Seat Arona FR 1.5 TSI

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Par: VG 12-06-2018

Lancée en novembre 2017 avec l’Ateca, la conquête du secteur SUV par Seat se poursuit avec une version ajustée pour le segment B : l’Arona. Ce crossover citadin met les roues dans un segment que se disputent déjà âprement les Renault Captur, Peugeot 2008 et Nissan Juke. Mais avant d’atteindre ce podium, il faudra s’expliquer avec le dernier arrivage composé du duo coréen Kia Stonic et Hyundai Kona, de l’Opel Crossland X et de la sympathique Citroën C3 Aircross, entre autres.

La Seat Arona est disponible en quatre finitions : Reference, Style, Xcellence et FR. En fonction de la finition, elle peut accueillir soit le moteur essence 3 cylindres 1.0 TSi de 95 ou 115cv, soit le 4 cylindres 1.5 TSi de 150cv (réservé à la version FR). En diesel, le 4 cylindres 1.6 litre se décline en 95 ou 115cv. La très épurée Arona 1.0 TSi Reference ouvre la gamme à 16.090 €. Mieux équipées, les finitions suivantes avoisinent les 20-22.000 €. Nous essayons ici la FR motorisée par le 1.5 TSi de 150cv. Elle débute à 23.890 €. En cochant les options projecteurs full LED, peinture bi-ton, packs Red, Connect, Easy, Audio Beats, l’assistant parking avec caméra de recule et les jantes de 18 pouces, vous devrez vous acquitter de près de 29.000 € pour repartir à son volant. Cela commence à chiffrer, car à motorisation (et équipement) égale, une Renault Captur s’échange par exemple contre un peu moins de 26.000 €, avec en prime une boite auto à double embrayage.

Performant sur le papier, le 1.5 TSI se montre relativement linéaire

Extérieur

Le design est un point sur lequel l’Arona mise un maximum. Les lignes tendues et affûtées des derniers modèles de la marque espagnole sont facilement reconnaissables sur ce crossover compact. Outre les éléments indispensables dans ce segment : passages de roues, bas de boucliers et des portières en plastique, sabots de protection de boucliers en plastique mat – l’Arona propose quelques possibilités de personnalisation, comme la peinture bi-ton (toit contrasté). Les projecteurs avant full LED sont en options, tout comme les jantes de 18’’ que vous voyez sur les photos. La ceinture de caisse est marquée par deux plis à hauteur des poignées de portes. Juste au-dessus, un trait gris mat souligne la base des fenêtres pour finir sa course en prenant de l’altitude vers le montant C. Une manière d’accentuer le côté dynamique de la partie arrière. Les feux arrière reprennent le dessin des projecteurs avant et utilisent aussi bien la technologie LED que les ampoules standard. L’Arona repose sur la même plateforme MQB A0 que l’Ibiza – entre autres. Cependant, l’Arona s’étale sur 4,14m de long, soit 8cm de plus que l’Ibiza et 1,55m de haut (11cm de plus que l’Ibiza) et 1,78m de large (idem que l’Ibiza). Plus profond, avec un total de 400 litres de volume de chargement (455l pour le Renault Captur), le coffre propose 45 litres de plus que dans l’Ibiza (355l). Bien agencé, ce dernier offre un plancher parfaitement plat dès que la banquette arrière est couchée.

Intérieur

On s’habitue vite aux bonnes choses. Seat nous ressert un habitacle connu et toujours bien présenté. Le tableau de bord et la console centrale sont encore relativement gris, mais égayés par les surpiqures rouges et les couleurs présentes sur l’écran multimédia. Si vous souhaitez davantage de couleurs, il faudra plutôt vous diriger vers la finition Xcellence qui propose un bandeau contrasté sur toute la largeur du tableau de bord, sur la base du tunnel central et sur le haut des portières – oui, comme dans l’Ibiza. Si en dehors de quelques plastiques durs, nous n’avons rien à dire sur le choix des matériaux et le sérieux de la présentation, nous trouvons en revanche que l’assemblage n’est pas à la hauteur du reste des modèles Seat actuels. Ce sont des détails, mais ils ont leur importance. Comme l’absence de poignées de maintien par exemple, ou le bruit que font les portières en les fermant, ou encore certains grincements intérieurs sur routes dégradées ou pavées. Au niveau de l’habitabilité, l’Arona offre plus d’espace en hauteur, mais pas en largeur. On s’y sent un peu à l’étroit et les genoux ont tendance à buter contre la large console centrale. Heureusement, les sièges bien rembourrés sont très confortables, à l’avant comme à l’arrière. La position de conduite est un peu haute, mais correcte dans l’ensemble. En revanche, l’ergonomie est handicapée par l’absence de molette de pilotage du système d’infodivertissement. Ce dernier se met à la page en matière de qualité d’image, d’applications et de connectivité, mais toutes les commandes se font directement via l’écran tactile de 8’’ (en option), ce qui pourrait vous distraire en conduisant. Nous en demandons peut-être un peu trop à ce SUV qui finalement ne propose rien de moins que ce que fait la concurrence.

Sécurité

Le petit crossover de Seat a marqué de bons points durant la séance d’épreuves imposées par le consortium européen EuroNCAP. La protection des adultes reçoit une très bonne note de 95%, et 80% pour celles des enfants. Les airbags frontaux (avant uniquement), tête, thorax et bassin sont de série sur tous les modèles. Seul manque l’airbag genou. Sans capot à sécurité active, la note pour les piétons descend à 77%. L’Arona dispose d’une multitude d’assistant de conduite, mais une grande quantité d’entre eux sont en option, comme le système d’assistance de maintien sur la voie, ce qui fait tomber la note des assistants à la conduite à 60%. L’Arona décroche malgré tout les 5 étoiles sur 5 possibles en matière de sécurité active et passive.

Conduite

L’Arona mise beaucoup sur son look jeune et dynamique
Comme vous le savez, les SUV et crossovers urbains ne quittent le bitume qu’à de très rares occasions. Inutile donc de les équiper de systèmes de transmission sophistiqués et coûteux, de vrais renforts et protections ou de suspensions réglables. C’est pour cette raison que vous ne trouverez rien de tout cela dans la gamme Arona. Elle peut cependant se voir motorisée par un bloc 1.5 TSI de 150cv et 250Nm de couple, configurable uniquement en finition FR et avec la boite manuelle à six rapports. Performant sur le papier, avec un 0-100 bouclé en 8 secondes et 205km/h en vitesse de pointe, ce bloc se montre relativement linéaire et avare en sensations lors des montées en régime. Il souffre également de quelques à-coups à bas régime sur les deux premiers rapports. Un problème qu’une boîte automatique DSG se serait fait un plaisir de gommer. Autrement, en conduite coulée, elle est plutôt agréable à mener. Les commandes sont douces et elle propose un niveau d’insonorisation remarquable. Lorsque le rythme s’accélère, le châssis ne montre pas de signes de débordement. En revanche, le train arrière dont la suspension nous semble un peu trop ferme a tendance à sautiller sur routes dégradées, ce qui ne met pas forcément en confiance. Elle est aussi à l’aise sur route, grâce un à rapport de pont plutôt long, qu’en ville grâce à sa hauteur de caisse et sa direction assez directe. Les 5,1l/100km ou 115gr/km de CO₂ de consommation moyenne revendiquée par le constructeur nous semblait une utopie compte tenu des 150cv. Mais avec ‘seulement’ 1.222kg sur la balance, elle a enregistré une moyenne de 7,4l/100km durant notre essai. Un chiffre honnête pour ce niveau de performance.

Conclusion

Les SUV sont très prévisibles. Nous ne nous attendons plus à ce qu’ils soient efficaces en dehors des sentiers battus, ni modulable comme un monospace ou encore polyvalent comme un break. On aimerait vous dire que cette Arona est autre chose qu’une Ibiza surélevée, mais non, c’est exactement cela, une Ibiza encore un peu plus tendance. Et c’est très bien ! Elle joue indéniablement de son charme et de son look jeune et dynamique. Elle tentera de vous appâter avec un équipement complet, une belle mise à jour multimédia et des motorisations en phase avec les législations en vigueur. Le 1.5 TSI n’a cependant pas été des plus convaincants. Cette version FR peut en accueillir d’autres, plus petits et certainement aussi à l’aise sur les parcours urbains.


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