Ford EcoSport 1.5 TDCi

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Par: VG 17-07-2014

Vous ne le savez peut-être pas, mais la Ford EcoSport que nous essayons ici pour vous en est déjà à sa deuxième génération. Vous n’avez probablement jamais croisé la première, à moins que vous ne passiez vos vacances sous le soleil de l’Amérique du Sud. Car c’est là qu’elle a été construite (Brésil) et vendue (Brésil, Argentine, Venezuela et Mexique) à plus de 770.000 unités entre 2004 et 2012. Attentif à l’engouement croissant du marché européen des petits SUV, Ford n’aura pas attendu longtemps pour importer le nouveau modèle sur le Vieux Continent. La Ford EcoSport vient donc se mesurer aux ceintures noires du segment B des petits SUV telles que la Nissan Juke, Peugeot 2008, Renault Captur ou autre Mini Countryman. Elle vient égayer la gamme SUV de Ford qui, en attendant l’arrivée de la grande Ford Edge, ne compte actuellement que sur la Kuga.

Disponible uniquement en finition Titanium, elle débute à 19.950 € avec le 1.0l essence EcoBoost (Boîte de Vitesse Manuelle 5 rapports) de 125cv élu –faut-il le rappeler ? – moteur de l’année 2012, 2013 et 2014. Arrivent ensuite ex-aequo le 1.5l essence de 112cv (uniquement en BVA6) et notre monture d’essai, motorisée par le 1.5l TDCi de 90cv (BVM5), toutes deux facturées de base à 20.950 €. Il faut ensuite y ajouter les options cuir, peinture métal et kit légal (facturé 150 €), ce qui fait grimper la facture à 22.299 €. Notez qu’en Belgique, l’EcoSport reçoit des jantes de 17’’ de série au lieu des 16’’ de notre véhicule d’essai (version allemande).

Extérieur

Ce petit SUV citadin repose sur la même plateforme – bien connue pour ses qualités dynamiques – que la Fiesta et la B-Max. En incluant la roue de secours de taille normale fixée sur la porte du coffre, la longueur totale de l’EcoSport est de 4,27m pour une largeur de 1,85m et une hauteur de 1,66m. L’empattement gagne 30mm par rapport à la Fiesta pour s’établir à 2519mm. La face avant est massive et les accents chromés sur la calandre et le contour des antibrouillards lui confèrent un aspect plus classique que baroudeur, malgré des pseudo-protections en plastique gris mat sur les boucliers avant et arrière. Le montant A est fort incliné, pour favoriser le Cx déjà bien pénalisé par la robuste face avant. Les optiques de phares avant restent dans les lignes familiales et renferment des feux diurnes à LED. La grande et encombrante porte de coffre s’ouvre latéralement via un dispositif intégré au bloc optique arrière droit. Le coffre s’est donc débarrassé de la roue de secours afin de préserver un volume de chargement honnête pour la catégorie. Il passe de 310 à 375l selon l’inclinaison du dossier de la banquette arrière, et s’étend jusque 1.238l lorsque celle-ci est totalement rabattue. La 2008, Captur, Juke et Countryman propose respectivement 377, 360, 354 et 450l de volume.

La face avant est massive et les accents chromés sur la calandre et le contour des antibrouillards lui confèrent un aspect plus classique que baroudeur

Intérieur

Ici encore (vous finirez par croire que l’EcoSport est une Fiesta surélevée), la comparaison avec la Fiesta est inévitable, puisqu’elle en reprend le volant, l’instrumentation du tableau de bord, les commandes de climatisation, l’écran multimédia et les commodos. Seules les commandes du haut de la console centrale sont différentes, car empruntées à la Tourneo. Nous devons tout de même déplorer le choix de certains matériaux et la présence encore importante de plastiques durs un peu partout dans l’habitacle. Ceci dit, cet habitacle jouit d’un confort réel et cossu, du moins avec l’option cuir de notre véhicule d’essai. La position de conduite est bonne, mais la visibilité arrière est réduite par la roue de secours. Pour les manœuvres, une caméra de recul ne serait pas un luxe. Elle regorge d’espace de rangement, comme le tiroir sous le siège passager ou une grande boîte à gants réfrigérée qui peut contenir jusqu’à six cannettes. La quantité de bouton et la petitesse de l’écran multimédia ne joue pas en faveur de l’ergonomie. Heureusement, le système SYNC AppLink offre une commande vocale efficace et l’utilisation de plusieurs applications. Comme par exemple l’application TomTom. Elle vous sera utile, car la navigation n’est pas au programme de l’EcoSport (même en option). Il peut aussi lire vos sms à voix haute ou vous connecter sur Spotify pour écouter de la musique.

Sécurité

Elle n’est pas parvenue à décrocher les cinq étoiles tant convoitées du test EURONcap, et doit donc se contenter de quatre d’entre elles. Elle reçoit pourtant une note très élevée de 93% pour la sécurité des occupants adultes (77% pour celle des enfants). Mais c’est la sécurité des piétons (58%) qui fait chuter la note globale. La faute est encore à mettre sur le dos de cette imposante face avant qui représente un véritable mur pour les piétons. Pour info, l’Audi Q7 et la Jeep Grand Cherokee – qui ne sont pas non plus des danseuses étoiles – ne font pas mieux. Sinon, tout l’arsenal de sécurité est bien présent : 7 airbags (dont un pour les genoux), contrôle de traction, ABS, ESP, répartiteur de freinage, freinage d’urgence, contrôle de pression des pneus et assistant de démarrage en côte.

Elle est bien sur le plan dynamique grâce à un bon châssis, une direction très précise et un freinage au mordant étonnant

Conduite

Le bloc 4 cylindres diesel Duratorq de 1,5l n’est pas le plus discret de sa catégorie. Il développe 90cv à 3.750tr/min pour un couple de 204Nm disponible entre 1.750 et 3.000tr/min. Elle accuse 200kg de plus que la Peugeot 2008 et la Renault Captur. Avec ses 1384kg elle dépasse de peu la Nissan Juke (1320kg) et égale la Mini Countryman (1385kg). Si cela ne se ressent pas trop en conduite citadine, il faut reconnaitre que les relances sur routes sont un peu pénibles, et la boîte manuelle à cinq rapports ne fait rien pour améliorer cela. Les performances sont donc décevantes. Elle réclame 14 secondes pour passer de 0 à 100km/h et atteint les 160km/h en vitesse de pointe après avoir insisté longuement sur le quatrième rapport. Elle se rattrape sur le plan dynamique grâce à son bon châssis, sa direction très précise et un freinage au mordant étonnant. Avec un diamètre de braquage de 10,6m et une suspension très confortable, elle devient presque amusante à mener en conditions urbaines. Si toutefois l’envie vous prenait de quitter la ville pour une escapade en forêt, sachez qu’elle ne dispose pas de la transmission aux quatre roues, mais le constructeur américain l’a tout de même doté d’un angle d’attaque et de sortie de respectivement 22,1 et 35°, et peux supporter des passages à gué de 550mm. Le constructeur revendique une consommation moyenne de 4,6l/100km, ce qui correspond à 120g/km de CO2. Etonnement, nous avons constaté une consommation quasiment identique en ville et sur autoroute, ce qui est probablement dû à son Cx désavantageux et à un système start/stop parfaitement inexistant. Nous avons enregistré une consommation moyenne de 5,8l/100km sur l’ensemble de l’essai.

Conclusion

L’expérience de Ford en matière de véhicules surélevés n’est pas contestable. Du moins aux USA. En Europe, ils ont aligné l’EcoSport sur la concurrence française, germanique ou nippone en termes de dimensions, motorisations, équipement de série et tarifs. Mais en ce qui concerne le choix des matériaux, la finition, la présentation intérieur et le style, il reste un fossé que le géant américain se doit de combler au plus vite s’il veut tenir tête aux audacieux petits SUV déjà bien ancrés dans le segment B.


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