Historiquement, les changements majeurs apportés aux règlementations et aux priorités techniques dans le développement d'une voiture sont une bonne nouvelle pour la rouille et une moins bonne nouvelle pour le consommateur.
L'attention portée au (gain de)poids est une mauvaise nouvelle pour ceux qui veulent éviter que leur voiture rouille.
Lorsque, dans les années 1970, en raison de la crise pétrolière, les voitures ont dû soudainement devenir plus économiques, les constructeurs automobiles se sont concentrés sur le développement de moteurs moins énergivores, et les constructions plus légères sont naturellement devenues une priorité. Pour compenser quelque peu les coûts engendrés, l'acier était non seulement plus fin (ce qui pesait moins et réduisait donc la consommation), mais également de moindre qualité. Et lorsqu'il était possible d'appliquer moins de couches de peinture, l’occasion était saisie à bras le corps. Il en résulte une décennie entière de voitures qui se sont avérées être particulièrement sujettes à la rouille. Ce n'est que lorsqu'il s’est avéré que l’image que donnaient des voitures rouillées pouvait être fatale aux marques, que ces dernières ont recommencé à réinvestir. Entre autres, en galvanisant la carrosserie. Il s'agit généralement d'une technique plus qu'adéquate.
Selon les recherches de l'organisation indépendante allemande d'inspection automobile GTÜ (Gesellschaft für Technische Überwachung), qui a analysé les données de pas moins de 6,66 millions de voitures ayant fréquenté l'une de ses stations-service depuis janvier 2020, la rouille redevient un problème. Parmi les voitures inspectées, 441.000 avaient des problèmes de rouille. Les voitures de plus de 10 ans sont particulièrement concernées. Le pourcentage y est de près de 13 %. Selon la GTÜ, ce chiffre est en augmentation et les voitures les plus récentes sont également de plus en plus touchées. C’est suffisant pour que l’autorité conclut que lorsque les marques automobiles se concentrent sur des méthodes de production durables et des groupes motopropulseurs respectueux de l’environnement, l'attention dans d'autres domaines se relâche. Les voitures ne sont plus aussi bien protégées contre la rouille qu'il y a quelques décennies.
“Une construction légère, qui est nécessaire pour de nombreuses voitures électriques afin de compenser le poids des batteries, a également un effet négatif sur la sensibilité des nouvelles voitures face à la corrosion”, explique Marco Oehler, directeur technique de l'institut d'inspection allemand. Les matériaux légers comme la combinaison de l'aluminium et du magnésium avec l'acier entraîne rapidement une corrosion (galvanique) aux points de contact. "Les constructeurs automobiles ne font pas assez d'efforts pour éviter ce genre de situation", indique-t-il.
Ce sont les 10 voitures qui rouillent le plus vite
Voir une Lada (la Niva) dans la liste confirmerait certains clichés. Mais le produit russe n'y figure pas. Cet honneur contestable revient au Ford Transit. Cet utilitaire (qui existe également en version véhicule de tourisme) est, selon GTÜ, celui qui rouille le plus souvent. Plus bas dans la liste, on trouve les Seat Alhambra, Ford Galaxy, Suzuki Jimny, Suzuki Baleno, Daihatsu Cuore, Opel Vectra, Subaru Legacy et Ford Ka. Curieusement, il n'y a aucune trace du VW Sharan, pourtant identique à l'Alhambra et au Galaxy. Au final, c'est Ford qui sort le plus mal de l'étude, avec pas moins de trois modèles dans le top 10.
Image dans le texte : de la rouille sur une Ford Transit, de Youtube