Seat Leon ST FR TDI 150 vs Peugeot 308 SW GT BlueHDI 180

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Par: VG 30-03-2015

Nous sommes entrés dans une ère où les véhicules présentés comme ‘pratiques’, autrement dit, les breaks, se montrent de plus en plus dynamique. Nous avons décidé d’en confronter deux parmi les derniers arrivés. D’un côté, vous avez la Seat Leon ST FR. Une piquante ibérique, qui pour la première fois depuis sa création (3éme génération), est proposée en carrosserie break. Dans le coin opposé, la Peugeot 308 SW GT. La lionne française très plébiscitée depuis son lancement, fin 2013. L’Espagnole ouvre la gamme à 20.060 € avec le petit 1.2 TSI essence de 110cv en boîte manuelle à six rapports. Bien plus haut, à 26.730 €, se trouve notre Leon ST d’essai en finition FR avec son 2.0 TDI de 150cv. Il existe aussi une version de 184cv de ce même moteur, il affiche un prix de base de 29.890 €. La gamme de la Française commence à 18.190 € avec le 1.2 PureTech de 110cv (manuelle 5 rapports). La version GT (à ne pas confondre avec la GT Line) représente le sommet de la gamme SW. Disponible en essence (1.6 THP de 205cv, boîte manuelle 6 rapports uniquement) pour 29.343 € ou avec notre 2.0 BlueHDI de 180cv (disponible uniquement en boîte auto à 6 rapports) qui s’échange contre 32.131 € de base. Avec le cuir, le toit panoramique, la hi-fi Denon, la caméra de recul et les sièges électriques et massant, ce break musclé vous coûtera 35.961 €. Moins bien équipée de série, notre Seat Leon ST FR d’essai, avec la boîte DSG6 mais sans le cuir ni le toit panoramique, ni les sièges électriques massant s’échange contre un chèque de 30.994 €.

Avec le même empattement que la compacte 5 portes, 2,63m, la Seat Leon ST FR se montre plus agile

Extérieur

Le design est un des points fort de ces deux modèles. Les lignes sont très réussies dans les deux cas. Elles sont généralement plus discrètes du côté de l’Espagnole, ce qui ne nous empêche pas de préférer la partie avant de cette dernière, avec des proportions plus équilibrées que celles de la Française. La 308 intègre le logo sur la calandre, alors que sur les autres versions, il se trouve sur le capot moteur. Les deux disposent de projecteurs full LED (en option sur la Seat) ce qui accentue le côté sportif. Vues de profil, les lignes de la Peugeot paraissent plus travaillées. La 308 dispose de bas de caisse plus sportifs et de plus jolies jantes – de 18 pouces dans les deux cas, avec des pneus de 225/40. La Peugeot se rattrape au niveau de la partie arrière, tout en rondeurs. Les optiques arrière sont intégrées plus élégamment sur les coins et au hayon du coffre de la 308. La plaque d’immatriculation se fixe au milieu du hayon pour la Peugeot alors que chez Seat ils ont décidés de la descendre jusqu’au bouclier. La double – fausse – canule d’échappement de la 308 crée un certain équilibre de la partie arrière. Basée sur la plateforme MQB de la maison VW, la Seat conserve le même empattement que sa sœur compacte à 5 portes, soit 2,63m. L’empattement de la Peugeot par contre s’allonge de 11cm (2,62m contre 2,73m). La Seat fait 4,54m de long, sur 1,81m de large et 1,43m de haut, contre respectivement 4,58m, 1,80m et 1,45m pour la Française. Avec son porte-à-faux plus imposant (visible facilement à l’œil nu), la 308 l’emporte au niveau du coffre. Elle propose un volume de chargement de 610l en configuration 5 places, qui peut s’étendre à 1.660l si vous couchez la banquette arrière. La Seat se contente tout de même de 587l ou 1.470l au maximum. Le rabattage des sièges se fait très facilement dans les deux cas, en tirant sur un levier depuis le coffre, et vous bénéficierez – également dans les deux cas – d’un plancher parfaitement plat.

Intérieur

L’ambiance sport est de mise dans l’habitacle de la Peugeot. Petit volant en cuir perforé, sièges sport en cuir surpiqué de rouge, pédalier alu et instrumentation qui vire au rouge dès que vous appuyez sur le bouton sport. La finition est de très bonne facture. Avec sa console centrale simplifiée et ses commandes au volant, l’ergonomie est excellente. Les sièges (cuir en option) sont moelleux et très confortables. La position de conduite est bonne. L’équipement de série est complet, mais les options comme les sièges massant nous paraissent très gadgets. Deux petits bémols : elle ne possède qu’un porte-gobelet et la visibilité trois-quarts arrière, à cause des montants C et D plutôt importants, n’est pas très bonne. Dans la Seat, malgré des sièges plus enveloppants que dans le reste de la gamme et un volant en cuir, l’aspect sportif est bien moins accentué. Le confort est bon, mais en dessous de celui de la 308. La présentation est très soignée, mais encore une fois, plus sobre que dans la Peugeot. La console centrale est simple et orientée vers le conducteur, ce qui, avec des commandes au volant faciles à utiliser, place l’ergonomie au même niveau que dans la Peugeot, voire un poil au-dessus. La visibilité trois-quarts arrière est bien meilleure dans la Seat, grâce à ses montants plus fins. La Peugeot offre un système d’info divertissement plus complet, avec un écran tactile de 9,7’’. La Seat se contente d’un petit écran tactile de 6,5’’. Les places arrière sont plus accueillantes chez l’Espagnole, mais la banquette est très dure et manque cruellement de confort par rapport à la celle de la Peugeot.

La Peugeot jouit d’un châssis abaissé d’un centimètre et d’une suspension plus typée sport

Sécurité

Toutes deux ont passé les tests EuroNCAP. Les résultats sont en faveur de la Seat. Elle reçoit une note de 94% pour la sécurité des adultes, 92% pour celle des enfants (note excellente), 70% pour celle des piétons et 71% pour les aides à la sécurité. La Peugeot a inscrit respectivement des notes de 92%, 79%, 64% et 81%. Nous ajouterons que la Seat propose 9 airbags de série dont un pour les genoux, contre 8 pour la Sochalienne. Tous les dispositifs de sécurité comme l’ABS, l’ASR, l’ESC et l’assistant de démarrage en côte sont de série sur chacune d’elles.

Conduite

Les deux rivales sont motorisées par un 2,0l diesel à 16 soupapes. Celui de la Seat délivre 150cv à 3.500tr/min pour un couple de 320Nm disponible dès 1.750tr/min. Le BlueHDI en développe 30 de plus, soit un total de 180cv à 3.750tr/min pour un couple généreux de 400Nm à 2.000tr/min. Mais la 308 pèse aussi 120kg de plus que la Leon, 1.425kg contre 1.305kg. Grâce à son excellente boîte DSG6 à double embrayage et à la souplesse de son bloc TDI, la Seat parvient à gommer cette différence de puissance, du moins à bas régime. La Peugeot, légèrement handicapée par sa ‘vieille’ boite auto EAT6, profite de sa cavalerie pour rattraper sa rivale au fur et à mesure que la vitesse augmente. Et les chronos en témoignent. Le 0 à 100 est abattu en 8,6 secondes dans les deux cas, mais la Française reprend l’avantage en vitesse de pointe avec 218km/h contre 211km/h pour l’Ibérique. Au niveau du comportement, la Peugeot jouit d’un châssis abaissé d’un centimètre et d’une suspension plus typée sport. Un plus sur bon revêtement par rapport à sa concurrente, mais elle perd en confort sur routes dégradées. La Leon profite aussi d’un empattement plus court de 10cm, ce qui la rend plus agile dans les virages courts et contrairement à la Peugeot, dans la Seat on n’a pas l’impression de conduire un break. Avec son train avant plus léger et plus agile, la Seat entre mieux dans les virages, mais la Peugeot parvient à maintenir la même stabilité tout le long du virage. La direction de la 308 est plus consistante que celle de la Leon. Elle est plus précise et on ressent mieux le touché de la route. Côté freinage, la Seat s’en sort mieux, mais avec 120kg en moins sur la balance, ça n’a rien de surprenant. Pour le fun, la Peugeot dispose d’un petit plus : sa sonorité. En appuyant sur le bouton Sport du tunnel central, un son rauque se rapprochant des V6 diesel vient envahir l’habitacle. Très artificiel – il sort des haut-parleurs – il n’en n’est pas moins sympathique. Très peu de différence en ce qui concerne la consommation. Sur le papier La Peugeot revendique une moyenne de 4,1l/100km ou 107g de CO2/km. La Seat serait un peu plus gourmande avec une moyenne de 4,5l/100km ou 117g de CO2/km. C’est bien joli tout ça, si on tient compte des performances et du poids. Mais c’est un peu loin des chiffres que nous avons relevés durant notre essai. La Peugeot 308 SW GT a enregistré une moyenne de 7,3l/100km alors que la Seat Leon ST FR s’est contentée d’un peu moins, avec 6,9l/100km.

Conclusion

En attendant une vraie version sportive de la Peugeot 308 SW, il faudra se contenter de cette ‘pseudo’ sportive diesel. Chez Seat, ces clients-là seront rediriger vers la sulfureuse Leon ST Cupra, car bien qu’elle se défende aussi bien que la 308, cette Leon ST FR ne prétend pas brûler le chrono. Mais globalement, la Peugeot est plus attirante, son look est plus sportif, l’intérieur est mieux fini et plus confortable, le coffre est plus généreux, et le moteur est aussi – voire plus – intéressant. Grâce à son excellente boîte DSG6 et à la souplesse de son moteur, la Seat tient la cadence sur la route, mais perd le match de l’intérieur. Pour séduire, elle devra donc aussi compter sur son prix plus attractif.


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