Porsche 718 Boxster

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Par: VG 18-08-2016

Le vent du changement souffle comme un turbo à pleine charge sur l’usine de Zuffenhausen. La Porsche Boxster inclut désormais le nombre 718 à son appellation. Si ce n’était que cela, les puristes passeraient l’éponge. Mais malheureusement pour eux, le petit roadster allemand abandonne aussi le flat 6 pour un flat 4. Pour faire joli, on pourrait invoquer un simple retour aux sources, mais non, c’est bien entendu la loi sur les émissions qui impose la marche à suivre. Et pour cause, puisqu’en plus de ce premier affront, les Allemands ont, tout comme avec la gamme 911, opté pour la suralimentation sur chacun des modèles – il existe aussi une 718 Boxster S. Durant cet essai, nous tenterons de démontrer si oui ou non, ce bloc quatre cylindres est digne de se retrouver sur l’essieu arrière d’une Porsche.

Contrairement à bien des roadsters, cette 718 peut être considérée comme une véritable sportive

Extérieur

Entièrement retravaillée, la 718 Boxster ne conserve de son prédécesseur que les capots avant/arrière et le pare-brise. Pourtant, il faudra un œil avisé pour en desceller les différences. Pour commencer, les dimensions restent identiques, 4,38m de long (4,37m pour l’ancien modèle), 1,80m de large et 1,28m de haut. Le poids, malgré 2 cylindres en moins (mais un turbo en plus), passe de 1.405 à 1.410kg. Avec un espace de chargement totalisant 275l (150l à l’avant et 125l à l’arrière), elle perd 5l de volume par rapport à son prédécesseur (280l au total). Vous pouvez y caser 2 valises de type ‘’cabine’’ à l’avant et un gros sac de sport à l’arrière. Et puisqu’elle est moins gourmande, son réservoir de carburant a été ramené de 64l à 54l. Ensuite il faudra fixer le regard sur les creusements des portières qui sont plus marqués, pour mieux intégrer les prises d’air, dont l’ouverture est désormais plus importante, car les moteurs suralimentés ont besoin de plus d’air frais. Enfin, les boucliers ont été légèrement redessinés et l’avant arbore maintenant une signature lumineuse LED. Le souci du détail et l’attention portée aux optiques de phares tridimensionnelles, aussi bien à l’avant qu’à l’arrière, est absolument remarquable. Les lignes et les proportions bien équilibrées confèrent à cette 718 Boxster une allure franchement sportive et elle semble bien ancrée sur ses appuis. Rares sont les détails qui font sourciller, mais il faut reconnaitre que les prises d’air latérales en plastique font tâche dans l’ensemble. Monté d’origine en 18’’, notre modèle d’essai repose sur de magnifiques jantes Carrera S de 20 pouces chaussées de Pirelli P Zero en 235/35 à l’avant et 265/35 à l’arrière. Comptez un peu plus de 2.700 € l’option.

Intérieur

Bien que située tout en bas de l’échelle des valeurs de la marque de Stuttgart, la 718 Boxster n’en n’est pas moins une véritable Porsche. Pour preuve, la qualité d’assemblage et le choix des matériaux qui composent l’habitacle. Bien entendu, comme toute voiture de ce standing, on se demande toujours ce qu’elle vaudrait sans les options qui la rendent si attractive. Relativement basse, l’accès à bord se fait plus facilement une fois la belle décapotée. La position de conduite est excellente – et ce n’est pas une surprise. Les sièges ne disposent pas du même maintient que ceux d’une Audi TT ou d’une BMW Z4, mais le confort de la 718 est un poil au-dessus. La console central imposante donne l’impression d’être dans un cockpit et donc plutôt à l’étroit, ce qui semble logique pour ce type d’architecture. Très claire, l’instrumentation n’a pratiquement pas évolué par rapport au modèle sortant, le compte-tour reste au centre et on retrouve à droite un écran couleur de 4,6’’ de très bonne qualité d’affichage reprenant les infos techniques du véhicule. La console centrale n’a pas plus évolué que le reste. Elle reprend toute une ribambelle de bouton – et bien d’autres disponibles en option – de climatisation, réglage de suspension, déploiement de l’aileron, commande d’ouverture/fermeture du toit, start/stop… ce qui représente finalement un petit bémol en termes d’ergonomie. Tout en haut de cette dernière, on retrouve un écran multimédia, qui lui, a bien évolué. Ce PCM (Porsche Communication Management) se pilote via un écran tactile de 7 pouces. Il commande la radio et le téléphone bien entendu, mais aussi la navigation en ligne, l’internet sans fil, l’Apple Car Play ou l’application Porsche Connect, grâce à laquelle vous pourrez, entre autres, transférer des adresses de l’agenda de votre téléphone vers la voiture.

Sécurité

Basse, fine et décapotable, on ne s’y sent pas forcément en sécurité. Surtout lorsqu’on sait que les SUV sont de plus en plus fréquents sur nos routes et dans nos villes… Dans le pire des cas – entendez par là, en cas de retournement - les arceaux fixes et les montants de pare-brise renforcés sont censés vous protéger. Pour la sécurité active et passive, la 718 Boxster compte sur 6 airbags de série, l’ABS, l’ESP et une protection latérale anti-écrasement. Son bon châssis, ses gros freins et son excellente tenue de route vous mettrons à l’aise, mais ne serons d’aucune protection en cas d’accident.

Conduite

Nous le citions dans l’introduction de cet essai ; la nouvelle Porsche 718 Boxster est désormais animée par un bloc quatre cylindres à plat et non plus par un flat six. Ce qui est indéniable, c’est la différence de sonorité. Le quatre cylindres est plus timide et n’offre guère le coffre et les vocalises du flat six. Mais attention, le bloc de la 718 prend facilement des tours. Il va chercher sa puissance maxi de 300cv (+35cv par rapport à la Boxster 2.7) à 6.500tr/min et peut atteindre la barre des 7.500tr. Le couple maxi de 380Nm (100Nm de plus que la 2.7 précédente !!) s’étale sur une plage située entre 1.950 et 4.500tr/min. Au final, la 718 est même plus performante que sa devancière. Le 0-100 est abattu en 4,7 secondes (en boite PDK avec le Pack Sport Chrono) et elle atteint une vitesse de pointe de 275km/h, contre 5,8 secondes et 264km/h pour l’ancienne Boxster 2.7 six cylindres de 265cv. A titre comparatif, la BMW Z4 (3.0 turbo six cylindres de 340cv) et la Mercedes SLC 43 AMG (3.0 turbo V6 de 367cv) accélèrent respectivement en 4,8 et 4,7 secondes, alors qu’elles plafonnent à 250km/h. Malheureusement, le caractère de la nouvelle 718 est plus lissé, moins rageur qu’auparavant. D’un autre côté, la boite auto PDK à 7 rapports, aussi douce que rapide, apporte un plus incontestable en matière d’agrément et de facilité de conduite. Mais le plus intéressant dans cette 718 Boxster reste certainement l’excellent comportement (sur sol sec bien entendu) et l’équilibre du châssis. La tenue de route est vraiment saine et rassurante. On se sent littéralement collé à la route. Le train arrière suit parfaitement l’avant et il ne cache aucune mauvaise surprise. La motricité ne peut être prise en défaut qu’en déclenchant les contrôles de traction et de stabilité, ou en forçant sur la pédale droite lorsque la route est humide. Les aides à la conduite sont moins intrusives qu’auparavant. Elles le deviennent en conduite sportive en bloquant légèrement les roues motrices. Les plus habiles trouveront cela handicapant, les autres plutôt rassurant. La direction est un régal de précision et de consistance. Elle est aussi 10% plus directe que sur l’ancien modèle. Le grip des pneus se ressent au volant, mais aussi la route et ses défauts (surtout avec ces jantes de 20’’). Le freinage, bien que manquant un peu de mordant, se montre puissant et endurant. Par contre, le feeling sur la pédale – il faut parfois y aller franchement – mériterait une petite amélioration. Dans l’ensemble et contrairement à bien des roadsters, cette 718 peut être considérée comme une véritable sportive, parce qu’elle se comporte en tant que tel. Et la consommation en témoigne également. Car si, en tenant compte des performances, elle peut se montrer relativement sobre en conduite ‘bon père de famille’ – environ 9l/100km – elle se rattrape en conduite sportive, avec une moyenne de 18l/100km. Le constructeur quant à lui enregistre une moyenne de 6,9l/100km, équivalents à 158g de CO2/km.

Tarifs

Le petit roadster allemand abandonne le flat 6 pour un flat 4
Avec le strict minimum en ce qui concerne la dotation de série – pour un roadster premium du moins – la 718 Boxster ouvre la gamme à 56.144 €, ce qui fait tout de même 3 à 3.500 € de plus que son prédécesseur à six cylindres. Notre modèle d’essai, équipé de la boite automatique PDK, du cuir, des projecteurs LED Dynamic, de l’assistant parking avec caméra de recul, du Pack Sport Chrono, des jantes 20’’, du régulateur de vitesse adaptatif, des sièges chauffants et ventilés, du module de navigation et de bien d’autres encore, s’échange contre un chèque de 82.921 €. La concurrence, BMW Z4 3.5is et Mercedes SLC 43 AMG (toutes deux des trois litres à six cylindres) réclament en moyenne 4.500 € de plus que la Porsche.

Conclusion

A défaut, dans un premier temps, de susciter l’engouement des puristes, il en titillera certainement la curiosité. Le flat 4 de la nouvelle 718 Boxster est certes moins onctueux et fulminant que le précédent flat 6, et il n’offre plus d’aussi belles envolées lyriques, mais il n’en n’est pas moins performant pour autant. Avec son comportement sans failles, elle redonnera le sourire à bon nombre de ses détracteurs. D’autant plus qu’elle s’apprécie aussi bien en mode ‘’cruising’’ qu’en conduite sportive. On vous rassure donc, même si elle aura du mal à convaincre les propriétaires de flat 6, elle ne risque pas non plus de les décevoir. Maintenant, il est vrai que les tarifs de base sont de la poudre aux yeux. Car que serait cette 718 Boxster sans options ? Par rapport au prix de base, la facture finale peut facilement augmenter de 50%.


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