Cupra Ateca

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Par: VG 04-03-2019

Cupra était le symbole des versions les plus sportives de la marque Seat. Mais ça c’était avant. Maintenant, c’est une marque à part entière. Les Espagnols ont choisi l’Ateca pour inaugurer cette nouvelle marque. Choix peu judicieux pour certains, qui ne s’attendaient pas à voir arriver un SUV en porte-drapeau d’une marque qui se veut résolument sportive. Mais ce sont les tendances qui décident, et pour l’instant la tendance est au SUV. En revanche, s’il existe déjà d’autres SUV ‘sportifs’, il est vrai que pour en trouver avec de telles motorisations, il faut se tourner vers le marché du premium : Audi SQ2, BMW X3 M40i, Mercedes-Benz GLA 45 AMG ou autre Jaguar E-Pace P300.

La Cupra Ateca reste dans une fourchette de prix relativement acceptable compte tenu des prestations qu’elle propose. Elle débute à 43.390 €. Notre modèle d’essai étant équipé du pack Comfort & Driving, du toit ouvrant panoramique, du système Beats audio, des jantes de 19’’ spécifiques, d’un attache remorque pivotant, du hayon de coffre motorisé et surtout du système de freinage Brembo Performance (2.505 €), voit la note grimper à 52.535 €. De base, les SUV premium cités plus haut réclament entre 50 et 65.000 €.

Les roues patinent constamment sur le premier mètre… avant de vous coller au fond du siège
Extérieur

Le but n’est pas de comparer la Cupra Ateca à la Seat Ateca, mais force est de constater qu’elles sont à quelques éléments près, identiques. Avec une longueur totale de 4,38m, la Cupra est 2cm plus longue que la Seat (4,36m). Pour le reste, le mimétisme est parfait : 1,62m de haut, 1,84m de large et 2,63m d’empattement. La Cupra Ateca se distingue à l’avant par une calandre dont la grille en nid d’abeille est ajourée différemment et cerclée de noir brillant. Elle reçoit ce fameux logo que peu de gens connaissent, au point de se voir questionné sur la voiture : c’est quoi ce logo ? Elle est customisée ? A l’arrière, le bouclier a été retravaillé pour accueillir les quatre embouts d’échappement qui, cette fois, ne laissent planer aucun doute quant aux performances de ce SUV atypique. Les jolies jantes bi-ton de 19’’ (en option) complètent la série de signes distinctifs. Par ailleurs, on est en droit de regretter que certains éléments n’aient pas été davantage repensés afin d’accentuer la différence, comme de nouvelles optiques de phares, des rétroviseurs plus sportifs ou des hanches plus marquées. Surtout qu’elle conserve les rails de toit, ce qui ne joue pas en faveur de la sportivité, mais d’un autre côté, renforce l’aspect pratique. Le coffre s’ouvre toujours sur un volume de 485l, comme une Ateca 4Drive de chez Seat (510l pour une Ateca à deux roues motrices).

Intérieur

La recette extérieure est reconduite dans l’habitacle, c’est-à-dire que seuls les logos vous rappellent que vous n’êtes pas dans une Seat. On retrouve en revanche le sérieux avec lequel le SUV ibérique est assemblé. Nous levons le pouce pour le bloc d’instrumentation entièrement digital de 10,2’’, de série sur cette première Cupra. Simple à lire et très complet, il offre différents affichages intéressants, dont une vue en fondu de la navigation. Nous apprécions également les petits accents dorés du logo et des surpiqures sur le volant, les sièges et le soufflet du levier de vitesse. Nous regrettons par ailleurs le gaufrage ‘style carbone’ sur le centre du volant et les flancs des sièges, qui font un peu ‘cheap’. Le système d’infodivertissement passe toujours par un écran tactile de 8 pouces. La qualité d’affichage est excellente et son utilisation facile et intuitive, notamment grâce à l’Apple CarPlay (ou AndroidAuto ou encore MirrorLink), mais il nous semble que la présentation, avec les huit boutons physiques latéraux et les deux potentiomètres, commencent tout doucement à dater. Aussi, si la technologie de votre smartphone le permet, vous pourrez le recharger par induction, de série. En dotation de base, les sièges sont en Alcantara (cuir en option). Ils sont confortables et offrent déjà un bon maintien latéral. Si vous en voulez plus, il existe l’option siège baquet, uniquement en Alcantara. Le confort général de marche est bon, car on s’attendait à ce que cela ‘tape’ un peu plus, vu la taille des jantes et la rigidité des suspensions, mais ce n’est pas le cas. La vie à bord est bien entendu parfaitement identique à celle d’une Seat Ateca, ce qui équivaut à dire que vous bénéficiez d’un bel espace pour les jambes et les coudes, aussi bien à l’avant qu’à l’arrière. Et pour éviter les disputes, cette Ateca offre deux ports USB et une prise jack à l’avant, ainsi que deux ports USB à l’arrière.

Sécurité

En 2016, la Cupra Ateca n’existait pas encore, mais la Seat Ateca bien. C’est à cette date qu’elle s’est soumise aux contraignants crash tests du consortium EuroNCAP. Elle avait d’ailleurs reçu d’excellentes notes en termes de protection des adultes et des enfants, avec respectivement 93 et 84%. La protection des piétons reçoit 71% (pas mal pour un SUV) et 60% pour les aides à la sécurité. Cette Cupra Ateca mérite encore de meilleurs points, puisqu’elle est équipée d’une transmission intégrale ainsi que d’un puissant système de freinage Brembo Performance (en option), ce qui représente toujours un plus en matière de sécurité.

Les badauds s’interrogent : c’est quoi ce logo ? Elle est customisée ?
Conduite

En voilà un autre qui vient titiller les lois de la physique avec un SUV ‘sportif’. Les ingrédients sont là : moteur puissant, boîte robotisée ultrarapide, transmission intégrale et châssis renforcé. Mais est-ce que la sauce prend ? Tout d’abord, le moteur. Bien connu dans le groupe VW, le 2.0 TSI développe 300cv à 5.300tr/min et 400Nm de couple dès 2.000tr/min. Les performances sont bien entendu hors normes pour un SUV : 0-100 en 5,2 secondes et 247km/h en vitesse de pointe. Ce moteur est souple et rageur à la fois. Il prend très tôt dès les bas régimes et poussent sans cesse jusqu’au rupteur. On regrette juste que la sonorité ne soit pas un peu plus engagée du côté de la sportivité. La boîte DSG a la lourde tâche de faire passer la cavalerie. Chose qu’elle fait toujours aussi discrètement. C’est elle qui permet à l’Ateca de se comporter si paisiblement lorsque le veut son conducteur. Les changements de rapports sont imperceptibles et la conduite est ultra fluide. On imagine mal qu’une boîte manuelle puisse tirer le même rendement de ce moteur. De son côté, la transmission 4Drive ne nous a pas encore semblée au point pour ce SUV. La motricité n’est pas toujours idéale, surtout lors des départs arrêtés au ‘launch control’. Les roues patinent constamment sur le premier mètre… avant de vous coller au fond du siège. Oui, il est efficace bien sûr. Oui, vous enfumerez tout ce qui roule au même prix que votre Cupra, mais on a déjà eu mieux dans le groupe, notamment avec la Golf R. Notre avis est également partagé pour ce qui est du comportement. Le châssis est bien rigide et les suspensions bien fermes, mais il persiste malgré tout un peu du roulis, la maladie des SUV. La direction est précise, mais bien trop souple pour une conduite sportive. Le freinage est quant à lui exemplaire (Brembo en option). Mordant à souhait, puissant et endurant, il est également très facile à doser, même en conduite dynamique. Dans l’ensemble, le comportement est sain et rassurant, et vous pourrez même vous amuser avec ce SUV. Malheureusement, on reste un peu sur notre faim si l’on s’en tient aux sensations. Trop fluide, trop efficace et pas assez bruyant. A ce niveau de performances, on ne s’attend pas à une consommation de citadine. La Cupra Ateca revendique une consommation moyenne de 7,4l/100km, soit 155g/km de CO₂. Nous avons enregistré une moyenne de 11,2L/100km, ce qui n’est pas encore exagéré compte tenu de la réserve de puissance. Par contre, dès qu'on ouvre en grand, elle engloutie facilement 16l/100km.

Conclusion

Cupra n’a pas inventé le SUV sportif, mais son interprétation sous forme d’Ateca est plus qu’acceptable par rapport à ce qui existe déjà – à un autre niveau de prix, certes. S’il n’est pas, dans l’absolu, le plus sportif des SUV, son rapport prix/performances n’a en revanche pas de concurrents. Vous avez là un SUV qui pourrait facilement se fondre dans la masse s’il n’avait pas ce badge inhabituel aux yeux des habitués et ces quatre embouts d’échappement. Finalement, son avantage réside dans son habitacle spacieux et son côté pratique, comme beaucoup de SUV d’ailleurs ! Il peut se conduire tout à fait tranquillement, mais ce moteur veillera à ce que ce soit la dernière de vos envies lorsque vous vous installez à bord. Les constructeurs s’entêtent à vouloir nous faire croire qu’un SUV peut être sportif, mais à l’heure actuelle, les lois de la physique l’emportent toujours face à la technologie, même s’il faut bien reconnaitre qu’ils ne sont plus très loin d’y parvenir.


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