Essai Mercedes-Benz A 200 Berline

Voir 37 photos
Par: VG 29-07-2019

A mi-chemin entre la présentation de la Classe A hatchback et celle du CLA, Mercedes nous faisait découvrir cette Classe A berline, ou sedan si vous préférez. Mais pourquoi la marque à l’étoile commercialise ce genre de berline alors que le CLA était déjà dans le pipeline ? Eh bien, sur d’autres marchés, comme la Chine par exemple, les clients restent friands de berlines tricorps offrant plus d’espace aux places arrière. La gamme Classe A ne s’arrêtera pas là, puisque le constructeur compte l’étendre à huit variantes au total.

La gamme A berline débute à 28.072 €, avec la A 180 essence de 136cv (1,3l et 4 cylindres) couplé à une boite manuelle à six rapports. Ce moteur se décline également en 163cv (A 200) à partir de 30.371 €. Le deux litres essence propose (pour le moment) trois versions de puissance : A 220 (190cv), A 250 (224cv) et AMG A 35 4Matic (306cv) contre respectivement 34.364, 41.019 et 52.514 €. Pas beaucoup de choix actuellement côté diesel, puisque seule la A 180 d (1.5 de 116cv) est proposée contre minimum 30.250 €. Nous essayons la A 200 Berline, qui après s’être équipée de la boite automatique à sept rapports, des packs Night, Avantages et Progressive et quelques autres options, voit son prix de base de 30.371 € passer à 42.083.80 €. Des tarifs premium, un peu plus élevés que ceux de la concurrence directe, l’Audi A3 Berline.

La gestion électronique de la boite auto mériterait une petite remise en question

Extérieur

Difficile de ne pas comparer cette Classe A berline avec le CLA. Du moins vue de face. Bien que les lignes de la berline soient moins sportives, les ressemblances sont indéniables. La calandre diamant et les projecteurs de phares sont pratiquement identiques, et ce n’est pas pour nous déplaire. De profil, la berline arbore une ligne de toit plus classique, donc moins fuyante que le quatre portes coupé, et dispose d’un encadrement classique des portières. La lunette arrière est moins inclinée, ce qui ouvre plus d’espace de tête aux places arrière. Le montant C est plus fin et offre donc une meilleure visibilité ¾ arrière au conducteur. La partie arrière, plus ramassée et sobre se démarque davantage du CLA avec des feux moins biseautés et une malle de coffre plus abrupte. La Classe A berline repose sur la même plateforme que la Classe A hatchback et le CLA. Avec une longueur totale de 4.55m, la berline est tout de même 11cm plus courte que le CLA (4,69m) et 13cm plus longue que l’hatchback (4,42m). Elle chausse des jantes en tôle de 16’’ de série, mais vous aurez la possibilité, moyennant supplément, d’augmenter leur diamètre jusqu’à 19’’. La liste d’options et packs propose entre autres la ligne AMG, pour que vous donniez l’impression d’avoir autre chose qu’un 1.3l sous le capot. Si la berline offre une meilleure habitabilité aux places arrière, elle dispose en revanche de moins de volume de chargement que le CLA. 420 litres pour la berline, contre 460l pour le CLA, chose plutôt paradoxale pour une berline, mais tout à fait logique vu les 14cm qui les séparent.

Intérieur

C’est bien la première fois que la Classe A se décline en berline, et si elle n’a pas de point de comparaison avec un modèle précédent, elle bénéficie bien entendu du nouvel intérieur de ses homologues compactes, coupé quatre portes et shooting break. La présentation est moderne et le choix des matériaux est de bonne facture. Nous avons toutefois noté quelques bruits parasites au niveau des plastiques du tableau de bord et des panneaux de portes. Autrement, on s’y sent comme dans une Mercedes. On y est bien accueillis, dans un espace convenable pour le segment, et surtout confortablement assis dans des sièges garnis généreusement. Les sièges sont implantés relativement bas, ce qui donne une position de conduite plutôt atypique pour une berline. Les places arrière offrent une bonne habitabilité, surtout par rapport au CLA. La place du milieu reste confortable, malgré une assise bien moins creusée que ses homologues des côtés. L’ergonomie a été bien travaillée et les commandes tombent directement sous la main. En optant pour la boite automatique, le levier de vitesse se déplace vers la colonne de direction. Cette opération libère plus d’espace sur le tunnel central, où se trouve le pavé tactile et quelques autres boutons de commande. Le système d’infodivertissement MBUX – dont l’étalage des fonctionnalités dépendra de votre générosité – est probablement ce qui se fait de mieux actuellement. Ce bloc composé de deux écrans horizontaux fait à la fois office d’instrumentation digitale – à gauche – et d’écran multimédia – partie de droite. La qualité de l’affichage est remarquable et les possibilités de personnalisation semblent infinies. Votre smartphone peut s’y appairer facilement, grâce entre autres à l’application Apple CarPlay. Vous pourrez également le recharger sans fil, sur la plateforme à induction. Autrement, deux prises USB-C de 5v prennent place à l’arrière. La navigation bénéficie de la réalité augmentée et les commandes vocales passent avec une facilité surprenante.

Sécurité

Au risque de se répéter, la Classe A berline repose sur la même architecture que le CLA et dispose de pratiquement les mêmes aides à la conduite. Les dernières avancées en termes de rigidité structurelle, d’absorption des chocs et de sécurité des piétons ne feront qu’améliorer la cote que lui réserve le consortium EuroNCAP. Cela dit, la plupart des aides et assistants à la conduite sont en option et ne sont pas donnés. Ces dispositifs, dont les clients n’osent plus se passer, avant de tout faire pour les déconnecter, sont donc en partie responsables du gonflement de votre facture d’achat.

Conduite

La partie arrière, plus ramassée et sobre se démarque davantage du CLA
Après avoir essayé le CLA et son bloc 1,3l de 136cv, on se demandait de quoi serait capable la Classe A berline avec ce même moteur porté à 163cv. Dès les premiers tours de roues, on constate un gain de vivacité et de légèreté par rapport au bloc d’entrée de gamme. Par ailleurs, nous l’avons trouvé bien bruyant, et ce dès les mi-régimes. Les performances sont indéniables. Le 0 à 100 est bouclé en 8,1 secondes, et elle atteint 230km/h en vitesse de pointe. Le fait est que pour y parvenir on a l’impression de forcer la mécanique, ce qui n’est bien entendu qu’une impression. Notre modèle d’essai est couplé à une boite automatique à sept rapports. Les passages des rapports s’effectuent en toute discrétion, quel que soit le mode de conduite sélectionné – confort, dynamique, eco ou personnalisable. En revanche, sa gestion électronique mériterait une petite remise en question. A notre avis, les rapports tardent trop à passer et elle manque de proactivité. Sur le plan dynamique, la berline, plus courte et moins lourde, s’avère même un poil plus agile que le CLA. Le train avant se montre très précis et la partie arrière, plus courte, suit avec une certaine aisance. Sur autoroute et lors de longs virages rapides, la berline se montre très stable et la suspension offre un bon compromis confort/dynamisme. Nous levons notre pouce pour la direction, qui en plus d’offrir une bonne consistance, remonte pas mal d’informations, ce qui est plutôt rare dans ce segment de nos jours. Sur le plan énergétique, nous avons enregistré une moyenne de 7,8l/100km, soit 2,6l/100km de plus que les 5,2l/100km ou 119g/km de CO₂ revendiqués par le constructeur.

Conclusion

Si au premier regard, la Classe A berline et le CLA arborent un design relativement proche, à y regarder de plus près, les lignes plus classiques de la berline démontrent qu’elle n’est pas destinée à la même clientèle. Moins chère et plus spacieuse qu’un CLA, cette berline moyenne offre un confort appréciable et fera certainement plus d’adeptes à l’Est de nos latitudes. En Europe, elle viendra également titiller l’Audi A3 berline sur un terrain que cette dernière a défriché il y a déjà près de six ans. Finalement, le plus compliqué pourrait bien être le choix de la motorisation. Bien que suffisamment puissant et performant sur le papier, le bloc 1,3l de la Classe A 200 n’offre effectivement pas l’onctuosité ni le caractère que l’on attend du moteur d’une berline Mercedes.


Ajouter un commentaire
comments by Disqus