Mercedes-AMG A 35 4Matic Berline

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Par: VG 19-07-2024

Vous savez à quel point Mercedes est parvenu à exploiter son appellation sportive AMG, en la déclinant à toutes les sauces ; grandes berlines, breaks, coupés, cabrio, SUV, roadsters, etc. Mais il restait un petit trou à combler, celui des berlines compactes de 300 ch. Audi avait son S3 et BMW sa M135i. Voici donc la A 35 AMG de Mercedes. Une version ‘dégonflée’ (mais pas tant que cela) de la A 45/A 45 S. Elle pourrait être une fausse vraie sportive pour certains et le ‘daily sportif’ parfait pour d’autres. En effet, cette A 35 est plus discrète que ses deux principales concurrentes et sa timidité sonore, que nous trouvons quelconque, joue en sa faveur lorsqu’il s’agit de l’utiliser au quotidien. Cette version ‘berline tricorps’, à ne pas confondre avec la CLA, lui confère un air un peu plus sérieux que sa petite sœur bicorps. Mais elle n’a pas moins de caractère pour autant.

Ce qui nous a plu ?

Avant tout, et cela semble évident : le plaisir de conduite. Le plaisir de conduire un moteur thermique souple et rageur, dont le couple est disponible à tous les régimes. Certes, ce dernier point est d’autant plus vrai pour tous les véhicules électriques que nous avons essayé dernièrement, mais les sensations ne sont pas les mêmes. Ce bloc deux litres turbo développe 306 ch à 5.800 tr/min pour 400 Nm de couple. Malgré ses 1.650 kg (en ordre de marche), elle prend de la vitesse en donnant l’impression de ne pas faire d’effort. Elle est bien aidée par une transmission aux quatre roues dont le motricité est pratiquement impossible à prendre en défaut. Et bien que ce ne soit plus une surprise de nos jours, le passage des (huit) rapports se fait de manière fulgurante, voire un peu brutale parfois, malgré le double embrayage. Les accélérations vous collent littéralement dans le fond du siège, avec un 0-100 km/h bouclé en 4,8 secondes. Pour arrêter la cavalerie, le freinage est assuré par quatre imposants disques percés et pincés par de gros étriers dont j’ai particulièrement aimé le mordant.

Utilisable au quotidien ?

La A 35 Berline se veut polyvalente et plus pratique. D’une part, avec une longueur totale de 4,55 m, elle présente un gabarit relativement contenu pour une berline tricorps. D’autre part, elle offre logiquement un volume de chargement supérieure à celui d’une Classe A bicorps (370l vs 420l). Malheureusement, l’empattement (2,73 m) n’évolue guère et les places arrières ne sont pas plus accueillantes que celles d’une Classe A compacte. A l’intérieur, la position de conduite est idéale et les sièges avant relativement enveloppants. Il faut bien cela pour éviter de vous promener de gauche à droite dans l’habitacle, car la A 35 tient le pavé. Son châssis est rigide et les trains roulants sont configurés ‘sport’ dans tous les cas. Elle offre un comportement dynamique rassurant et une grande stabilité à haute vitesse. La direction est consistante et on ressent bien la route. Cependant, elle peut aussi se montrer très douce et souple en conduite raisonnable, en ne consommant pas plus de 8,5 l/100km, ce qui ferait d’elle une voiture utilisable au quotidien pour qui souhaiterait se faire plaisir de temps en temps.

Ce qui peut s’améliorer

Comme nous l’avons cité plus haut, l’ensemble châssis/suspension/amortissement est rigide. Et ce, quel que soit le mode d’amortissement choisi. Notre monture d’essai est dotée de la suspension adaptative (en option). Malgré cela, le mal nommé mode ‘confort’ ne se montre pas beaucoup plus indulgent envers vos vertèbres. Les rebonds ne sont pas suffisamment filtrés et même l’insonorisation en prend un coup lorsque le revêtement de la route se dégrade. Un véritable mode confort, avec un amortissement plus souple serait un plus pour l’utilisation au quotidien. Ensuite, je trouve que la présentation intérieure, avec ce plastique noire brillant sur la console et le tableau de bord, qui avait fait sensation dès le lancement de la quatrième génération en 2018, commence sérieusement à prendre de l’âge. Rien à dire sur le système MBUX, toujours aussi performant. Cependant, le double écran horizontal, malgré une qualité d’affichage toujours aussi bonne, montre également quelques signes de fatigue.

Et, au risque de me répéter, j’ai été déçu par la sonorité peu sportive et obligatoirement étouffée de ce modèle. Notez également que si la consommation est plutôt raisonnable en conduite ‘bon père de famille’, elle peut facilement décoller si vous avez le pied lourd, pour se stabiliser allégrement au-dessus de 14 l/100km. Et pour finir, personne n’aime ça, mais il faut bien parler de son prix. Et ce n’est pas son meilleur argument de vente. La A 35 AMG Berline démarre à un peu plus de 61.000 €. Mais comme souvent dans le secteur premium, on vous propose un tas d’options et packs. Avec le pack premium plus, le pack aéro AMG, la hifi Burmeister, la suspension adaptative, des jantes de 19’’, des sièges et un volant sport et quelques autres options, notre véhicule d’essai est facturé 77.000 €.

Moteur : essence 4 cylindres 2,0 litres turbocompressé
Puissance moteur : (ch) 306
Couple moteur (Nm) : 400
Transmission: automatique double embrayage à 8 rapports
Propulsion : quatre roues motrices
Vitesse maxi (km/h) : 250
0-100 km/h (secondes) : 4,8
CO2 (g/km) : 184
Consommation mixte homologuée (l/100km) : 8,1
Consommation durant l’essai (l/100km) : 9,5
Longueur (mm) : 4.570
Hauteur (mm) : 1.413
Largeur (mm) : 1.797
Empattement (mm) : 2.729
Rayon de braquage (m): 11,5

Poids à vide (kg) : 1.580
Coffre (litres) : 420
Place assises : 5
Prix de départ (euro): 61.105


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