Essai Mercedes GLB 200 d 4Matic

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Par: VG 24-06-2021

Le GLB de Mercedes est le cinquième SUV de la marque. Il vient logiquement s'intercaler entre le GLA et le GLC. Justement, il a profité du renouvellement du GLA pour accueillir un nouveau moteur Mercedes sous le capot. Il s'agit de la dernière évolution du bloc 4 cylindres de deux litres (OM654q). Ce moteur, dérivé de celui de la classe E, a été modifié de manière à le placer en position transversale sous le capot des petits modèles à traction (et quatre roues motrices) de la marque à l'étoile. Dans le cas de notre monture d'essai, le GLB 200 d 4Matic, il a été ramené à 150 ch et 320 Nm de couple, nous y reviendrons plus bas.

La gamme varie entre 37.510 € pour la version d'accès, le GLB 180 essence de 136 ch, à 57.717 € pour le modèle haut de gamme Mercedes-AMG GLB 35 4Matic de 306 ch. Quelle que soit la configuration, le GLB sera invariablement couplé à une boite automatique. Elle proposera 7 ou 8 rapports en fonction de la motorisation. Notre modèle d'essai se situe en milieu de gamme et démarre à 44.649 €. Equipé du cuir noir, des packs premium, exclusif, innovation MBUX et progressive, d'une troisième rangée de sièges, du toit ouvrant panoramique, de l'amortissement ajustable, de la caméra 360° et quelques autres encore, il verra la facture grimper jusqu'à 60.354 €.

L'agrément de conduite est réel lorsque l'on évolue à un rythme 'bon père de famille'

Extérieur

Contrairement aux berlines de Stuttgart, très proches les unes des autres, les SUV revendiquent plus franchement leur personnalité. C'est d'autant plus vrai avec le GLB, qui d'ailleurs n'est pas sans nous rappeler l'ancien GLK, un modèle qui s'était audacieusement démarqué du reste de la gamme. C'est également le cas ici. Le GLB présente une face avant verticale, une ligne de toit pratiquement parallèle au sol, pour finir sur une partie arrière abrupte. Des lignes droites qui, avec ses protections en plastique noir autour des passages de roues et sur les bas de caisse et ses sabots de bouclier polis, lui confère un physique de 'tout-terrain' que l'on ne retrouve pas chez les autres modèles de la marque. Les traits du GLB ne sont peut-être pas aussi fins que ceux des autres SUV, mais avec ses proportions équilibrées, il n'en est pas moins élégant. Malgré ses 7 places (en option), il conserve des dimensions plutôt contenues. Il s'étale sur 4,63m de long, culmine à 1,66m du sol et s'étend sur 1,83m de large (2,02m avec les rétroviseurs). D'autres SUV 7 places, moins 'premium', comme le Peugeot 5008, le Nissan X-Trail, le VW Tiguan Allspace ou encore le Skoda Kodiaq mesure entre 1 et 7cm de plus que le GLB. Notre modèle d'essai repose sur des jantes de 18'' (17 en dotation de série) et des gommes de 235/55. Ceux qui attachent moins d'importance au confort pourront choisir les optionnelles 19 ou 20 pouces. En fonction du modèle et de la finition, la calandre se compose d'une ou deux lames entourant l'étoile, sur fond diamant. Seule la version 35 AMG bénéficie d'une calandre spécifique de type 'panamericana'.

Intérieur

Avant que les Classe C et S ne changent la disposition de leur tableau de bord, tous les intérieurs Mercedes semblaient identiques, à quelques détails près. L'habitacle du GLB présente donc "l'ancienne" architecture, tout en largeur. Le double écran flottant se compose, à gauche d'un bloc digital d'instrumentation de 10,25'' et de l'excellent système d'infodivertissement MBUX à droite. L'écran de droite affiche également la caméra de recul, la navigation, les médias et autres réglages du véhicule. La caméra située sur le haut du parebrise peut aussi bien servir d'assistant de feu de signalisation (l'écran affiche l'image extérieur devant le véhicule) que de 'dashcam', une option payante sur l'application MercedesMe que vous aurez installée sur votre smartphone. Une nouvelle façon de gagner de sous pour les constructeurs.

L'habitacle du GLB est cossu et fonctionnel. La présentation est aussi moderne que réussie, mais certains détails d'assemblage dérangent. Certains éléments en plastiques, la console centrale ou encore les panneaux de portières peuvent grincer. Cela passerait inaperçu dans une voiture de catégorie inférieure, mais dans une Mercedes à 60.000 €… En revanche, en termes de confort d'assise, on retrouve les qualités incontestables du constructeur. La position de conduite et l'ergonomie sont excellentes. La qualité de projection de l'affichage tête haute (en option) n'y est pas pour rien. On retrouve pas mal d'espace de rangement à l'avant, dont des panneaux de portières pouvant accueillir deux, voire trois bouteilles de 1,5l. Les places arrière bénéficient d'un espace important, en largeur mais aussi aux jambes, grâce à un empattement de 2,83m et à une banquette qui coulisse sur 14cm. Nous regrettons cependant que l'accès à la troisième rangée de sièges soit si compliqué, malgré une découpe de portière arrière avantageuse et cette banquette arrière coulissante. Il faudra véritablement escalader les sièges arrière pour y accéder. Mais une fois installés, même de adultes de bonne taille s'y sentiront à l'aise. Ils y trouveront un port de recharge USB-C de chaque côté. Ce ne sont pas de simples strapontins, mais de véritables sièges. Par ailleurs, ces derniers grignotent 70 litres de volume de chargement (500 litres contre 570). En utilisant les 7 sièges, il ne reste plus qu'un petit coffre de 130l. Ce volume passe à 1.680l lorsque l'on couche tous les sièges.

Sécurité

Le GLB est passé entre les mains du consortium EuroNCAP dès sa sortie en 2019. Les notes distribuées à l'issue des épreuves de collisions sont relativement élevées. 92% pour la sécurité des adultes. A toute la panoplie habituelle (ABS, ESP, prétensionneurs de ceintures etc), Mercedes ajoute un airbag genoux pour le conducteur. Ils attribuent une note de 88% à la sécurité des enfants, probablement à cause du manque d'ancrages Isofix sur le siège passager avant du modèle sacrifié. Sur la troisième rangée de siège, la ceinture de sécurité sera votre seule alliée en cas d'accident. Cependant, ces occupants n'entrent visiblement pas encore dans le rituel d'essai. La sécurité des usagers faibles reçoit une note de 78%, grâce entre autres à un capot moteur actif. 74% est la note allouée aux aides à la conduite. Ce sujet est toujours un peu délicat. Il est vrai que globalement ces dispositifs de sécurité fonctionnent très bien et peuvent s'avérer nécessaires. Ils ont probablement déjà sauvé des vies. Mais l'un d'entre eux, l'assistant de maintien dans la voie, est relativement intrusif et se déclenche trop souvent pour des raisons que la plupart des conducteurs jugeront inutiles. Certes, il est paramétrable, mais on peut aussi tout simplement le désactiver.

La présentation est aussi moderne que réussie, mais certains détails d'assemblage dérangent

Conduite

Comme mentionné en ouverture de cet essai, vous ne trouverez pas de moteur Renault sous le capot de cette Mercedes. Il a été remplacé par un 2 litres maison. Il se décline en trois versions de puissance : 116 ch (180 d), 150 ch (200 d) et 190 ch (220 d). Notre monture d'essai, le GLB 200 d 4Matic, jouit donc de 150 ch et 320 Nm de couple. La mise en mouvement est douce et silencieuse. Le couple est présent très tôt et permet d'évoluer sans effort. L'agrément de conduite est réel lorsque l'on évolue à un rythme 'bon père de famille', grâce entre autres à un calibrage de direction offrant un compromis souplesse/consistance remarquable et à une boîte de vitesse dont le passage des rapports à été muselé au possible. En revanche, à basse vitesse, la gestion électronique peut se montrer hésitante entre les deux premiers rapports, ce qui peut entrainer quelques saccades. Cette nouvelle boîte à 8 rapports a été conçue par Daimler et remplace l'ancienne Getrag à 7 rapports. Vous ne sentirez aucune différence par rapport à l'ancienne, si ce n'est un régime moteur légèrement moins élevé sur autoroute. Les relances sont correctes, mais elles révèlent une sonorité peu flatteuse à pleine charge. Les performances, à l'instar des sensations, sont suffisantes, donc loin d'être impressionnantes. Le 0-100km/h est abattu en 9 secondes et elle accroche les 204km/h en vitesse de pointe. Les conducteurs les plus exigeants risquent de rester sur leur faim ou de se rabattre sur les 190cv de la 220 d. Après tout, on n'achète pas ce genre de SUV pour ses performances. Pour compenser, l'amortissement ajustable (en option), vous permettra de raidir ou d'assouplir la suspension via le sélecteur 'Dynamic'. En fonction du mode sélectionné (Eco, Comfort, Sport, Individual), la direction et la réponse du moteur changent également. Déjà bien travaillé à la base, le train avant se montre vraiment précis en mode sport. Il ne souffre pratiquement d'aucun roulis, ce qui est remarquable pour un SUV. Cependant, l'arrière a un peu plus de mal à suivre et inscrits des mouvements de tangage parfois désagréables. Il existe aussi un mode tout-terrain 'offroad'. Après tout, 4Matic signifie que le modèle est doté de 4 roues motrices ! Sans les pneus adaptés, il serait préférable de limiter vos aventures hors des sentiers battus à des chemins forestiers, ou légèrement rocailleux, tout au plus. Pour finir, la bonne surprise vient du bilan énergétique. Donnée pour une moyenne mixte de 5,8l/100km, soit 152g/km de CO2, nous avons enregistré une moyenne de 6,4l/100 durant notre essai. Vu son poids et son aérodynamisme, on ne peut que saluer sa frugalité.

Conclusion

Avec ses allures de baroudeurs huppé, la Mercedes GLB est avant tout une routière familiale très accueillante et confortable. Ce bloc 2 litres diesel de 150 ch dérivé de la Classe E fait parfaitement le job. Il n'est pas fiscalement le plus avantageux de la gamme (il y a pire aussi), mais il est probablement le mieux adapté à ce modèle. Il offre un compromis performances/consommation raisonnable compte tenu des 1.700kg du modèle. Ce SUV de taille moyenne, mais très spacieux, n'a pas de défauts majeurs. Elle en a bien entendu des mineurs, comme son prix et la sonorité peu flatteuse à pleine charge de son bloc diesel. La concurrence existe, mais dans une catégorie moins premium.


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