Audi TT Roadster 45 TFSI quattro S tronic

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Par: VG 14-06-2019

Voilà 20 ans que la version Roadster de l’Audi TT sillonne nos routes. Et d’après le nouveau PDG, Bram Schot, ce modèle sera le dernier. Cette seconde phase de la troisième génération, qui adopte d’ailleurs la nouvelle dénomination d’Audi (40 ou 45 TFSI), se prend un petit coup de fraîcheur esthétique et mécanique, question de finir en beauté.

L’Audi TT Roadster décline son 2.0 TFSI en trois versions de puissance. La gamme s’ouvre à 40.950 €, avec le TT Roadster 40 TFSI (2 litres, 4 cylindres de 197cv) disponible uniquement avec les roues avant motrices en combinaison avec la boîte automatique S tronic à sept rapports. Il est suivi par le 45 TFSI de 245cv. Cette version est la seule à pouvoir bénéficier d’une boite manuelle à six rapports (avec les roues avant motrices uniquement) contre 44.350 €. Les versions S tronic et quattro S tronic réclament respectivement un effort de 46.750 et 49.150 €. Le roadster TTS développe quant à lui 306cv, uniquement en quattro S tronic (à partir de 59.150 €). Au sommet de la gamme, le méchant Roadster TTRS. Avec un cylindre ajouté dans la lignée des quatre premiers, son 2,5l développe 400cv. Le tarif s’élève alors à quelque 74.187 € de base. Notre modèle d’essai, le 45 TFSI quattro S tronic, qui démarre donc à 49.150 € est facturé ici 69.990,10 €… un prix qui comprend la S line avec intérieur Alcantara et cuir, la navigation Plus, la hi-fi B&O, les phares full LED, la S line extérieure, les jantes de 19’’ avec gommes en 245/35 et bien d’autres encore.

Extérieur

La suspension reste ferme en mode ‘comfort’ et ce terme est à prendre avec des pincettes
L’icône du design, née il y a plus de vingt ans, a petit à petit troqué ses lignes arrondies pour des traits plus tendus. Elle a en revanche su garder un bel équilibre des proportions. Certaines de ses caractéristiques ont été conservées, comme les ailes bombées et le petit pare-brise fort incliné qui lui confèrent la même silhouette trapue qu’auparavant. Les dimensions n’ont pas évolué par rapport à la phase 1 : 4,19m de long, 1,83m de large et 1,36m de haut. L’empattement reste à 2,51m. Les changements sont donc purement esthétiques, et encore, si vous optez pour le pack extérieur S line de notre véhicule d’essai. Il comprend des (pseudo) prises d’air verticales aux extrémités des boucliers avant, des bas de caisse spécifiques, des (pseudo) extracteurs d’air sous les feux arrière et une partie basse de bouclier arrière plus sportive, avec un (à nouveau pseudo) diffuseur en trois parties aux extrémités duquel se trouvent les deux embouts d’échappement. La ceinture de caisse est haute et pratiquement parallèle au sol, ce qui donne une impression de stabilité. La TT Roadster conserve (heureusement) sa capote en toile, ce qui lui garantit une ligne élégante. Le second avantage d’un toit pliable en toile est qu’il prend moins de place qu’un toit pliable rigide et vient se loger directement derrière les sièges. Il n’a donc pas besoin d’un système d’ouverture à vérin, lourd et complexe, et le coffre en profite pour offrir un volume plutôt intéressant de 280 litres (contre 305l pour le coupé 2+2). L’ouverture/fermeture s’effectue en seulement 10 secondes et peut se réaliser jusqu’à une vitesse de 50km/h.

Intérieur

Pas facile d’accéder à bord d’un TT Roadster pour les plus grands ou les plus corpulents. Une fois dedans, vous y êtes confortablement installés et vous ne verrez aucune différence avec la phase 1. La finition et le choix des matériaux sont de haut niveau, comme souvent chez Audi. Avec leurs assises longues et un bon maintien latéral, les sièges sont très confortables. La position de conduite est excellente, bien que les sièges soient implantés bien bas dans l’habitacle. L’ergonomie est correcte, car les commandes tombent sous la main et la console centrale est plutôt épurée. Cependant, les habitués d’Audi auront tendance à regarder au sommet de la console centrale, pour consulter un écran MMI qui n’existe pas dans le TT Roadster. Depuis son introduction dans la troisième génération du TT, tout est centralisé dans le virtual cockpit en face de vous. Ce bloc digital d’instrumentation est clair et soigneusement présenté, mais il n’est pas toujours facile de s’y retrouver. Il peut être piloté via les commandes au volant ou bien plus généralement avec la molette située sur le tunnel central. Nous regrettons l’absence de caméra de recul, qui, vu le manque de visibilité ¾ arrière, ne serait pas un luxe pour se garer. Par ailleurs, l’habitacle manque quelque peu d’espace de rangement et les ports USB ne sont pas facilement accessibles. En outre, le placement de certains boutons nous a semblé peu judicieux, comme par exemple celui du frein à main, placé juste au-dessus du poussoir d’ouverture de toit. Actionner le frein à main en roulant à 49km/h, en pensant ouvrir le toit, pourrait vous valoir quelques frayeurs. Il faudra s’y habituer. Par ailleurs, nous avons beaucoup apprécié l’isolation phonique de la capote multicouches et le calme qui règne à bord en conduite relâchée.

Sécurité

Les cabriolets, et autres roadsters à capote en toile, font presque jeu égal en termes de sécurité active et passive avec les voitures à toit fixe. Presque, car ils ne disposent bien évidemment pas d’airbags ‘fenêtre’ par exemple, ni de toit rigide. Donc, avant, pendant et après un accident, vous disposez presque des mêmes protections, pour autant que vous restiez sur vos roues… Le TT Roadster dispose effectivement de deux gros arceaux de sécurité. Ils seront suffisants pour limiter les dégâts en cas de retournement, mais ils ne pourront en revanche pas vous protéger comme le ferait un toit rigide. Pour éviter cela, le TT Roadster s’équipe de tous l’attirail de sécurité active, comme l’ABS, l’ESP, le contrôle de traction et l’Audi Lane Assist de série, et de sécurité passive, comme les airbags et les arceaux de sécurité. D’autres dispositifs sont proposés en option, comme l’Audi Side Assist ou la reconnaissance des panneaux de signalisation. Au rayon mesquinerie, nous retrouvons l’assistant de démarrage en côte, facturé 96,80 € en option sur certains modèles.

Conduite

La TT Roadster conserve heureusement sa capote en toile, ce qui lui garantit une ligne élégante
Comment les constructeurs automobiles sont-ils parvenus à nous imposer leurs toit rigides fractionnables? La capote en toile est tellement plus agréable ! D’autant plus qu’elle offre désormais une très bonne qualité d’insonorisation et d’isolation, du moins dans ce TT Roadster. Notre monture d’essai, la version 45 TFSI quattro S tronic, est propulsée par un bloc 2 litres, quatre cylindres de 245cv et un couple de 370Nm disponibles dès 1.600tr/min (230cv et 370Nm pour la phase 1). Ce moteur est vif et souple. Le couple est omniprésent et les montées en régime sont très rapides. En mode Dynamique, les accélérations sont franches et accompagnées d’une sonorité rauque et enivrante. Ce Roadster pousse fort, sans être linéaire pour autant. Le 0-100 est abattu en 5,5 secondes et la vitesse de pointe est limitée à 250km/h. Sur ce mode, axé sur les performances, la suspension et la direction sont plus fermes et la réponse à l’accélérateur est plus vive. Ce TT Roadster est équipé de la transmission aux quatre roues, mais comme bien des modèles de la marque, il est typé ‘traction’, ce qui rend parfois le train avant lourd et sous-vireur. Ceci ne l’empêche pas d’offrir un comportement rassurant et une excellente motricité en toutes circonstances, malgré un poids de 1.530kg. Ce roadster reste bien campé sur ses appuis, même lors de transferts de masse sportifs. Sur les autres modes – Efficiency, Comfort, Auto et Individual – la conduite est plutôt centrée sur le confort ou le rendement idéal et l’économie de carburant. Cela dit, même en mode Comfort, la suspension reste plutôt ferme et le terme ‘confort’ est à prendre avec des pincettes, surtout lorsque la route se dégrade. La boite S tronic est toujours aussi discrète pour passer les rapports, mais peut parfois se montrer brutale au redémarrage lorsque le système Start/Stop est en fonction. Consistante et bien calibrée, la direction est un vrai régal. On ne peut pas en dire autant du freinage, qui nous a semblé faible et manquant quelque peu d’attaque. Ce roadster nous a cependant surpris à la pompe. Nous avons enregistré une moyenne de 10,8l/100km durant l’essai. Cela pourrait vous paraitre élevé, mais il faut tenir compte des performances et du poids de l’engin. La moyenne homologuée par Ingolstadt n’est que de 6,1l/100km pour ce modèle. Plutôt optimiste, car en adoptant un rythme dynamique, la consommation peut vite passer à 13l/100km.

Conclusion

La version 45 TFSI du TT Roadster serait-elle la plus logique de la gamme ? C’est bien possible ! Suffisamment puissante, sécurisante et agréable à conduire, relativement dynamique lorsque cela s’avère nécessaire. Elle n’a certes pas le tempérament du TTRS, mais ne s’éloigne pas tant que cela du TTS. Les tarifs risquent d’en calmer plus d’un, mais finalement, il est déjà bien équipé de série.


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