Jeep Cherokee Limited 2.0 Mjd 140cv

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Par: VG 16-11-2014

Apparue en 1974 aux Etats-Unis, la Jeep Cherokee (SJ) était un pur produit ‘made in USA’. Un vrai tout terrain motorisé par des six ou huit cylindres essence. Sa remplaçante, la Cherokee XJ sera la première à poser un pneu sur le vieux continent, pour ne plus le quitter. La personnalité des modèles qui suivirent (KJ et KK) ne fit pas l’unanimité. Par la suite, le groupe Fiat-Chrysler reprit les rennes. Le modèle KL a été présenté en 2014. La gamme débute à 36.900 € avec la finition Longitude 4x2 et son 2.0 MJD de 140cv. Notre véhicule d’essai se situe en milieu de gamme. En finition Limited 4x2 et motorisé par le 2.0 MJD de 140cv, il est facturé 43.600 € de base. Mais tout est de série, mis à part le toit ouvrant panoramique (1.500€) dont ne disposait pas notre monture d’essai. Pour 52.600€, le haut de gamme est décerné à la même finition, mais en version 4x4 avec le V6 3.2 essence. Une version plus baroudeuse, appelée Trailhawk, est aussi proposée à partir de 49.500 €. Elle n’est disponible qu’en 4x4 et motorisée par le V6 Pentastar de 3,2L développant 272cv.

Extérieur

Avec l’embourgeoisement qui s’est installé au fil des années, ce SUV s’est retrouvé bien loin de l’esprit baroudeur initial de la marque. D’apparence robuste, il dégage une personnalité plus affirmée que son prédécesseur. La face avant reprend la calandre typique à 7 entailles. Le regard s’est affiné et la technologie LED s’occupe des feux de jour. La ligne générale est en phase avec les codes du marché dictés par la concurrence. Avec un léger accent coréen et un bouclier en plastique brut, la partie arrière est bien plus sobre. Les jantes chromées de 18’’ ne plairont pas forcément à tout le monde en Europe. Elles chaussent des gommes de 225/55. Le Cherokee repose sur un empattement allongé de la Wide Platform ou C-Evo développée par Fiat, qu’elle partage avec l’Alfa Giulietta et la Dodge Dart, oui oui c’est sérieux. Avec 4,62m de long, 1,86m de large et 1,67m de haut, le Cherokee est plus proche du Volvo XC60 (4,62m) et du Mitsubishi Outlander (4,65m) que des Kia Sportage (4,44m) et autre Volkswagen Tiguan (4,42m). C’est pourtant le Cherokee qui offre le moins d’espace de chargement avec un volume compris entre 430 et 1190l (495l pour le XC60 et 550l pour l’Outlander).

Ce SUV est bien loin de l’esprit baroudeur initial de la marque

Intérieur

Accueillant et hyper équipé (on parle de la version Limited), l’intérieur du Cherokee est méconnaissable par rapport au modèle qu’il remplace. On peut dire merci à ses gènes italiens. La finition et la qualité des matériaux sont de bonne facture, mais quelques plastiques durs viennent ternir ce bel effort. Les sièges électriques à mémoires très confortables, ventilés et chauffants, sont tapissés d’un cuir Nappa épais. La position de conduite est mise en défaut par un volant positionné trop à la verticale. L’instrumentation se compose de deux compteurs analogiques entre lesquels vient s’implanter un écran TFT configurable qui, via les commandes du volant, vous renseigne sur la radio, la navigation, la vitesse, la pression des pneus, la consommation, les alertes de sécurité, l’assistant de stationnement et d’autres encore. Le système d’info divertissement Uconnect dispose d’un écran tactile de 8,4’’ d’une qualité graphique étonnante. Il commande la radio – avec un système audio Alpine 9 haut-parleurs de plus de 500W – les médias (lecteurs CD et carte SD), la navigation, le téléphone, la climatisation, le contrôle de ventilation et chauffage des sièges et tout une ribambelle d’applications disponibles via la 3G de votre smartphone. Juste en dessous, vous retrouvez quelques boutons faisant double emploi puisque les applications qu’ils commandent – climatisation et radio – sont disponibles via l’écran tactile central. Les places arrière sont spacieuses, mais malgré un empattement plus long est un volume de chargement légèrement sacrifié pour elles, on ne peut pas dire qu’on y soit mieux installé que dans une de ces concurrentes.

Pas de différentiel autobloquant ni de boîte courte, pour cela allez voir la version Trailhawk

Sécurité

Le sentiment de sécurité et la sécurité à proprement parler sont deux choses très différentes. Dans le cas de la Cherokee, vous aurez les deux. Le premier, parce que vous êtes assis dans un véhicule surélevé à l’apparence robuste et aux dimensions généreuses. Le second, parce qu’il est équipé de 7 airbags – dont un pour les genoux du conducteur –, de l’ABS, de l’ESC (contrôle de stabilité) et de l’ERM (contrôle du roulis). Pour la route, il possède le régulateur de vitesse adaptatif, l’avertisseur de sortie de voie, l’aide au freinage d’urgence et la surveillance des angles morts avec détecteur de mouvement arrière. Pour ceux qui tractent une remorque, le Cherokee dispose aussi du TSC (contrôle de tangage de la remorque). Il possède également un système qui se charge de maintenir les disques de freins au sec par temps de pluie. Vous l’avez compris, rien ne manque, et l’organisme EuroNCAP l’a aussi remarqué. Il lui a décerné les 5 étoiles tant convoitées. Une note très prometteuse de 92% pour la sécurité des passagers adultes et de 79% pour celles des enfants. Avec une face avant comportant des éléments anguleux, la sécurité des piétons est mise en doute et reçoit une note de 69%. Les aides à la sécurité que nous avons cité plus haut obtiennent quant à eux 74%.

Conduite

Le problème principal de cette Cherokee réside dans sa masse : 1.753kg. Et cela se ressent au démarrage et dans les relances. Le quatre cylindres diesel Multijet cube 2,0l et développe 140cv à 3.750tr/min et 350Nm dès 1.500tr/min. Ce qui est correct dans l’absolu, mais trop juste vu la masse dans ce cas précis. Il passe de 0 à 100km/h en 10,9 secondes et enregistre une vitesse de pointe de 187km/h. Une fois lancé, nous avons apprécié sa direction précise et directe et le débattement court du levier de vitesse. En dehors d’un premier rapport un peu long, la boîte manuelle à six rapports est bien étagée. L’amortissement est confortable, ce qui semble normal puisqu’il n’est pas destiné à quitter l’asphalte. Pas de différentiel autobloquant, pas de boîte courte, de réductrice ni de suspension ajustables. Pour cela allez voir la version Trailhawk. Ici vous êtes dans une ‘simple’ traction. Et elle se comporte en tant que telle. Elle prend pas mal de roulis, et on se demande où est passé le système qui est censé l’atténuer. Heureusement, le freinage est puissant est les aides à la conduite s’en servent pour étaler leurs techniques. Elle sauve l’honneur avec une consommation relativement modérée compte tenu de la masse à tracter. Cependant, avec une moyenne de 7,1l/100km enregistrée durant notre essai, nous ne sommes pas parvenus à nous approcher des chiffres avancés par le constructeur, à savoir, une moyenne normalisée de 5,3l/100km ou 139gr/km de CO.

Conclusion

Proposée d’entrée de gamme en simple traction – c’est une première pour la marque, la première Cherokee de l’ère italo-yankee est sur la bonne voie. Avec des moteurs italiens moins polluants, Jeep en profite pour pénétrer un marché européen dont l’intérêt pour les SUV urbains ne semble pas perdre en puissance. Si elle n’est pas encore à égalité avec les cadors du secteur en termes d’agrément de conduite, on se doit en revanche de souligner l’énorme progrès accompli pour se mettre à leurs niveaux sur d’autres points – intérieur, finition et technologie. Notre marché est, par la force des choses, attaché aux chiffres de consommation, et il ne l’est pas moins à celui du prix. Un ‘détail’ auquel Jeep ne fera pas trop allusion. Le groupe tente de justifier un tarif plutôt coquet avec une version Limited suréquipée.


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