La France fait marche arrière sur l’abaissement des dernières limitations de vitesse

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Par: VG 13-06-2019

Voilà pratiquement un an, le 1er juillet 2018, le gouvernement français introduisait une réduction de la limitation de vitesse sur les routes du réseau secondaire. La limitation de vitesse passait alors de 90 à 80km/h. Près de 400.000 km de routes départementales ont ainsi été affectés. Selon le gouvernement, un réajustement était nécessaire afin de limiter le nombre de morts sur les routes. Selon l’opposition, il ne s’agissait que d’une mesure d’intimidation, et une nouvelle manière de rédiger davantage de contraventions afin de remplir les caisses de l’Etat.

Exceptions autorisées

Jusqu’à présent, le gouvernement français n’autorisait aucune exception sur la mesure. Mais ceci a changé. Les conseils départementaux (l’équivalent de nos conseils provinciaux) peuvent désormais, en consultation avec les Maires, prendre la décision de réinstaurer une vitesse maximale de 90km/h.

Ce sont principalement les gilets jaunes qui avaient tiré la sonnette d’alarme. Ils avaient d’emblée réagi contre la montée des prix des carburants et contre cette réduction de vitesse, qu’ils décrivaient comme une mesure d’intimidation. Bien qu’Elisabeth Borne, la Ministre française en charge des Transports, ait affirmé que, sur une durée de six mois, 127 personnes en moins ont perdu la vie grâce à cette limitation de vitesse, l’assouplissement a tout de même été accordé. Le parti français de l’opposition, Les Républicains, ont tout de même émis des doutes sur ces chiffres. Entre-temps, le gouvernement français est particulièrement dépendant de ses équipes et moyens de contrôles. Selon les estimations, près de 80% des radars sont hors services en raison des actions menées pars les gilets jaunes.

Plus lent en Belgique

En Flandre par exemple, la limitation de vitesse sur les routes secondaires a été réduite de 90 à 70km/h. Ce réajustement est entré en vigueur le 1er janvier 2017, mais semble visiblement incapable de garantir un déclin durable de la mortalité. L’Institut VIAS (qui a repris le rôle de l’IBSR) a annoncé la semaine dernière que le nombre de morts sur les routes de notre pays avait, de manière alarmante, augmenté de 13% sur les trois premiers mois de 2019.

En 2017, la France annonçait 52 morts sur les routes, par million d’habitants. Notre pays a obtenu de moins bons résultats sur la même période, avec 67 décès. Le Royaume-Uni n’a en revanche comptabilisé ‘que’ 27 morts par million d’habitants. Le R-U n’a pourtant pas abaissé la limitation de vitesse sur les routes secondaires. Elle est toujours de 96km/h (60Mph).

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