Six ans après la présentation du troisième opus de la Renault Megane, la marque au losange lance une troisième phase légèrement restylée de son break dans le segment C. Opération qui vise, sans doute, à répondre aux attaques d’une concurrence plus jeune, voire fraîchement arrivée (Golf Variant, Seat Leon ST). Avec 19.150 €, la Megane Grandtour 1.6 essence de 110cv ouvre la gamme. Notre véhicule d’essai, en finition GT Line et équipé du bloc diesel 1.6 dCi de 130cv débute à 27.350 €. En y ajoutant la peinture métallisée, le système multimédia R-Link, le pack Easy (frein assisté, carte mains libres, aide au démarrage), Easy Drive (Visio système et caméra de recul) et le toit ouvrant panoramique, le ticket final indique 30.950 €. Le haut de la gamme se compose du dCi 165 qui comme son nom ne l’indique pas, développe 160cv. A équipement égale, elle sera facturée 32.815 €.

Extérieur

Dans une livrée bleue Malte spécifique, cette série GT Line offre des feux de jour à LED et des boucliers avant et arrière spécifiques. Les coques de rétroviseurs, les poignées de portes et les rails de toit sont anodisés aluminium mat. On retrouve ce même effet au niveau des prises d’air du bouclier avant ainsi que sur le pseudo diffuseur arrière. Les jantes de 17 pouces (205/50) sont légèrement assombries pour rester dans l’esprit sportif si cher à la marque française. Le fond des optiques de phares avant est peint en noir, ce qui lui confère un regard plus agressif. Les feux arrière sont toujours de type classique, pas de LED donc, comme c’est souvent le cas ailleurs. Elle gagne 26cm de long par rapport à la berline (4295mm de long contre 4559mm). Elle fait 1,80m de large pour 1,50m de haut. L’empattement passe à 2,70m (2,64m pour la berline). Le volume du coffre passe de 524l (banquette relevée) à 1.600l lorsque celle-ci est couchée. A ce petit jeu, elle est battue par la plupart des concurrentes, surtout par la Peugeot 308 SW qui offre 610l.

Intérieur

L’habitacle offre une présentation en progrès constant. La finition et le choix des matériaux méritent d’être signalés. Le confort est son argument principal, ce qui est presque normal pour une française. Une fois bien ‘calé’ dans les sièges sport, nous avons apprécié la bonne position de conduite, mais nous aurions préféré que l’accoudoir central soit réglable, au moins en hauteur. La visibilité arrière est réduite, ce qui n’est pas étonnant vu la petitesse de la lunette arrière et la forte inclinaison du hayon. L’ergonomie de la commande satellite située sur le tunnel central vous permettra de rester concentré sur la route. L’écran multimédia tactile reste fixe au sommet de la planche de bord. Le tableau de bord a délaissé le compteur digital pour des compteurs analogiques standard. Quelques surpiqûres rouges, des inserts imitant le carbone et le logo GT Line brodé sur les appuie-têtes des sièges avant, sont présents pour souligner son côté sportif. Un lecteur de carte SD, une prise USB et une sortie auxiliaire viennent compléter le bas de la console centrale.

“Le confort est son argument principal, ce qui est presque normal pour une française.”

Sécurité

Ce break n’a pas encore passé son examen de sécurité EURONcap. Par contre, c’est chose faite pour son homologue berline. Et malgré ses quatre airbags, elle a décroché 5 étoiles pour la protection des occupants, avec un score maximale de 37 points. C’est en partie grâce au double prétensionneurs de ceintures avant (simple prétensionneurs avec limiteur d’efforts pour les places arrière), et aux appuie-têtes avant anti ‘coup du lapin’. L’ABS, l’ESC, l’ASR et l’assistant de démarrage en côte font partie des aides à la conduite.

“Cette Megane Grandtour vous surprendra par son insonorisation et sa sobriété.”

Conduite

Notre véhicule d’essai est donc équipé du bloc Energy 1.6 dCi 16 soupapes. Il délivre 130cv à 4.000tr/min pour 320Nm de couple disponible à 1.750tr/min via une boîte manuelle à six rapports plutôt bien étagée. (En diesel, la boîte automatique EDC à double embrayage n’est disponible qu’avec le moteur de 110cv). Malgré ses 1.395kg, elle boucle le 0 à 100km/h en 10,1 secondes et revendique tout juste 200km/h en vitesse de pointe. Ce moteur se révèle relativement souple, mais nous aurions souhaité des réactions un peu plus vives entre 1.500 et 2.000 tr/min. Autrement, la puissance est bien présente et permet de bonnes relances. Très à l’aise sur autoroute, cette Megane Grandtour vous surprendra par son insonorisation et sa relative sobriété. Nous ne sommes tout de même pas parvenus à nous approcher des chiffres annoncés par le constructeur, qui revendique une moyenne normalisée de 4l/100 km (4,8l en cycle urbain), soit 104g/km de CO2. Nous avons enregistré un bon litre de plus en moyenne, voire 2 litres en cycle urbain. Au niveau du comportement, le châssis sport se fait remarquer dès que la qualité du bitume faiblit. Il n’offre que les inconvénients d’un vrai châssis sport et très peu de ces avantages. Il diminue le confort sur route dégradé et il n’est pas suffisamment rigide pour une conduite sportive. La tenue de route est tout de même remarquable pour la catégorie.

Conclusion

La Renault Megane Grandtour est une très bonne routière. Agréable à mener et sûre. Malgré ses six années d’existence, elle a pas mal d’arguments qui lui permettent encore de lutter contre la concurrence. Mais la lutte est difficile, car la concurrence, qui était vieillissante quand la Megane venait d’être présentée en 2008, a repris du poil de la bête et a su combler le retard pour même passer devant la Renault sur des points cruciaux dans ce segment, comme par exemple le volume de chargement. Les prix qu’elle réclame ne font pas pencher la balance en sa faveur, car même la rivale germanique peut venir l’embêter sur ce terrain-là. Peut-être que le moment des bonnes affaires ne tardera pas à arriver !