De nombreux radars ont été sabotés récemment dans le nord de l'Italie. Un mouvement qui se cache derrière le nom du personnage fictif ‘Fleximan’ a mis de nombreuses caméras hors d'état de fonctionnement.
Le nom provient des meuleuses d'angle, appelées ‘flessibile’ en italien. Elles sont de plus en plus souvent utilisées pour découper les poteaux auxquels les radars de vitesse sont fixés. Mais d’autres méthodes sont également utilisées. Certains radars se sont fait tirer dessus, d’autres ont été soufflés par des explosifs et mêmes des machines agricoles se sont chargées d’en renverser certains. Le ‘Fleximan’ n'est donc pas une seule personne. Il s'agit de personnes anonymes du nord de l'Italie qui utilisent ce nom pour neutraliser les caméras dans leur région.
La police italienne prend l’affaire très au sérieux. Les Carabinieri, qui ne s'occupent habituellement que des crimes graves, ont déjà ouvert une enquête et sont parvenus à capturer au moins un Fleximan. Le gouvernement utilise les innombrables caméras qui - bien qu'à une plus petite échelle que chez nous - ont été installées partout et collectent, entre autres, les informations sur les plaques d'immatriculation.
Soutien important de la population
Il s'agira néanmoins d'une affaire compliquée pour la police. Fleximan bénéficie en effet d’un soutien relativement important de la population. Cette dernière semble en avoir plus qu’assez des contrôles strictes du gouvernement. Le fait que les caméras soient désormais utilisées pour traquer des citoyens apparemment ordinaires ne fait qu'ajouter à la colère. C’est rapidement devenu un phénomène sur les réseaux sociaux. Des affiches sur lesquelles Fleximan est représenté comme un super-héros fleurissent un peu partout en Italie.
Le soutien populaire n'a pas échappé à certains fonctionnaires gouvernementaux. Les maires de certaines villes concernées ont déjà indiqué qu'ils devraient “écouter les encouragements que la population adresse à Fleximan”. “Ces gens sont des délinquants, mais nous devrions écouter l'ovation qu'ils reçoivent - les radars sont des instruments de répression”, a déclaré Antonella Argenti, maire de Villa del Conte, où un Fleximan est soupçonné d'opérer.