sièges que vous utilisez), mais il manque de profondeur lorsque vous fixer les planches qui cachent l’espace en profondeur destiné à ranger les câbles de recharge. On salue l’effort pour l’utilisation de centaines de kilos de matériaux recyclés, mais les tissus gris qui tapissent une partie de l’habitacle dénotent quelque peu dans ce cockpit premium très bien fini. Nous laissons cela à l’appréciation de chacun. Pour finir, et c’est récurrent dans les voitures actuelles, la nouvelle 5008 peut disposer de 40 systèmes d’aide à la conduite… Si vous êtes distraits, roulez trop vite, franchissez une ligne blanche etc, ces aides sont susceptibles d’émettre un son, un bip ou de générer une vibration. Cela peut vite devenir insupportable !
La nouvelle E-5008 sera produite à Sochaux et commercialisée à l’automne 2024, entre 41.800 € pour le modèle essence 1.2 hybride de 136 ch en finition ‘Allure’ et 56.000 € pour l’électrique en finition ‘GT’. Les prix des versions ‘long range 230 ch’ et ‘dual motor 320 ch’ n’ont pas encore été communiqués. Mais elles seront ‘encore’ plus chères bien entendu.
Données techniques du modèle essayé
Traction : moteur électrique (synchrone à aimants permanents)
Batterie : 73 kWh
Puissance : 210 CH
Couple: 345 Nm
Autonomie WLTP : 502 - 619 km
Vitesse maxi (limitée) : 170 km/h
Accélération : 9,7 sec 0-100 km/h
Consommation homologuée : 14,4 - 18,3 kWh/100 km
Consommation essai : 13,8 kWh/100 km
Longueur: 4,790 mètres
Poids à vide: 2.218 kg
Coffre: 248 dm³ (7 places) - 748 dm³ (5 places) - 1.815 dm³ (2 places)
Prix de départ: 56.000 euros (210 ch – finition GT)

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