Essai Mercedes-Benz GLA 200 d 4Matic

Voir 35 photos
Par: VG 01-04-2021

Avant que la folie SUV ne gagne le monde de l'automobile, la Classe A de Mercedes, apparue en 1997, était un petit monovolume aux formes atypiques. Lors de la conception de la troisième génération, en 2012, et sentant l'engouement pour les monovolumes faiblir, la marque à l'étoile opta pour une architecture de berline compacte plus classique, destinée à faire face à la VW Golf, entre autres. Pour satisfaire une demande toujours croissante, le constructeur décida de surélever sa berline compacte, sans pour autant en faire un véritable SUV. Ainsi naquit la GLA, en 2014, qui s'est ensuite vendue à plus d'un million d'exemplaires. La seconde génération de GLA se démarque désormais davantage de la Classe A et se tourne plus franchement vers le monde des SUV.

Essence, diesel, hybride rechargeable, deux ou quatre roues motrices, AMG et AMG S. Au total ce ne sont pas moins de 21 versions qui s'offrent à vous, sans compter l'EQA purement électrique. L'échelle de puissance varie entre 116cv (GLA 180 d) et 421cv pour l'AMG 45 S. Celle des prix passe du simple au double, à savoir de 35.695 € pour l'entrée de gamme essence (GLA 180), jusqu'à minimum 70.785 € pour le haut de gamme AMG 45 S. Ensuite il faudra s'armer de patience pour parcourir la très longue et compliquée liste d'options et autres 'packs' pouvant facilement faire grimper la facture de plusieurs milliers d'euros. De base, notre véhicule d'essai, la GLA 200 d 4Matic, réclame un droit d'entrée de 45.012 €. En y ajoutant le business pack AMG (qui regroupe tout une série d'options) et le toit ouvrant panoramique, la facture totale s'élève à 51.994 €. Cela commence à piquer, mais à motorisation et équipement égal, la concurrence premium ne s'en sort pas vraiment mieux. L'Audi Q3 est à peine moins chère et la BMW X1 réclame environ 1.500 € de moins.

Extérieur

son comportement routier est relativement sain et rassurant
Il nous aura fallu un bon moment avant d'apprécier le concept et les formes atypiques de la première génération de GLA. Trop tard peut-être, car la seconde génération est arrivée, et elle n'est plus une Classe A surélevée, mais bien un véritable SUV. Le plus petit des onze SUV proposés par Mercedes. Elle conserve un physique plutôt contenu, avec une longueur totale de 4,41m, soit 1cm de moins que son prédécesseur (4,42m). Elle gagne 3cm en largeur (1,83m contre 1,80m), mais c'est surtout en hauteur qu'elle se démarque. Avec un sommet perché à 1,61m, elle s'élève de 10cm par-dessus le modèle sortant (1,51m). La ligne de toit est plus fuyante et retombe plus franchement qu'auparavant. Les porte-à-faux sont toujours aussi courts et elle a également conservé les éléments de protection en plastique sur tout le pourtour de la carrosserie, avec, pour notre modèle d'essai équipé du pack AMG Line, des inserts de plastiques chromés sur les bas de caisse et des boucliers. Ce sont toutes ces modifications qui lui confèrent ce profil de SUV plus arrondi.

Intérieur

Elle a beau être l'un des plus petits modèles de la marque, elle n'en reste pas moins une Mercedes, avec tout ce que cela comporte comme aspect positifs. La présentation intérieure est soignée et moderne. Elle se montre confortable et propose également un bel espace aux places arrière (avec deux ports USB-C) pour un véhicule de 4,41m de long, grâce à son empattement de 2,73m. Elle offre une bonne position de conduite et une ergonomie bien étudiée. Le maniement du système d'infodivertissement MBUX se fait facilement, après s'y être habitué, par le biais du pavé tactile placé sur le tunnel central. La qualité de fonctionnement de la commande vocale reste inégalée pour l'instant. Nous avons également apprécié le guidage de la navigation, agrémenté par les pictogrammes vidéo de la réalité augmentée. Notez que ces dispositifs présents sur notre modèle d'essai, la GLA 200 d 4Matic, ne sont pas de série sur les modèles d'entrées de gamme. Ces derniers, logiquement, n'offrent pas le même tableau de bord digital, l'éclairage d'ambiance ni le même volant à méplat. Notez également que certains plastiques grincent lorsque l'on appuie dessus ou que la caisse est en torsion. Les surpiqûres rouges et l'éclairage d'ambiance apportent une touche colorée à cet intérieur relativement sombre. Très petite différence dans le coffre, où le volume de chargement passe à 425l, contre 421l par rapport à son prédécesseur. Ce volume s'étend à 1.420l avec la banquette arrière rabattue.

Sécurité

La seconde mouture de GLA n'a pas encore été soumise aux tortures du consortium EuroNCAP. Si nous n'avons aucun doute sur l'obtention des cinq étoiles pour ce genre de véhicule premium, il faudra tout de même attendre le verdict officiel. En revanche, nous pouvons déjà confirmer que tout l'attirail de sécurité, active et passive, est bien présent, de série ou en option. Le système 4Matic (quatre roues motrices) procure une bonne motricité et rajoute donc une touche, ou du moins une sensation, de sécurité non négligeable.

Conduite

elle n'est plus une Classe A surélevée, mais bien un véritable SUV
Contrairement au premier modèle, la nouvelle GLA est uniquement disponible en boîte automatique – 7 ou 8 rapports selon le modèle choisi. Dommage pour les amateurs, mais compréhensible compte tenu de l'architecture intérieure. Notre monture d'essai est motorisée par un 2 litres diesel de 150cv et 320Nm de couple. D'accord, sur le papier, cela semble un peu limité de nos jours. Cependant, dans la pratique et malgré les 1.670kg à déplacer, c'est tout à fait suffisant. L'excellente boîte auto à 8 rapports et la transmission intégrale n'y sont pas pour rien. Les performances restent correctes, avec un 0-100km/h abattu en 8,9 secondes et une vitesse de pointe de 205km/h. A ce moment-là, quand le moteur est sollicité à pleine charge, la sonorité qui s'en dégage est peu flatteuse… Autrement, son comportement routier est relativement sain et rassurant, grâce, entre autres, à une suspension plutôt ferme pour un SUV de cette taille. Ceci a pour conséquence de mettre à mal le confort général des passagers lorsque la qualité du bitume se dégrade. On sent également que le centre de gravité est plus élevé que celui de sa devancière, qui était plutôt un crossover, mais elle n'est pas moins dynamique pour autant, que du contraire. Le train avant réagit rapidement et la direction est bien calibrée, pas trop souple, comme c'est souvent le cas dans le segment des SUV (généralement pour donner une impression de légèreté). En revanche, au chapitre 'peu mieux faire', nous estimons qu'un freinage avec peu de mordant en plus n'aurait fait aucun mal. Enfin, nous clôturons ce chapitre avec le bilan énergétique. L'ensemble de l'essai a été effectué sur des trajets urbains et périurbains, qui ont laissé une consommation moyenne de 5,9l/100km, relativement proche des 5,2l/100km – ou 138g/km de CO2 – qu'a homologué le constructeur en cycle moyen (NEDC).

Conclusion

La nouvelle Mercedes GLA est moins originale et donc, forcément, plus consensuelle que son prédécesseur. Il ne faudrait pas les comparer, mais juste accepter que le nouveau modèle a cédé à la tendance SUV. Il se place au top du segment en matière de technologie et de connectivité. Tout ce qu'il faut pour ratisser large en fait. L'intérieur est plus spacieux et moderne, mais nous regrettons que le tarage un peu ferme de la suspension vienne diminuer le confort général des occupants. Malheureusement, l'étiquette premium induit aussi des tarifs généralement salés, bien que la concurrence ne fasse pas beaucoup mieux sur ce point.


Ajouter un commentaire
comments by Disqus