Essai Mercedes-Benz CLA 180

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Par: VG 04-07-2019

Oui, il existe encore un certain engouement pour autre chose que les SUV ou les crossovers, qui ne cessent de se multiplier à peu près dans tous les segments. Le CLA en l’occurrence, le ‘petit’ quatre portes coupé de Mercedes à l’allure fière et sportive. Bon, dans l’absolu il n’est pas si petit, mais il rend tout de même 30cm à son grand-frère, le CLS. Après un cycle d’existence de six ans, le premier modèle (type 117), cède sa place au second, plus moderne et débordant de technologie.

La gamme essence du CLA se décline en cinq motorisations essence. Les CLA 180 et 200 (1.3l 4 cylindres) de 136 et 163cv. Et les versions 2 litres : CLA 220, 250 et 35 AMG développant respectivement 190, 224 et 306cv. Le CLA 180 ouvre la gamme à partir de 30.613 € et la version AMG la referme à 55.055 €. Entre les deux, nous retrouvons entre autres trois versions diesel. Le 1,5l quatre cylindres de 116cv (CLA 180 d) et deux variantes du 2 litres (CLA 200 d et CLA 220 d) offrant 150 et 190cv. Le diesel oscille entre 32.186 € et 40.051 €. La transmission intégrale 4Matic est réservée aux motorisations 2 litres essence. Notre modèle d’essai, le CLA 180 est donc facturé 30.613 € de base. Ajoutez-y l’affichage tête haute, le pack Night, l’AMG Line, le pack premium Plus, la navigation avec réalité augmentée, la radio DAB et le pack d’intégration pour smartphone et la facture grimpe à un peu plus de 42.800 €. On voit déjà quelques sourcils se froncer. Pas donné pour un 1,3l essence !

Pas de miracle, un 1,3l dans une berline de 1.400kg, c’est un peu juste !

Extérieur

On ne change pas une recette qui plait. Dans les grandes lignes, le nouveau CLA ne change pas fondamentalement et conserve bien entendu son architecture de quatre portes coupé, ses portières sans encadrements et sa ligne de toit tombante. Elle a toutefois échangé ses rondeurs contre des lignes plus tendues, mais conserve également les nervures sur le capot moteur. Il reprend le dessin des projecteurs de phare et des feux arrière de son grand frère CLS. Le caractère est donc conservé, on y a même ajouté une pointe d’agressivité. Elle arbore une carrure plus imposante, et c’est normal, car elle est plus longue et plus large de 5cm. 4,69m et 1,83m, contre 4,64m et 1,78m auparavant. Et elle ne grandit que d’un centimètre (1,44m contre 1,43m pour le modèle sortant). L’empattement s’est allongé de 3cm (2,73m contre 2,70m), mais on ne voit pas vraiment à qui cela profite, nous y reviendront plus bas. En tous les cas, pas au volume du coffre, qui perd 10l (460l contre 470l auparavant).

Intérieur

En fin de carrière, l’intérieur du précédent CLA était la cible des critiques, principalement en raison de la présentation intérieure et de l’obsolescence du système d’infodivertissement, ainsi que de la lenteur du système de navigation. Tout a changé sur le nouveau modèle. Le tableau de bord est plus fin, ce qui libère plus d’espace pour les jambes. La console centrale, plus moderne et simplifiée, compte beaucoup moins de boutons. Les panneaux intérieurs plus fins se sont creusés et offrent désormais plus d’espace de rangement. Même l’accoudoir central a été redessiné. Tout y est plus clair, mieux agencé, ce qui donne une sensation accrue d’espace. Nous avons cependant relevé quelques bruits de plastiques qui parasitent l’intérieur, en provenance des poignées intérieures de portières et du tableau de bord. Autrement, le CLA offre un confort général digne de la marque. Les sièges sport sont bien enveloppants et la position de conduite est excellente. Les passagers arrière seront moins à l’aise. L’espace aux jambes et la hauteur du plafond sont plutôt limités pour les grands gabarits. On se demande donc à qui profitent ses 3cm d’empattement supplémentaires.

Au niveau technologique, le système MBUX est une pure révolution par rapport au modèle sortant. Les possibilités de configuration sont trop nombreuses pour toutes les énumérer. La navigation, la radio et les média, le téléphone, les détails de consommation, les conseils d’écoconduite et bien d’autres peuvent aussi s’afficher sur un des trois cadrans qui composent le bloc d’instrumentation. Sur la partie droite, le grand écran tactile offre aussi une belle qualité d’affichage et reprend les mêmes applications, mais plus en détails, avec entre autres la navigation avec fléchage interactif (réalité augmentée, en option), la connexion aux applications Apple CarPlay et Android Auto ou encore des gadgets comme l’éclairage d’ambiance qui propose 64 couleurs différentes. Ce système MBUX est certainement le meilleur dans lequel il nous ait été donné de naviguer. Il est intuitif et par conséquent facile à utiliser. Seul petit bémol, la position du pavé tactile sur le tunnel central, fort en arrière. Un point négatif que l’on attribuera à la présence du levier de vitesse, qui a obligé les ingénieurs à reculer le pavé tactile au maximum. Nous avons aussi été agréablement surpris par la commande vocale ‘Hey Mercerdes’. Vous pouvez par exemple lui demander de baisser la température ou de changer de poste de radio. Cette application est vraiment au point chez Mercedes. Notons également la présence de quatre port USB-C, dont deux de 5V à l’arrière, pour le plus grand plaisir des ados.

Sécurité

Les dernières épreuves de crashtest du CLA remontent à 2013. Date à laquelle la berline quatre portes coupé de Mercedes avait déjà engrangé les cinq étoiles. Les dernières avancées en termes de rigidité structurelle, d’absorption des chocs et de sécurité des piétons ne feront qu’améliorer davantage la côte que lui réserve le consortium EuroNCAP. La grande amélioration concerne également l’armée d’assistant à la conduite et de sécurité. L’assistant autonome dans les bouchons, la reconnaissance piétons et cyclistes, l’anti-dévoiement, le régulateur de vitesse actif, qui ajuste la vitesse en fonction des données de la reconnaissance des panneaux et du gps. Bien entendu, tous ces dispositifs ne sont pas de série. Et c’est la que ça peut faire mal, car ces options ne sont pas données.

Le MBUX est certainement le meilleur système dans lequel il nous ait été donné de naviguer

Conduite

Comme son nom ne l’indique pas, le CLA 180 est motorisé par un petit bloc 4 cylindres cubant 1332cc. Avouez que cela ne donne pas l’eau à la bouche. Mais détrompez-vous, il développe tout de même 136cv à 5.500tr/min. La valeur de couple, avec 200Nm dès 1.450tr/min, est moins impressionnante. Sur le papier, les performances restent acceptables : 0-100 bouclé en 9,4s et 216km/h en vitesse de pointe. En revanche, la manière pour y parvenir passe par des accélérations très linéaires et des montées en régimes longues et fatigantes. Le manque de couple à bas régime est cruel et les reprises sont nonchalantes. Notre véhicule d’essai est équipé d’une boîte manuelle à six rapports, dont l’étagement excessivement long n’arrange rien. Cela étant, il faut reconnaitre que l’on ne s’attendait pas non plus à un miracle sur le dynamisme d’un 1,3l, dans une berline de près de 1.400kg. Cependant, le CLA 180 se rachète largement en conduite ‘bon père de famille’. La douceur des commandes, le silence de marche, l’excellente direction et le confort des suspensions la rendent même agréable à conduire. Par ailleurs, on sent bien que ce châssis a aussi été pensé pour accueillir plus de chevaux, car la caisse est rigide, l’essieu avant est précis et la tenue de route est remarquable. Comme nous le mentionnons plus haut, le CLA peut être équipé de tout un arsenal d’assistants à la conduite. L'un d'entre eux, l'assistant anti-dévoiement, peut intervenir de manière très brutale (surtout en ville) lorsque vous changer de bande sans actionner votre clignotant. Cela peut vraiment surprendre. Nous n’avons pas davantage apprécié le freinage, un peu mou, ni la visibilité ¾ arrière, relativement réduite par l’inclinaison des imposants montants C. Le bilan énergétique, avec une consommation moyenne de 7,7l/100km, nous a semblé convenable, sachant qu’une bonne partie de l’essai s’est déroulé en circulation urbaine. Dans des conditions idéales, le constructeur a homologué une moyenne de 5,3l/100km ou 121gr/km de CO₂ en cycle mixte.

Conclusion

Elégant et racé à la fois, le CLA ne peut que continuer à plaire. Il a su perfectionner son image et a remis les pendules à l’heure en termes de technologie embarquée. Agréable à conduire en mode relax, le CLA 180 se montre plus pataud en mode dynamique et pourrait frustrer les plus pressés qui devraient éventuellement songer à opter pour le CLA 200, en boite automatique 7G-DCT à sept rapports, si le portefeuille le permet bien entendu (option à 2.178 € pour le CLA 200). Eh oui, c’est à nouveau là où le bât blesse, les tarifs et les prix des packs et options. Il faut ce qu’il faut pour rouler en classe premium.


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