Mercedes Classe E 220 d

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Par: VG 28-09-2016

Mercedes est le premier des trois grands rivaux – Audi et BMW composent le reste du trio – à dégainer son arme routière, la nouvelle Classe E. Les marques aux anneaux et à l’hélice ne tarderont pas à lui emboiter le pas, avec respectivement la nouvelle A6 et la nouvelle Série 5. En attendant, la Classe E joue des coudes avec de nouveaux challengers comme la S90 de Volvo et la Jaguar XF. Ce juteux segment ayant abandonné la course à la puissance, il se recentre sur l’aspect technologique et sécuritaire. Chose que Mercedes avait apparemment vu venir.

Malgré un moteur moins pondérant sur l’avant, elle manque d’agilité en conduite dynamique

Extérieur

Il devient vraiment difficile, pour les moins aguerris, de distinguer cette nouvelle Classe E d’une C ou d’une S, tant elles se ressemblent. La nouvelle Classe E reprend les lignes plus arrondies de la nouvelle signature stylistique qu’arborent désormais toutes les berlines de la marque à l’étoile. Outre le nouveau dessin des boucliers et des optiques de phares avant et arrière, la grande différence concerne la ceinture de caisse. Cette dernière est pratiquement parallèle au sol, alors qu’elle avait tendance à tirer vers le haut sur le modèle sortant. A l’avant, les phares empiètent moins sur les coins et la calandre est un peu plus imposante. Même constat à l’arrière, les feux sont affinés et ne sont plus désormais découpés par la porte du coffre. Avec une ouverture un peu moins large, l’accès au coffre est un peu plus fastidieux sur le nouveau modèle, mais ce dernier gagne 50l de volume par rapport à l’ancien modèle (540l contre 490l). Rien d’étonnant, puisque la nouvelle Classe E gagne 4cm en longueur (4,92m contre 4,88m). Les sièges ne se rabattent malheureusement que de l’intérieur, aucun système ne permet de le faire depuis le compartiment à bagages. La hauteur (1,47m) et la largeur (1,85m) sont parfaitement identiques entre ces deux générations. Toute une série de nouvelles jantes entre 17 et 20 pouces est bien entendu proposée. Notre monture d’essai est équipée de 20’’ multibranches de type AMG.

Intérieur

Voici un point sur lequel Mercedes met tout en œuvre pour freiner l’outrageante domination d’Audi en la matière. Et ils n’y vont pas de main morte, puisqu’ils ont tout simplement calqué l’intérieur de la nouvelle Classe E sur celui de la Classe S. Les deux points importants concernent le tableau de bord et la console centrale. De série, le premier est analogique, mais il peut être remplacé (et ce sera souvent le cas) en option par un combiné d’instrumentation virtuel à double écran. La partie gauche reprend l’ordinateur de bord et l’instrumentation, dont l’affichage varie selon le mode sélectionné : Sportif, Classique ou Progressif. Celle de droite vous renseigne sur la navigation, la radio, les menus, les modes de conduite ‘Dynamis Select’, l’armada de systèmes d’assistance à la conduite, les réglages du véhicules et de son intérieur, les graphiques de consommation et bien d’autres encore. Le tout se pilote via un ‘touch pad’ situé en bas de la console centrale, que nous trouvons d’ailleurs moins facile à manipuler que la mollette du modèle précédent. Il demande un certain temps d’adaptation avant de pouvoir l’utiliser sans devoir quitter la route des yeux. Ensuite, il y a cette console centrale en forme de tête de Cobra. Inclinée et simplifiée, elle comporte moins de boutons et est donc bien plus ergonomique que sur le modèle précédent. Notez au passage que le plastique noir imitant le style ‘Piano Lak’ est relativement fragile et laisse apparaitre les rayures assez rapidement. Elle est aussi plus large et envahit une partie de l’espace que nous aurions préféré conserver pour les jambes. En dehors de ceci, le confort est fort appréciable. C’est bien entendu un des critères de sélection des clients de la marque. Les sièges avant sont profonds et larges et la position de conduite est excellente. Par contre, les montants et les rétroviseurs sont imposants, ce qui a tendance à réduire quelque peu la visibilité. Nous regrettons aussi qu’il n’y ait pas de réglage en hauteur pour l’affichage ‘tête haute’, ce qui du coup rend l’option moins intéressante. A l’arrière, malgré le tunnel de transmission toujours aussi encombrant, les occupants bénéficient de plus d’espace qu’auparavant, grâce à un empattement allongé de 7cm (2,94m contre 2,87m pour son prédécesseur).

Sécurité

L’organisme EuroNCAP n’a pas encore mis la main sur la nouvelle Classe E. Ceci dit, vu la panoplie de dispositifs et autres assistants dont elle dispose de série – sans compter ceux qui s’ajoutent contre supplément – cette nouvelle Classe E n’aura aucun mal à décrocher les 5 étoiles et certainement de très bonnes notes pour la sécurité des occupants. Qu’il s’agisse de la sécurité active ou passive, la Classe E nouvelle génération se positionne en tant que modèle en la matière.

Le confort est fort appréciable car c’est un des critères de sélection des clients de la marque

Conduite

Toujours en quatre cylindres, la nouvelle Classe E abandonne l’ancien 2143cc au profit d’un 1950cc. Un petit volume en moins qui contribue à une sonorité moins claquante que le 2,1l. Ensuite, fiscalité oblige, il développe toujours 163cv (mais il existe aussi une version 194cv) et 400Nm de couple. Côté transmission, seule la boite automatique à 9 rapports est désormais disponible, et ce qu’elle que soit la motorisation. L’amélioration des performances n’est pas flagrante, mais la petite cure d’amaigrissement qu’a subi la berline allemande se remarque sur les premiers mètres. Elle a perdu un bon quintal (1750 kg contre 1850kg) par rapport au modèle précédent. Elle boucle le sprint en 7,9 secondes et file à 232km/h en vitesse maxi. C’est un peu mieux que la Volvo S90 de 190cv (8,2 secondes et 230km/h) et identique à la BMW 520d de 163cv. Par contre, lors des relances, notamment sur autoroute, on sent bien qu’une bonne trentaine de chevaux manquent à l’appel. Le couple est bien présent et la boite auto 9G-Tronic fait du bon boulot, mais il manque ce coup de pied aux fesses que l’on aime recevoir de la part des plus gros moteurs. Ceci dit, une fois lancée, elle avale les kilomètres comme personne, dans un calme olympien et un confort digne de son rang.

Le comportement et la tenue de route sont rassurants. Mais la tendance s’inverse lorsque vous quittez les routes et vous aventurez sur les chaussées dégradées. Dans ce cas, la suspension a du mal à filtrer les imperfections et la rigidité de caisse parait fort importante pour ce type de berline, surtout si la voiture chausse des jantes de 20 pouces… Et malgré un bloc moteur moins pondérant sur le train avant, le museau manque encore d’agilité en conduite dynamique. Avec ses dimensions généreuses, elle n’est pas aussi à l’aise en ville que sur route, mais avec la caméra 360° (en option), elle ne s’en sort pas si mal finalement. Nous avons apprécié la direction, précise, consistante et bien calibrée autant que le freinage, très puissant et endurant (disques ventilés et percés). Par contre, les chiffres de consommation paraissent plutôt optimistes. Car si dans l’absolu, les 6,7l/100km que nous avons relevés durant l’essai semblent corrects, compte tenu du poids et des dimensions, les 4,3l/100km ou 112g/km de CO2 que revendique le constructeur en cycle moyen se révèlent difficilement réalisables en conditions normales de circulation.

Tarifs

Nous constatons sans surprise que la gamme Classe E de Mercedes débute au-dessus des 40.000 €. A 45.980 € pour être précis, avec la E 200 d. Notre monture d’essai, la E 220 d Launch Edition revendique un ticket d’entrée de 54.087 € et représente le milieu de gamme en diesel, juste en dessous de la grande E 350 d et ses 6 cylindres (60.379 € de base). La gamme essence varie de 48.400 € (E 200) à 79.497 € pour la E 43 AMG, en attendant l’arrivée de la E 63 AMG qui devrait dépasser allégrement les 100.000 €. Il existe aussi une hybride E 350 e (4 cylindres), pour laquelle il faudra se défaire de 65.461 €. Mais comme souvent avec les voitures premium, le prix de base peut facilement augmenter de 50%. C’est ainsi que notre véhicule d’essai, avec le cuir Nappa AMG, la ligne AMG intérieur et extérieur, les jantes AMG 20’’, le toit ouvrant panoramique, la hi-fi Burmester, l’accès et démarrage mains-libres, les projecteurs LED intelligents et bien d’autres encore, vous soulagera de près de 72.000 €.

Conclusion

Bien qu’on s’y attende, les qualités de cette nouvelle Classe E finissent toujours par étonner. Une présentation intérieure réussie, une technologie de pointe, un niveau de sécurité élevé, un confort incontestable et de belles aptitudes routières. Et tout cela a un prix, et non des moindres si l’on tient en compte que, dans notre cas, il ne s’agit ‘que’ d’un petit moteur 2 litres de 163cv. Et puisqu’elle est plus grande à l’extérieur, on pourrait aussi s’attendre à plus d’espace à l’intérieur. Ce n’est pas le cas, surtout à l’avant. Elle n’est donc pas encore exempte de toute remarque. Par contre, même s’il y a encore de la marge, la nouvelle Classe E (une fois bardée d’options) commence très sérieusement à taquiner la Classe S, qui devrait songer à changer de style si elle souhaite conserver son statut.


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