Les duotests ne sont pas toujours l’affaire de compactes rapides, de luxueuses berlines ou autres jouets exotiques. Les autos qui sont à la portée de tout le monde sont tout aussi intéressantes. Comme les Peugeot 108 et Renault Twingo par exemple – deux Françaises populaires qui jouent des coudes dans le segment A, et sont par conséquent des concurrentes directes. La Twingo est une propulsion et son moteur se trouve sur l’essieu arrière, ce qui est plus original que la 108, qui opte pour une traction plus classique avec le moteur sous le capot avant.

Avant de commencer...

Important, d’autant plus dans le segment A, c’est le prix. Celui qui ne tient compte que de cela, avantagera la Peugeot. Nous avons mis une 108 cinq portes forte de 82cv avec un 1.2l à bord (à partir de 12.195€), face à une Twingo (qui cette fois a aussi 5 portes) de presque 900cc de cylindré, mais assistée par un turbo et 90cv sous la pédale (à partir de 13.450€). Les deux moteurs sont dotés de trois cylindres et tourne à l’essence. La Twingo existe aussi en version 70cv avec en face une 108 de 69cv. Et dans le dernier cas, c’est un moteur Toyota de 1litre. Dans tous les cas, elles sont équipées d’une boîte manuelle à cinq rapports, bien qu’une boîte automatique ne tardera pas à arriver pour la Twingo alors que la 108 peut aussi s’équiper d’une boîte robotisée.

Extérieur

Tous les goûts sont dans la nature, et heureusement d’ailleurs. Il est donc difficile de comparer la Peugeot 108 et la Renault Twingo sur leurs apparences. La Twingo semble – on ne peut pas le nier – un peu plus espiègle et moderne, et aussi un peu plus tendance, entre autres grâce à des hanches élargies. La Twingo est un poil plus grande que sa compatriote. Ce qui augure de bonnes nouvelles pour l’espace des passagers.

Il y a aussi une grande différence au niveau de l’espace de chargement. Pas vraiment en ce qui concerne les chiffres (188l pour la Twingo contre 180l pour la 108), mais plutôt dans l’agencement du coffre. Sous le coffre de la Twingo se trouve encore une grosse couche d’isolation pour cacher le moteur, ce qui offre par la même occasion un plancher tout à fait plat. Dans la 108, le coffre est tout en profondeur et le seuil de chargement est donc assez élevé, ce qui est moins pratique. Le coffre de la Twingo est un peu plus profond. Mais il y a aussi un mais. Le moteur de la Twingo - monté à l’arrière - chauffe, et malgré l’isolation, cela pourrait affecter certains articles de vos courses, comme les surgelés par exemples.

Intérieur

Le segment A tente de maintenir des tarifs peu élevés, il est donc normal de voir des plastiques durs un peu partout dans l’habitacle de nos véhicules d’essais. Renault a tout de même réussi à mieux les dissimuler. L’intérieur de la Twingo est plus raffiné que celui de la 108, et comme nous l’annoncions dans la rubrique précédente, elle offre aussi plus d’espace pour la tête et les jambes. La position de conduite pour le conducteur est aussi meilleure dans la Twingo. Dans les deux voitures, il est impossible de régler le volant en profondeur, il est tout aussi impossible de baisser les vitres arrière. On peut tout de même les entrebâiller.

La Twingo ne possède pas de compte-tours et les vitres électrique ne sont pas automatiques. La 108 au moins possède un compte tour digital – pas des plus sexy, mais c’est mieux que rien. Là où la Twingo marque le plus de points, c’est au niveau de la conception générale, du choix des matériaux et de l’espace à bord. Le volume de la boîte à gants suffit déjà pour lui octroyer des points supplémentaires.

Sécurité

EuroNCAP a donné quatre étoiles aussi bien à la Twingo qu’à la 108. Toutes deux assurent donc le même niveau. La Peugeot a marqué un peu plus de points pour la protection des occupants adultes (80% contre 78%), mais les enfants sont un peu plus à l’aise dans la Twingo (81% contre 80%). Que reste-t-il ? La sécurité des piétons (68% pour la Twingo, 62% pour la 108) et le score à l’égard des aides à la conduite (56% ex-aequo).

Le contrôle de stabilité et un module ABS avancé sont bien de série. Tout comme les six airbags, les ceintures à trois points, les ancrages Isofix et même l’assistant de démarrage en côte. En ce qui concerne les freins – la Twingo et la 108 sont dotées de freins à disques ventilés à l’avant et de tambours à l’arrière.

Conduite

La Peugeot 108 montre plus de caractère que la Twingo, surtout à bas régime. Elle est bien plus nerveuse et bondit plus facilement sur les premiers mètres. Les chiffres officiels donnent un chrono de 11 secondes pour la 108 contre 10,8 pour la Twingo sur l’exercice du 0-100. Et dans le même ordre la vitesse de pointe est de 170km/h conte 165. Elles sont donc toutes les deux à l’aise sur autoroute, à vitesse légale du moins. Car à l’approche de la vitesse limite, elles se mettent toutes les deux à louvoyer dangereusement. Le centre de gravité fort bas de la Twingo apporte un avantage certain dans la tenue de route, même dans les longs virages rapides. La 108 est un peu moins maniable et aura facilement tendance à sous-virer. La direction de la Twingo est trop assistée et ne retourne pas vraiment d’info de la route. Avec un meilleur calibrage, on ressent mieux la route au volant de la 108. Par contre, le freinage manque un peu de mordant du côté de la 108 ce qui n’est pas le cas de l’autre côté. Mais c’est au niveau de la consommation que la balance repenche vers la Peugeot. Les 82cv développés par le 1.2l de la 108 se montrent bien moins gourmands que les 90cv du 0.9l de la Twingo. Bien que nous ayons fait de notre mieux pour polluer le moins possible, la Twingo affichait tout de même 8,0l/100km. Une réelle différence par rapport aux 6,4l consommés par la 108. Sur le papier, leur consommation est pourtant identique (4,3l/100km, correspondant à 99g/km de CO2).

Conclusion

L’architecture de nos concurrentes du jour n’est pas la même. Propulsion et moteur arrière pour la Twingo et traction avec moteur à l’avant pour la 108. En se penchant sur l’aspect intérieur et extérieur, nous donnons la Twingo vainqueur. Elle est un peu plus grande que la 108 et offre donc plus d’espace et son coffre est mieux agencé et plus pratique. Mais attention tout de même avec la température dégagée par le moteur qui se trouve juste en dessous. La petite Renault l’emporte aussi pour le choix des matériaux.

En ce qui concerne la conduite par contre, c’est la 108 qui donne une meilleur impression. Nous nous attendions cependant au contraire. La Twingo est moins joueuse que prévu et le contrôle de stabilité ne peut pas être désactivé. Sa direction, trop assistée, n’est pas assez communicative. Avec la 108, c’est différent. Sa direction est aussi électrique, mais ses réactions sont plus alertes et elle transmet plus d’informations au conducteur. Nous avons eu plus de plaisir à conduire la 108, qui par-dessus le marché a consommé moins de carburant.