Essai Audi A4 Avant 35 TDI

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Par: VG 17-07-2019

Depuis le remplacement de l’Audi 80 en 1994, cinq générations d’Audi A4 se sont succédées, pour aboutir à une production totale de plus de 7,5 millions d’exemplaires (dont 345.000 rien qu’en 2018). Malgré l’abondance toujours croissante des SUV (modèles Q de la marque), la berline tricorps/break Avant reste, avec 20% des ventes, tous modèles confondus, le modèle phare de la marque aux anneaux. Apparue en 2015, l’Audi A4 de type B9 a été très légèrement restylée l’année dernière. La phase 2 que nous essayons aujourd’hui reçoit un facelift bien plus en profondeur et accueille trois nouvelles motorisations, dont le V6 TDI de la S4. Les premières livraisons seront effectuées en octobre prochain.

Toujours proposée en version berline, Avant (break) et Allroad (surélevé de 33mm par rapport au break classique), la gamme démarre avec la A4 35 TFSI de 150cv, roues avant motrices et boite manuelle à six rapports, à partir de 33.100 €. La boite robotisée S-tronic à sept rapports réclame un effort de 2.400 €. Les variantes essence 40 et 45 TFSI débutent respectivement à 40.550 et 47.320 €. Toutefois, la véritable entrée de gamme n’arrivera qu’en novembre prochain avec un 2.0 TDI de 122cv couplé à une boite manuelle à six rapports. D’ici là, le diesel le moins cher, A4 30 TDI de 136cv, commence à 37.150 €. Il est suivi par les 35 TDI (163cv) à 40.220 €, 40 TDI quattro (190cv) à 44.500 €, 45 TDI quattro (231cv) à 50.250 € et enfin le fameux S4 TDI de 347cv qui s’échange contre très précisément 60.000,01 €. La dotation de série comprend entre autres des jantes en alliage de 16 pouces, les phares et feux arrière à LED, le hayon motorisé, les capteurs de parking arrière ou encore le régulateur/limiteur de vitesse. Sans surprise, la liste d’options semble interminable et les prix de certains packs sont simplement rébarbatifs.

Extérieur

Le bouton-poussoir/rotatif du système MMI a été supprimé !
Pour ce restylage, Audi ne s’est pas limité aux ajustement habituels. Mis à part le capot moteur et le toit, tous les panneaux de carrosserie ont en effet été retravaillés. Cela dit, la marque aux anneaux ne prend toujours pas de risque en termes de design. Les modifications ne sont véritablement perceptibles que lorsqu’on y prête une attention toute particulière. La ceinture de caisse a été abaissée et les ailes avant et arrière ont été légèrement bombées, ce qui confère une carrure plus imposante à l’ensemble. Les projecteurs de phares ont perdu leur petite entaille, sont désormais plus arrondis et présentent une nouvelle signature lumineuse à LED. La calandre singleframe s’est désolidarisée du capot moteur et est maintenant plus plate et plus large, ce qui a pour effet d’affiner la partie avant. Le bouclier a été retaillé et les prises d’air sont plus imposantes et cerclées de chrome. Pour la partie arrière, il faudra être encore plus attentif, car en dehors d’un léger resculptage du bouclier et du (pseudo) diffuseur, la seule chose qui saute aux yeux est la bande chromée qui relie les feux arrière, comme sur les modèles supérieurs de la marque. Forcément basée sur la même plateforme, les dimensions de cette A4 restylée ne diffèrent que faiblement par rapport à son prédécesseur. Elle ne s’allonge que de 24mm (4.762mm contre 4.738mm auparavant), ne s’élargit que de 5mm (1.847 contre 1.842), alors que la hauteur et l’empattement restent identiques avec respectivement 1,46m et 2,82m. Elle perd en revanche entre 10 et 15 litres de volume de chargement en fonction de la configuration des sièges : de 495 à 1.495l contre 505 à 1.510l pour le modèle Avant sortant.

Intérieur

Cela fait maintenant quelques décennies qu’Audi nous a habitué à des intérieurs de grande qualité. Ce modèle renouvelé ne déroge pas à la règle. La finition et le choix des matériaux restent irréprochables. Il est vrai, à un détail près, que l’habitacle est parfaitement identique à celui du modèle précédent. Quel détail ? Le bouton-poussoir/rotatif du système MMI a effectivement été supprimé du tunnel central au profit d’un écran d’infodivertissement de 10,1 pouces de diagonale devenu tactile. Le bouton-poussoir du système MMI précédent ne faisait pas forcément l’unanimité, mais une fois habitué à son utilisation, il était un plus pour l’ergonomie et la sécurité. Il faudra désormais passer les commandes directement via l’écran tactile, ce qui vous oblige à quitter la route des yeux. Chose peu recommandable, pour des raisons évidentes de sécurité. Pour compenser cette perte, le système intègre une nouvelle fonction de commande vocale comprenant des formulations du langage parlé courant. Le confort des sièges est appréciable et l’habitabilité reste dans la moyenne du segment. On s’attendait éventuellement à un peu plus d’espace pour les genoux sur les places arrière. La banquette offre une place centrale généreuse, mais en contrepartie, le tunnel de transmission relativement imposant handicape sérieusement le confort des jambes.

Sécurité

En dehors des systèmes de sécurité active/passive désormais obligatoires, comme l’ABS, l’ESP, les airbags et autres prétensionneurs de ceintures de sécurité, Audi offre les projecteurs de phares full LED en dotation de série. Par ailleurs, la marque aux anneaux dispose d’une ribambelle de systèmes d’aide à la conduite. Mais voilà, ils se cachent pour la plupart dans des packs – Tour, City, Parking – dont les prix ne sont pas des plus démocratiques – entre 1.250 et 2.250 €. Ils sont moins chers, si vous les combinez avec d’autres packs.

Conduite

Ce qui plait avant tout, c’est la douceur avec laquelle évolue ce break
Nous avons eu la possibilité d’essayer différentes motorisations de cette A4 renouvelée, parmi lesquels la S4. Ce sera le haut de gamme, jusqu’à ce qu’arrive le RS4, prévu pour 2020. Les 347cv et surtout les 700Nm de couple que développe le 3,0l V6 TDI, vous feront vite oublier qu’une autre version de S4 existe également en essence (3.0 V6 TFSI de 354cv et 500Nm), mais réservée aux marchés hors Europe, moins soucieux de l’effort écologique. Cette S4 TDI est très performante (0-100 en 4,9 secondes pour le break Avant), et tout aussi efficace avec sa transmission quattro et sa suspension adaptative. En revanche, la boite Tiptronic engendre un certain temps de latence sur les relances (chose à laquelle on ne s’attend pas avec ce genre de véhicule), ce qui la rend encore plus brutale à conduire. Nous avons donc jeté notre dévolu sur la version A4 35 TDI Avant, avec la boîte robotisée S-tronic et les seules roues avant motrices. Cette combinaison est bien plus cohérente et semble mieux adaptée à l’Audi A4 Avant. Les performances du 2.0 TDI de 163cv et 370Nm – qui remplace l’ancienne version de 150cv – sont plus que suffisantes pour ce type de véhicule à vocation routière et familiale. Le 0-100km/h est signé en 8,2 secondes et la vitesse maximale est limitée électroniquement à 210km/h (pareil pour les versions 30 et 40 TDI et 35 et 40 TFSI). Ce qui plait avant tout, c’est la douceur avec laquelle évolue ce break. Les changements de rapports sont imperceptibles et la gestion électronique de la boite S-tronic est excellente. Les rapports passent à bas régime et les reprises s’effectuent sur le couple généreux du moteur, tout en préservant un véritable confort de marche. Le train avant est très précis et nous avons fort apprécié la stabilité de ce break, même en conduite dynamique. Il est vrai que sur ce point, la transmission quattro serait un plus non négligeable pour la motricité, du moins sur les routes montagneuses en lacets qui composaient le plat de résistance de notre roadbook. Notre monture d’essai avait effectivement tendance à patiner en sortant des virages montants en épingles à cheveux. Pour le reste, l’A4 Avant peut parfaitement se passer du système quattro et surtout du poids qu’il engendre (pas loin de 100kg). Tout comme elle peut également se passer de suspension adaptative, car celle d’origine offre déjà un excellent compromis confort/dynamisme. En termes de consommation, certains moteurs reçoivent un système d’hybridation légère de 12v censé leur apporter un gain de consommation de 0,3l/100km (48v pour le V6 TDI et 0,5l/100km économisés). Audi revendique une consommation moyenne de 3,9l/100km. L’important relief de notre parcours d’essai ne nous a pas permis de descendre sous les 7l/100km.

Conclusion

Essence, diesel, hybride, hydrogène ou électrique ? Berline, break, SUV ? A l’heure où les pouvoirs publics luttent contre les lobbys pétroliers pour éradique les véhicules thermiques, le choix reste compliqué pour les clients, surtout qu’il persiste encore pas mal d’inconnus sur la possibilité de circulation dans nos capitales européennes. Quoi qu’il en soit, avec cette A4 Avant diesel renouvelée, Audi prouve qu’à l’heure actuelle, le break diesel demeure le choix le plus judicieux pour les grands routiers et les familles, car il offre des qualités pratiques et dynamiques indispensables que proposent très peu de SUV. L’homogénéité de cette A4 Avant 35 TDI S-tronic, sans quattro ni suspension adaptative, pourrait facilement convaincre ceux qui louchent généralement sur de plus gros moteurs. Après, il faudra bien entendu assumer les tarifs premium et accepter la politique maison sur les options et les packs.


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