Mercedes-AMG C 63 S Coupé

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Par: VG 18-11-2015

Après la berline et le break, la suite logique dans la lignée Classe C est respectée, voici la Mercedes Classe C Coupé. Commercialisée en 1993, la Classe C, remplaçante de la 190, a dû attendre 2011 avant d’accueillir un vrai coupé au sein de la gamme. Cette nouvelle Classe C Coupé (W205) présentée au Salon de l’Auto de Francfort, pêche ses motorisations dans la banque des moteurs existante pour la berline et le break. Dans un premier temps, elle sera disponible en deux motorisations diesel : un 2,2l de 4 cylindres et 170cv (C 220 d) et une variante de ce même moteur dont la puissance est portée à 204cv (C 250 d) et cinq motorisations essence, à commencer par le petit 4 cylindres de 1,6l et 156cv (C 180) suivit par trois variantes du 2.0l à quatre cylindres avec respectivement 184cv (C 200), 211cv (C 250) et 245cv (C 300). Une C 400 (3.0l V6 de 333cv) fera son apparition plus tard. Et comme d’habitude, le trône est squatté par la version AMG. Tout comme pour la berline et le break, le coupé AMG sera aussi disponible en deux versions de puissance : 476cv pour la C 63 AMG et 510cv pour la C 63 AMG S.

Les tarifs de la gamme essence en dotation de base fluctuent entre 34.485 € pour l’entrée de gamme (C 180) à 45.617 € pour la C300. Les sœurs à mazout s’échangent contre 38.599 € pour la C 220 d ou 44.165 € pour la C 250 d. Pour notre monture d’essai, l’AMG C 63 S, il faudra grimper jusqu’au sommet et débourser au minimum 89.782 € (ou 81.312 € sans le S). Mais son tarif peut se montrer bien plus terrifiant encore, en ajoutant quelques ‘’Packs’’, comme le pack Night, Stationnement, Keyless-Go, Confort, Assistance Plus, Trajectoire, Carbone, ou les jantes 19’’, la sono Burmester, l’affichage tête haute, les disques de freins en Carbone/Céramique et les sièges AMG Performance. La pilule finale s’élève alors à quelques 115.839 €, oui TVA comprise – heureusement ! A titre de comparaison et à équipement équivalent, son éternelle rivale, désormais appelée BMW M4 (et non plus M3) réclament tout de même 109.240 €, mais avec 1l, 2 cylindres et 79cv de moins…

Extérieur

Le sourire s’élargit au fur et à mesure que défilent les virages dans une symphonie en V8 majeur
Cette nouvelle édition AMG C 63 S Coupé présente un dessin tout en rondeurs. Les passages de roues bodybuildés et les jantes larges en imposent et lui confèrent une carrure athlétique. La calandre s’élargit et le bouclier avant s’affine et accueille deux grandes prises d’air. Les deux nervures caractéristiques du capot moteur sont toujours de la partie – purement esthétique, vu la différence de motorisation. La technologie LED est de série aussi bien pour les projecteurs avant que pour les feux arrière. Les rétroviseurs quittent le triangle de fenêtre pour se poser directement sur la porte – ce qui n’était pas le cas sur le modèle sortant, ni sur la berline/break. Vu de l’arrière, le modèle précédent de la Classe C Coupé était pratiquement identique à la berline. Ce nouveau modèle se démarque totalement de son homologue à quatre portes – très inspiré de la Classe S, en arborant une partie arrière plutôt arrondie et des feux étirés en largeur, rappelant clairement l’AMG GT. La ligne de toit retombe brusquement sur un petit couvercle de coffre coiffé d’un petit aileron en carbone destiné, selon les ingénieurs allemands, à réduire considérablement la portance arrière. Le bouclier arrière reçoit deux extracteurs d’air qui surplombent les quatre canules d’échappement en forme de losange et non plus ovales. Cela ne se voit pas tout de suite car le dessin est arrondi, mais par rapport à son prédécesseur, le Coupé AMG C 63 S s’est allongé d’exactement 16cm, élargit de 10cm et n’a pris que 4 petits millimètres en hauteur. L’empattement quant à lui a gagné 8cm. Le volume de chargement perd 95 litres, pour passer de 450 à 355l. Et l’accès à ce dernier est loin d’être un point fort de cette voiture. L’ouverture est étroite et le seuil de chargement est très haut. Il faudra manœuvrer pour faire entrer une valise de grande taille.

Intérieur

Chez AMG, sportivité ne rime pas forcément avec radicalité. Il y a toujours une belle place réservée au luxe et au confort. C’est évidemment le cas dans ce coupé, ou le cuir Nappa (en option, car simili cuir et microfibre de série) se mêle au carbone et à l’aluminium brossé. En vous installant derrière le petit et épais volant à méplat badgé AMG, vous remarquerez le compteur analogique gradué jusque 320km/h qui vous fera vite comprendre (au cas où vous ne l’auriez pas remarqué de l’extérieur) que vous êtes aux commandes d’une vraie machine sportive. Le confort des sièges variera en fonction du mode de suspension que vous aurez choisi. Si vous optez pour le mode de suspension le plus dur, vous perdrez logiquement en confort. L’habitabilité des places avant est dans la moyenne correcte et les sièges sport assurent un maintien parfait. On ne peut pas en dire autant des places arrière, qui malgré une assise confortable et une largeur aux coudes raisonnable pour le secteur, sont plutôt limitées au niveau de la place réservée aux genoux. A l’avant, l’ergonomie est excellente, grâce entre autres à un affichage tête haute, aux commandes du volant simplifiées, à la synthèse vocale très facile d’utilisation et à la molette du système Comand qui vous tombe pile sous la main. Cette dernière vous guidera, via un écran de 8,4’’, à travers les options de réglage de la voiture, le système d’info divertissement, le téléphone ou les applications comme le Mercedes Connect Me App (avec iOS et Android), qui vous permet de contrôler les fonctions du véhicule à distance sur votre tablette (verrouiller les portes, préparer et envoyer votre itinéraire GPS, régler la température intérieure, …). La qualité de fabrication perçue est irréprochable, et l’utilisation de plastiques durs est moins importante que dans le modèle précédent. Nous apprécions aussi les petits détails comme la montre analogique IWC placée en milieu de la console centrale. Nous apprécions un peu moins la visibilité trois-quarts arrière et les grincements du tableau de bord, dus à la rigidité du châssis, lorsque la voiture descend d’un trottoir par exemple.

Securité

La partie arrière plutôt arrondie et les feux étirés en largeur, rappellent clairement l’AMG GT
La Mercedes Classe C Coupé ne s’est pas encore présentée à l’examen EuroNCAP. Mais la Mercedes-AMG C 63 S Coupé offre pratiquement tous les dispositifs de sécurité en série : 7 airbags (+ 2 en option), l’ESP, l’ABS, l’anti patinage, des freins surdimensionnés, un châssis sport, une suspension pneumatique réglable, le détecteur de somnolence, l’assistant de prévention de collision, l’atténuation de collision Pre-Safe, l’assistant Bas Plus (freinage d’urgence) avec assistant carrefours et trafic transversal, l’assistant de trajectoire, d’angle mort, et le distronic plus (régulateur de vitesse) avec assistant directionnel.

Conduite

Mercedes-AMG plie aussi sous le poids de la tendance downsizing. C’est pourquoi le bloc moteur de son C Coupé passe de 5,5l à 4,0l. Mais hors de question de se passer du V8 d’Affalterbach. Pour compenser la perte de volume des cylindres, les ingénieurs ont tout simplement greffé un turbo sur chaque rangée de cylindre. Résultat de l’opération : 510cv (476 pour la version sans S) entre 5.500 et 6.250tr/min. Soit 53cv de plus que son prédécesseur (457cv à 6.800tr/min), l’honneur est sauf ! Avec une écurie si bien fournie et avec l’aide d’une boîte automatique Speedshift à sept rapports, le 0-100 est abattu en 3,9 secondes (4,4s pour le modèle précédent et 4,3s pour la BMW M4). La vitesse de pointe est limitée à 250km/h, à moins que vous n’optiez pour l’option ‘Driver’ qui repoussera la bride à 290km/h !! Avant de passer à l’essai routier, l’AMG C 63 S Coupé nous attend pour un essai sur le circuit Ascari, situé près de Malaga. Bien calé dans les sièges Performances (en option), on tourne la clef et le V8 se réveille dans un rugissement de lion pour se stabiliser dans un ronronnement plus discret. Mode Sport+ enclenché pour faire connaissance avec notre hôte et le circuit, et c’est parti. Les premières accélérations impressionnent vraiment et le sourire s’élargit au fur et à mesure que défilent les virages dans une symphonie en V8 majeur. Ici, le son du moteur sort des échappements et pas des haut-parleurs. Son que vous pourrez modifier via un bouton à côté du levier de vitesse. Les voies élargies associées à un essieu arrière multibras et à un différentiel arrière à blocage électronique (mécanique sur la version 476cv) permettent des passages en courbe incroyablement rapides. Le tout en conservant une marge de sécurité lorsque le mode Sport+ est activé, car il impose la bienveillance de l’ESP à concurrence de 30%. Après ce garde-fou, il existe encore le mode ‘’Race’’ (uniquement sur la version S), grâce auquel vous pourrez remplacer vos pneus avant même de devoir refaire le plein de carburant… fini les aides à la conduite, vous êtes seul maître à bord, à l’ancienne. A ce moment-là, les 700Nm de couple deviennent difficile à gérer et les roues arrière patinent sans cesse. Heureusement, le freinage carbone/céramique (une option à 5.082 €) est un allié infatigable pour vos escapades dominicales sur circuit. Le freinage est pratiquement aussi puissant en fin de journée qu’au début. La pédale de frein est restée ferme et le feeling intact. Cette AMG C 63 S Coupé est décidément redoutable. Nous passons ensuite à l’essai routier et sélectionnons le mode ‘’Comfort’’. Eh bien, vu la rigidité du châssis, on peut dire qu’elle devient étonnement confortable. La direction consistante et précise est un vrai régal. Elle accepte parfaitement une conduite sur un filet de gaz, sans à-coups ni sous régime moteur. La boîte est bien programmée et réagit à la moindre sollicitation de la pédale de droite. Que ce soit sur route ou sur circuit, la tenue de route est irréprochable et le grip des pneus Michelin Pilot SuperSport est rassurant, malgré une tendance logique au survirage. Cette voiture pèse tout de même 1.785kg, mais cela ne se ressent à aucun moment. Les routes de la Costa del Sol ont finalement eut raison de notre bon sens, ce qui nous a par conséquent permis de constater qu’à une allure relativement soutenue, la consommation mixte de 8,6l/100km (soit 200g de CO2/km) annoncée par le constructeur – qui est certainement réalisable à vitesse normale et dans des conditions idéales – parait bien loin des 14l/100km qu’indiquait le tableau de bord de la sulfureuse Allemande.

Conclusion

Fini les dragsters inconduisibles, cette AMG C 63 S Coupé est une véritable sportive utilisable au quotidien. Probablement l’AMG la plus aboutie sportivement. Une gueule d’enfer et un confort réel (sauf bien entendu si vous durcissez la suspension). Vraiment facile à conduire et bardée d’électronique et d’assistants de sécurité. Est-ce que les 8.500 € de supplément par rapport à la version de 476cv sont justifiés ? Probablement pas, mais c’est le prix à payer pour un différentiel à blocage électronique réglé aux petits oignons et un mode Race indisponible sur la version de 476cv. Le prix de cette voiture bien équipée est certes terrifiant, mais pas beaucoup plus élevé qu’une concurrence qui rend près de 80cv avec un plus petit moteur. La BMW M4, puisque c’est à elle qu’il faut la comparer a vraiment du souci à se faire. Quoi qu’il en soit, Mercedes vous accorde quelques mois de réflexion, car elle ne sera pas commercialisée avant mars 2016.


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