Essai BMW X7 30d xDrive

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Par: VG 27-09-2019

Le vieux continent persiste dans la chasse aux émissions de CO₂, ce qui oblige les constructeurs à diminuer aussi bien la cylindrée de leurs moteurs que la taille, et par conséquent le poids, de leurs véhicules. Sur d’autres marchés, comme en Asie, au Moyen-Orient ou en Amérique du Nord, les normes ne sont pas aussi strictes et les goûts des consommateurs sont très différents. Cependant, malgré leurs masses, les grands SUV européens enregistrent des consommations moyennes plutôt bien contenues. BMW s’arme donc d’un nouveau et grand SUV à sept places : le X7. En Europe il fait surtout face au Mercedes-Benz GLS et au Range Rover LWB.

Le X7 réclame des tarifs à la hauteur de sa stature. Le modèle d’entrée de gamme affiche un ticket de minimum de 87.210 €. A ce prix-là, vous bénéficiez d’un X7 30d xDrive de 265cv avec un équipement de base déjà bien fourni, comme la suspension pneumatique, 7 vraies places, l’intérieur cuir, les jantes de 20’’, la navigation, le toit ouvrant panoramique, l’accès confort etc… heureusement direz-vous ! Mais à ce niveau premium, les options viennent bien entendu alourdir fameusement la facture. Et à ce petit jeu, BMW est aussi fort que ses concurrents d’Ingolstadt et Stuttgart, avec des packs à plus de 10.000 € ! En attendant, il n’existe pas de Mercedes-Benz GLS en-dessous de précisément 86.999 €. Ne parlons même pas du Range Rover qui, en empattement standard s’échange contre un minimum de 107.900 €, ce qui, malgré son tarif déjà bien élevé, renvoie notre X7 au rang de bonne affaire !

Difficile de croire qu’un tel mastodonte puisse être agile

Extérieur

Posée sur la nouvelle plateforme CLAR en aluminium (qu’elle partage avec la Rolls-Royce Cullinan), la BMW X7 affiche des dimensions plutôt imposantes. Elle s’étend sur 5,15m de long (contre 5,34m pour la Cullinan), 2,00m de large et 1,81m de haut – une hauteur qui varie selon votre choix de jantes, 20, 21 ou 22 pouces et la position de la suspension pneumatique. Ce grand SUV arbore une calandre pour le moins proéminente qui lui octroie une certaine prestance, mais également une image relativement bling-bling, qui n’est pas forcément du goût du consommateur européen. Cette dernière lui vaut d’ailleurs, ainsi qu’à d’autres nouveaux modèles de la marque, bon nombre de critiques. Pour le reste, les lignes sont réussies et les proportions bien équilibrées. De profil, avec cette ceinture de caisse montante, on lui prêterait même un look effilé et dynamique. L’arrière est quant à lui bien plus conceptuel, avec une ligne de toit droite et une lunette peu inclinée posée sur un hayon vertical à double segment. Le principal ouvre vers le haut et le secondaire (une trentaine de centimètres) ouvre vers le bas et peut supporter le poids d’un adulte bien portant. Tous deux sont motorisés. Les volumes de chargement sont impressionnants : 326l en configuration 7 places, soit presque l’équivalent que propose une Série 1 (360l), 750l en configuration 5 places et 2.120l en couchant les sièges de la deuxième et troisième rangée, soit plus qu’une ancienne Renault Espace à qui on aurait retiré tous les sièges arrière.

Intérieur

L’habitacle est une ode au luxe et au confort. Chaque centimètre carré est recouvert de cuir, de bois, d’Alcantara, de tapisseries épaisses et dans le pire des cas, par des plastiques moussés de bonne facture. La présentation est très soignée et la qualité d’assemblage atteint des sommets. Quelques rares détails nous semblent toutefois en-dessous du reste, comme les buses d’aération ou le tirant d’ouverture de la boite à gants. Le levier de vitesse type ‘diamant taillé’, rejoint les naseaux de la calandre au rayon bling-bling. Le tableau de bord accueille deux écrans digitaux. Le premier, en face du conducteur, fait office de bloc d’instrumentation. Le second, au sommet de la console centrale et légèrement orienté vers le conducteur, gère le système d’infodivertissement, avec la navigation, les différentes caméras (sur la calandre, les rétroviseurs et le hayon arrière) avec vue périphérique à 360°, le téléphone, les médias et les applications, dont l’Apple CarPlay et Android Auto. Malgré une présentation soignée et claire, le système d’infodivertissement reste un peu en retrait par rapport à la concurrence. La console centrale compte juste ce qu’il faut comme bouton : climatisation, radio, suspension, sélecteur de mode de conduite et quelques autres. Cela permet entre autres de ne pas se perdre dans les méandres du système d’infodivertissement lorsque l’on veut simplement régler la température intérieure par exemple. En statique, grâce aux sièges bien rembourrés, le confort est comparable à celui d’une Série 7. En dynamique, la suspension pneumatique et le débattement des amortisseurs placent la X7 au-dessus d’une Série 7 en termes de confort de marche. L’habitabilité de la seconde rangée de sièges est particulièrement vaste. Dessinée pour deux occupants, la banquette 40/20/40 peut confortablement accueillir trois adultes. Celui du milieu sera forcément moins bien loti, mais bénéficiera tout de même d’un bel espace, d’autant plus que le tunnel de transmission est relativement peu encombrant dans ce grand SUV. Seul petit hic, l’accès à la troisième rangée. L’accès en soi n’est pas le problème, c’est surtout que le basculement des sièges est entièrement électrique et le temps nécessaire à cette opération est plutôt long. La troisième rangée de sièges se compose de deux vraies places, même pour deux adultes de grande taille et quel que soit la durée du trajet.

Le levier de vitesse type ‘diamant taillé’ rejoint la calandre au rayon bling-bling
Sécurité

Ce grand SUV (ou SAV, pour Sport Activity Vehicule, comme se plait à le qualifier la marque) n’a pas été soumis aux tortures du consortium EuroNCAP. Difficile donc pour monsieur Tout-le-Monde de lui attribuer une note comme le ferait l’organisme spécialisé. Cela dit, il suffit de s’installer à bord pour s’y sentir en sécurité. Son gabarit est rassurant, forcément. Maintenant, vu la proéminence de la face avant, on ne peut pas imaginer que, malgré les dispositifs intégrés, la sécurité des piétons soit vraiment assurée.

Conduite

SUV, 5,15m de long, 2.445kg tout nu… Le marketing peut nous raconter ce qu’il veut, on ne peut pas imaginer qu’un tel mastodonte puisse être agile ? Et pourtant, d’une certaine manière, il l’est ! Attention, il faut savoir raison garder, on ne dit pas non plus qu’il pourrait se mesurer à une citadine dans la circulation d’une mégapole, mais il dispose d’une direction souple et très directe et d’un rayon de braquage étonnant, compte tenu de ses dimensions – surtout si elle dispose des roues arrière directrices. A faible allure, la sensation de poids n’est pas réellement perceptible. D’une part, la suspension pneumatique efface une partie de cette donne et de l’autre, la moindre pression sur l’accélérateur vous calle dans le fond du siège. Les 620Nm de couple arrivent vite et distillent une sensation de relative légèreté. La boite automatique à huit rapports, discrète, rapide et bien étagée, n’y est pas étrangère. Le 3 litres diesel, six cylindres en ligne de 24 soupapes, peut se montrer très discret en conduite relâchée, mais ses 265cv se feront un plaisir de vous surprendre si vous faites disparaitre la pédale de droite dans le plancher. Le 0-100 est avalé en 7 secondes avec une sonorité rauque et envoutante – pour un diesel – et elle accroche les 227km/h en pointe. Cela étant, il faut bien entendu freiner cette masse en mouvement, mais nous avons également été satisfait sur ce plan-là. Les mâchoires mordent bien et l’endurance a aussi été vérifiée positivement. Dans l’ensemble, le comportement routier est sain, bien que la lourdeur du train avant induise une belle prise de roulis – la maladie de tout véhicule élevé, ce qui n’est pas vraiment rassurant, surtout lorsque le sol est humide. Les créneaux ne sont pas non plus très amusants à effectuer, pas plus que ne l’est l’accès aux parkings souterrains. Les extrémités de ce gros SUV ne sont pas faciles à cerner. Oui, vous avez en effet la vision périphérique, mais elle ne vous indique pas si les galeries de toit vont frotter contre le plafond par exemple. Le bilan énergétique nous semble quelque peu mitigé, car d’un côté nous avons les chiffres constructeurs qui revendiquent une consommation moyenne de 6,5l/100km, soit l’équivalent de 171g/km de CO₂. De l’autre, nous avons relevé une moyenne de 10,7l/100km, ce qui, compte tenu du rapport poids/performances, nous semble encore très correct.

Conclusion

Le X7 est un peu plus qu’une ‘simple’ Série 7 surélevée. Il offre de l’espace pour sept adultes et assure en effet un confort de marche un peu plus feutré que celui de la Série 7. Si ce n’était pour le roulis, il pourrait même rivaliser en termes de dynamisme. Bien entendu, c’est encore plus fastidieux à garer. Et ceux qui crient que ce genre de (très) grande voiture est surtout destinée aux marchés américains, moyen-orientaux ou asiatiques, n’ont qu’à passer un samedi après-midi à compter le nombre de Range Rover et autres Mercedes GLS qu’ils verront garées dans les quartiers chics de notre petit pays.


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