Subaru Outback 2.0d Premium Lineartronic

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Par: VG 27-04-2015

Le Subaru Outback est apparu en 1995 dans la gamme Legacy avec lequel il partage à peu près tous les composants. C’était un break légèrement surélevé avec des bas de caisse et des boucliers au style plus robuste. Il a profité de l’expérience de la marque dans le domaine des quatre roues motrices pour acquérir au fil du temps une certaine réputation de tout-chemin, ce qui le rendit très populaire dans des pays comme l’Australie ou le Canada. A partir du troisième modèle, il finit par devenir un modèle à part entière et prend son indépendance stylistique tout en conservant la base et certaines motorisations du Legacy. Les gros moteurs n’étant plus le bienvenu chez nous, cette cinquième génération d’Outback débarque avec une culasse à quatre cylindres, aussi bien avec le diesel de 2,0l, qui fait l’objet de notre essai – qu’avec le 2,5l essence de 175cv. Le boxer 6 cylindres de 3,6l et 256cv est réservé à l’Amérique du Nord, l’Australie et quelques autres pays.

Il est plutôt confortable pour un break capable de passer par où passent de vrais tout-terrain

Tarifs

Disponible uniquement avec la nouvelle boîte automatique Lineartronic (CVT), le nouvel Outback s’échange contre, au minimum, 32.995 €. Pour ce montant vous disposerez de la version essence 2.5i en finition Confort, déjà très bien équipée, avec entre autres ; senseurs pluie et lumière, caméra de recul, assistant descente, jante alu 17’’, feux xénon, siège électrique (conducteur) et chauffants (les deux), quatre roues motrices, EyeSight (régulateur de vitesse actif, freinage d’urgence), info divertissement Starlink (navigation en option), X-Mode (gestion tout terrain). Sa variante diesel Confort débute à 35.995 €. La finition Premium représente le haut de gamme. C’est simple, il n’y a pas de version intermédiaire. Vous prenez l’équipement de la finition Confort et vous y ajoutez le démarrage sans clef, le hayon motorisé, l’intérieur cuir (et simili), les jantes en 18’’, les deux sièges avant électriques et chauffants (à mémoire côté conducteur), la navigation et le toit ouvrant électrique. Le 2.5i réclame un ticket d’entrée de 37.495 €, alors que le 2.0d que nous essayons pour vous, et qui représente le sommet de la gamme Outback, vous coûtera – de base, 40.495 €. A ce niveau, il n’y a que la peinture métallisée que vous puissiez ajouter, pour 520 €.

Extérieur

Comme tout nouveau modèle qui se respecte ; la calandre, les boucliers et les projecteurs ont été retravaillés. Les jantes de 18’’ (17’’ en finition confort) passent au bi-ton et chaussent des gommes de 225/60. Mais le plus marquant se trouve au niveau du capot du moteur. Vous avez sans doute remarqué qu’il n’y a plus de prise d’air. En baissant le regard, on s’aperçoit que ses bas de caisse latéraux ont gagné en volume et qu’il conserve ses protections en plastiques – style Rancho, dans lesquelles viennent s’incruster les feux diurnes. Par contre il abandonne les passages de roues proéminents du modèle précédent et les rétros ont quitté l’encadrement des fenêtres pour se retrouver sur les portières, ce qui lui confère un aspect plus sportif. Le nouvel Outback s’est allongé de trois petits centimètres (4,82m, contre 4,79m auparavant), et il gagne 2cm en largeur (1,84m contre 1,82m). Pour ce qui est de la hauteur, de l’empattement et de la garde au sol, il conserve les mêmes dimensions, avec respectivement 1,61m, 2,75m et 20cm. A l’arrière, avec 526l, le volume du coffre demeure parfaitement identique lorsque vous utilisez les cinq sièges. Mais lorsque vous couchez la banquette arrière, il passe à 1.848l (contre 1.677l précédemment). Cependant, nous avons deux petits bémols. Le seuil de chargement est un peu haut et nous avons trouvé la carrosserie peu protégée au niveau des portières et des coins, surtout qu’il n’y a pas de senseur de parking. Oui, il y a une caméra de recul, mais elle n’aide en rien pour situer les coins de l’auto.

Intérieur

Si la finition Premium que nous avons ici à l’essai n’est pas encore un ‘haut de gamme’ comparable aux grandes berlines allemandes (trop de plastiques durs dans le bas de l’habitacle), elle représente en tous les cas le haut de la gamme Subaru. Et il faut reconnaître que l’amélioration est significative. Et à plusieurs niveaux. Tout d’abord la présentation. La console centrale du modèle précédent semblait prendre son inspiration chez les voisins de Toyota, voire Lexus. Avec le nouveau modèle, Subaru a trouvé un style plus personnel, mais qui présente quelques incohérences. Certains éléments paraissent effectivement d’une autre époque, comme par exemple les commutateurs du chauffage des sièges, les boutons pour régler l’horloge ou bien l’imposant accoudoir central fixe. Pour le reste, l’habitacle est cossu, spacieux et bien agencé, avec de la place sur la portière pour y caller une bouteille et un vide poche avec une prise auxiliaire externe et deux ports USB. Bien que manquant sévèrement de maintien latéral, les sièges en cuir sont très accueillants et confortables. Il faudra par contre un certain temps pour trouver la bonne position de conduite, car par défaut, on se trouve fort haut par rapport au volant et au tableau de bord. L’ergonomie est meilleure que celle de son prédécesseur, car la console centrale légèrement inclinée est plus lisible et compte moins de bouton qu’auparavant. Les places arrière sont tout aussi spacieuses et confortables. L’assise et le dossier des sièges sont épais et moelleux. L’occupant du milieu sera forcément – comme dans la plupart des voitures – moins bien installé, mais l’espace aux genoux est très correct. Le tableau de bord reste analogique, mais il inclut un petit écran LCD dans le combiné des instruments qui reprend les informations de la navigation, du téléphone et du consommètre. L’info divertissement avec écran tactile de 7’’ inclut la navigation, la gestion de votre smartphone, les médias et certaines applications comme la météo et le calendrier. Nous trouvons la navigation trop lente. La gestion des distances est mal calibrée, et par conséquent, les indications du parcours à suivre arrivent trop tard.

L’habitacle est cossu et bien agencé, mais il présente quelques incohérences

Sécurité

Le nouvel Outback a passé les tests EuroNCAP avec fruit, puisqu’il a décroché les cinq étoiles. Il reçoit une note de 85% pour la sécurité des passagers adultes, 87% pour celle des enfants – et c’est plutôt rare que ce chiffre soit supérieur au premier, 70% pour celle des piétons – ce qui est aussi une bonne note pour un véhicule surélevé, et 73% pour les aides à la conduite. Le système EyeSight possède deux caméras qui surveillent la route en permanence. En plus des voitures, il reconnait toutes sortes d’obstacles, et un assistant de braquage aide le conducteur à exécuter sa manœuvre plus rapidement. Les caméras servent aussi au régulateur actif ainsi qu’au détecteur de dévoiement. Ces trois systèmes d’aide à la conduite sont facilement déconnectables. De série l’Outback reçoit l’ABS, l’ESP, les 7 airbags, le contrôle dynamique de conduite, la vectorisation variable du couple (un système qui, dans les virages, ralentit la roue intérieur via les freins pour transmettre plus de couple à le roue extérieure) et la transmission AWD (quatre roues motrices).

Conduite

Ce 2.0 diesel à quatre cylindres développent toujours 150cv à 3600tr/min pour 350Nm de couple entre 1600 et 2800tr/min. Notre modèle d’essai est un peu plus lourd que son prédécesseur, et les performances sont donc logiquement en retrait, même si c’est purement anecdotique. Le 0 à 100km/h réclame désormais 9,9 secondes (contre 9,7s pour le modèle précédent) alors que la vitesse de pointe bloque à 192km/h (contre 199km/h auparavant). C’est déjà mieux que son frère à essence de 175cv qui avec 10,2s rend trois dixièmes sur le même exercice. Ces chiffres n’impressionnent guère, pourtant ce baroudeur est agréable à conduire, du moins si vous ne le brusquez pas trop. Car d’une part, avec 1.689kg tout nu, ce n’est pas un poids plume et d’un autre côté, sa hauteur de caisse aura tendance à lui faire prendre du roulis en conduite dynamique. Mais de toute façon, la boîte de vitesse Lineartonic (variation du couple en continu) ne vous poussera pas dans ce sens. En fait elle travaille comme le système vario d’un scooter. Elle maintient le moteur sur le régime idéal pour fonctionner de manière économique et silencieuse. Et puisqu’il n’y a pas de rapport de boîte, vous ne sentez pas le moindre à coup. Les palettes au volant ne sont donc là que pour décorer, puisqu’en les utilisant, la boîte ne fait que simuler des changements de rapport. Cette boîte est confortable et douce, mais peu réactive et pas sportive pour un sou. Pour une auto capable de passer par où passent de ‘vrais’ tout terrain – attention, dans les limites du raisonnable, car ce n’est tout de même pas un franchisseur, nous avons trouvé l’amortissement plutôt confortable. La direction manque peut-être d’un peu d’assistance, surtout pour les créneaux, et le freinage manque aussi d’un poil d’attaque et de puissance. Là où l’Outback n’a pas à rougir, c’est au niveau de la motricité. Le X-Mode, gère le moteur, la boite Lineartonic, les freins, la transmission AWD et l’assistant de descente. Une fois ce système activé, il est difficile à prendre en défaut, et ce, quel que soit le revêtement ; poussière, gravillons, boue. Notez qu’une fois passé les 30km/h, le système se désenclenche automatiquement. Nous l’avons emmenée en forêt ardennaise pour une balade à la suite de laquelle nous avons été convaincus. Elle s’en est très bien sorti malgré les pentes abruptes défoncées et boueuses recouvertes de feuilles humides. A la suite du périple, nous avons constaté une consommation relativement contenue, puisque les 7,1l/100km enregistrés, sont assez proches de la consommation mixte annoncé par le constructeur, à savoir 6,1l/100km ou 159g/km en langage CO2.

Conclusion

Cette nouvelle édition de l’Outback a gagné sur bien des points par rapport à son prédécesseur. D’apparence plus robuste et plus classique à la fois, elle est bien mieux finie, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Mais à force de gagner en luxe, on perd l’esprit Outback originel. Celui qui donnait envie de traverser l’Australie en solitaire avec les fenêtres ouvertes, laissant derrière soit une éternelle trainée de poussière. Ceci dit, avec cette incroyable motricité et sa garde au sol, l’Europe et tous ses chemins sont à sa portée. La boîte Lineartronic a eu le mérite de nous avoir fait hésiter, et elle s’avère finalement bien adaptée à ce type de voiture. Par contre, les palettes au volant se sont avérées parfaitement inutiles, car c’est tout sauf une boîte sportive. Au final, le nouveau Subaru Outback propose un compromis route/tout chemin des plus intéressants. C’est juste un peu dommage qu’il n’y ait pas plus de choix de motorisations et de finitions/options, pour que les clients puissent gérer leur budget à leur guise. Ce break Japonais commence à se rapprocher tout doucement du haut de gamme. Pour cela, il devra encore virer certains plastiques de son intérieur et accueillir des motorisations plus nobles sous le capot, à savoir ; le retour chez nous du 6 cylindres boxer et une variante hybride.


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