Nissan Micra 0,9l IG-T Tekna

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Par: VG 26-10-2017

La Nissan Micra a connu une carrière à deux vitesses. Tout d’abord, les deux premières générations, apparues en 1983 et 1992, ont connu un succès foudroyant. Ensuite, la troisième génération étant trop excentrique et la quatrième, plus globale, fabriquée en Inde et pas du tout adaptée au marché européen, ont été bien moins glorieuses. Ceci dit, après s’être écoulée à plus de 7 millions d’exemplaires à travers le monde, elle est le modèle le plus vendu de la marque. Cette cinquième génération est construite en Europe pour l’Europe. Elle est assemblée à Flins, dans les Yvelines (France), là même où une certaine Renault Clio est également produite. Cette nouvelle Micra change de stratégie, abandonne son côté ‘petite mignonne’ et vient réclamer sa part de gâteau dans le segment B, face à des concurrentes telles que la Hyundai i20, la Renault Clio, la Ford Fiesta, la Seat Ibiza ou encore la Volkswagen Polo.

La gamme comporte cinq niveaux de finitons : Visia, Visia+, Acenta, N-Connecta et Tekna. Avec son petit bloc trois cylindres de 1.0 litre et 71cv, la Micra Visia ouvre la gamme à un tarif de 13.990 €. Elle propose également une seconde motorisation essence, le 0,9 litre trois cylindres suralimenté de 90cv et un diesel, représenté par le 1.5 Dci de 90cv. En fonction de la motorisation et de la finition, les tarifs varient entre 15.190 € (Visia+ 71cv) et 20.690 € (Tekna Dci 90cv). Notre version d’essai, Tekna, motorisée par le 0,9 litre essence de 90cv et équipée de la caméra 360°, de jantes de 17’’ et de quelques détails de personnalisation oranges intérieurs et extérieurs, réclame un ticket d’entrée de 21.240 €.

Les à-coups assombrissent légèrement l’agrément de conduite dans une circulation urbaine dense

Extérieur

Il n’y a pas mille solutions pour intégrer le segment B européen, il faut commencer par grandir. Et vous l’avez sans doute remarqué, la nouvelle Micra est bien plus grande que son prédécesseur. 17cm pour être exact – 4,00m contre 3,83m. L’empattement à lui seul s’est allongé de 8cm pour libérer plus d’espace à l’intérieur. Elle s’élargit aussi de 7cm – 1,74m contre 1,67m. Par contre elle est 5cm plus basse qu’auparavant. Une formule classique chez les constructeurs pour donner un look plus trapu à leurs créations. Fini donc la petite bouille de souris. Nous sommes désormais face à une voiture plus racée, avec des optiques de phares étirées à souhait, une calandre bien plus marquée sur laquelle vient se jeter un capot moteur plongeant. Le profil pourrait vous trahir, car la découpe de portière arrière avec poignée intégrée au pilier C, est empruntée à la Renault Clio. Mais détrompez-vous, car la Micra ne repose pas sur une plateforme Renault, mais bien sur sa propre plateforme V retravaillée en profondeur. La partie arrière exhibe des hanches au galbe bien prononcé, finissant sur des feux arrière au design travaillé en forme de boomerang et un bouclier résolument sportif. La Micra propose en option une centaine de possibilités de personnalisation. Notre modèle d’essai dénote par ses détails orange sur les jantes, les bas de portières, les boucliers et les coques de rétroviseurs. Le compartiment à bagages gagne 35 litres de volume (300 litres contre 265 auparavant), ce qui est équivalent à la Clio, mais loin derrière la nouvelle Ibiza et ses 355 litres. De plus, son agencement une fois la banquette rabattue manque d’ingéniosité. Le plancher n’est pas plat et les dossiers occupent trop d’espace.

A défaut d’être hyper tendance, l’intérieur est coloré et bien présenté

Intérieur

A défaut d’être hyper tendance, l’intérieur est coloré (en option) et bien présenté. Mais l’amélioration par rapport au modèle sortant est surprenante. L’habitabilité aux places avant est généreuse et le confort moelleux des sièges est appréciable. La visibilité ¾ arrière laisse par contre à désirer. Ce sont les imposants montants des piliers C qu’il faut blâmer pour cela. L’espace aux places arrière s’est forcément amélioré par rapport au modèle précédent, mais la concurrence actuelle n’a rien à lui envier, car les Seat Ibiza et autre Citroën C3 sont au moins aussi accueillantes, voire plus. Surtout que la petite Japonaise ne propose que très peu d’espace de rangement. Une poche aumônière sur les dossiers des sièges avant et basta. Pas de place pour une bouteille d’eau, même petite, sur les panneaux de portières. Dans la version Tekna (très bien équipée) et avec l’option de personnalisation intérieure orange, la planche de bord reçoit une finition en plastique moussé et une partie centrale habillée de cuir/simili au toucher très agréable. Le mariage entre la planche de bord et la console centrale a été proprement exécuté, avec des commandes de climatisation simples et un vide poche bien pratique. Par contre, la partie basse de l'habitacle regorge encore de plastiques durs à l'aspect peu ragoutant. L’instrumentation analogique et l’écran d’ordinateur de bord, empruntés aux Pulsar/Qashqai, sont clairs et lisibles, mais peut-être un peu trop consensuels. Un peu comme l’écran multimédia et le système d’infodivertissement. L’écran tactile est de bonne qualité, mais son utilisation est un peu compliquée, alors que l’infodivertissement est peu intuitif, voire même dépassé. Dans l’ensemble, l’équipement est complet, nous regrettons cependant l’absence d’un petit accoudoir avant et de vitres arrière électriques sur notre modèle. Pas très utiles, mais très tendance, les mélomanes apprécieront certainement les appuie-têtes avant avec haut-parleurs Bose intégrés. Probablement plus pour le look branché que pour leur réelle qualité acoustique.

Sécurité

La dotation de série de la nouvelle Nissan Micra offre 6 airbags, l’ABS, l’ESP, l’EBD, le NBAS (assistant freinage), l’AEB (freinage d’urgence automatique), l’aide au démarrage en côte, le contrôle de pression des pneus, les ancrages Isofix, et les feux automatiques. Tout cela dès l’entrée de gamme. La version Tekna reçoit en plus le détecteur de piéton associé à l’AEB, la reconnaissance des panneaux, les feux de route intelligents et l’avertisseur de franchissement de ligne intelligent. L’équipement est donc au complet. Mais le consortium EuroNCAP a soumis la citadine polyvalente japonaise à ses habituelles épreuves de sécurité. Deux notes différentes en ressortent. Dans le premier cas, sans le Safety Pack, EuroNCAP octroie 4 étoiles à la Micra avec une note de 91% pour la sécurité des adultes, 79% pour celles des enfants, 68% pour celle des piétons et 49% pour les systèmes d’aide à la sécurité. Lorsqu’elle est équipée du Safety Pack, elle reçoit les 5 étoiles, et si les notes pour les adultes et les enfants ne changent pas, celles pour les piétons et les aides à la sécurité passent respectivement à 79% et 72%.

Conduite

La nouvelle mouture de cette Nissan Micra ne présente pas de grande révolution en termes de motorisations. Les moteurs à essence comptent toujours trois cylindres, mais les 1.2l de 80 ou 98cv du modèle précédent sont remplacés par un 1.0l de 71cv et un 0.9l de 90cv. Le diesel, absent sur la quatrième génération, refait son apparition dans la cinquième. Il s’agit d’un 1.5Dci de 90cv. Nous essayons ici le petit 0.9l IG-T qui devrait représenter une bonne partie des ventes. Ce bloc 3 cylindres à 12 soupapes suralimenté développe donc 90cv à 5.500tr/min pour un couple de 140Nm à 2.250tr/min. Lors de la conduite en situation urbaine, notre sentiment s’est avéré mitigé et pourrait même sembler légèrement contradictoire, car si la Micra s’en sort avec une bonne note pour la dynamique de conduite, elle rechigne tout de même à se relancer correctement depuis les bas régimes. Nous avons relevé pas mal d’à-coups sur les deux premiers rapports, ce qui assombri légèrement le tableau quant à son agrément de conduite dans une circulation dense. Les performances – 0 à 100 en 12,1 secondes et 175km/h en vitesse de pointe – ne sont pas impressionnantes, mais cela s’avère tout à fait suffisant pour remplir la mission polyvalente qui lui est demandée. Et c’est là qu’intervient son côté passe-partout. Avec un train avant précis et incisif, doublé d’une direction consistante et très agréable, la nouvelle Micra est un régal pour se faufiler en ville. Elle l’aurait été encore davantage si elle pouvait jouir d’une boite manuelle à six rapports, au lieu de cette boite cinq aux rapports excessivement longs. Le freinage est assuré par des disques à l’avant et des tambours à l’arrière, et malgré l’image un peu vieillotte que confèrent ces derniers, ils offrent le mordant nécessaire pour stopper aisément les 1.060kg de la voiture. Les suspensions filtrent correctement et offrent un confort général appréciable. Les jantes de 17 pouces n’y sont d’ailleurs pour rien puisque, avec leur profil relativement bas, elles sont responsables des certains chocs indésirables lorsque le revêtement se dégrade. Sur le plan énergétique, la nouvelle Micra, montée en jantes de 17’’, revendique une consommation moyenne de 4,6l/100km (4,4l avec jantes de 15 et 16’’) soit 104gr/km de CO2 (99gr en 15 et 16’’). Sur des trajets partagés entre la ville et l’autoroute, nous avons enregistré une moyenne de 7,2l/100km.

Conclusion

La nouvelle Nissan Micra est indiscutablement une toute autre voiture que celle qu’elle remplace (enfin). Bien plus adaptée à nos exigences européennes, elle a su s’armer de tout le nécessaire pour revendiquer son statut de polyvalente concurrentielle, tant en termes techniques que financiers. Elle n’a pas non plus à rougir pour ce qui est de la technologique qu’elle embarque, bien que nous retenions le petit bémol attribué au système d’infodivertissement. Sur le plan dynamique, elle peut parfaitement tenir tête à la plupart des concurrentes, mais cette boîte manuelle à 5 rapports fait défaut. Nous vous aurions bien conseillé de vous diriger vers une boite automatique en option, mais elle n’existe pas !


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