Comment le downsizing et l’hybridation auraient pu échapper au sport mécanique qui est censé représenter l’avenir technologique de l’automobile ? Le premier pas fut franchi en 2006, en remplaçant les mélodieux V10 de 3,0l (jusqu’à 930cv à 19.000tr/min pour le bloc Mercedes de 2005) par des V8 de 2,4l d’un peu plus de 800cv à 18.000tr/min. Ce dernier fut utilisé durant huit saisons (jusqu’en 2013). Mais ce qui devait arriver arriva. La nouvelle règlementation 2014, n’en déplaise aux fans mélomanes, imposa des petits blocs V6 turbo hybride de 1,6l. Le moteur thermique développe en moyenne 600cv à 15.000 tr/min et son assistant électrique en rajoute encore 160.
Désintérêt du public
Le mécontentement du public n’a pas attendu le départ du premier grand prix de la saison dernière. Dès les premiers essais d’avant saison, les commentaires à propos de la sonorité étouffée du moteur V6 ont fusés. Pour certains, la F1 a entamé son déclin et si l’avancée technologique doit continuer, elle ne justifie pas la fin d’un sport dans lequel des sommes inimaginables sont investies d’un côté par des écuries pour faire tourner les machines et de l’autre par des groupes d’investisseurs, voire même des gouvernements, pour accueillir le (soi-disant) spectacle. Les tribunes ne se remplissent plus. Le public a tout doucement commencé à montrer son désintérêt, tout comme certaines grandes chaînes de télévision qui n’ont pas souhaité continuer l’aventure.
Bernie Eccleston veut imposer le V8
Le grand argentier de la F1, Bernie Eccleston, voyant l’épée de Damoclès se balancer dangereusement au-dessus des tribunes des circuits de F1, compte bien imposer le retour du V8 contre vents et marées. Et ce dès la saison prochaine. Le problème c’est que le temps presse et qu’il veut passer via un motoriste indépendant, comme Cosworth par exemple. Ceci lui permettrait par la même occasion de mettre un terme au clash avec Red Bull qui vient de se retrouver sans moteur pour ses deux écuries et qui menace de quitter la F1. Pour couronner le tout, Mr Eccleston estime pouvoir y aller sans le consentement des équipes. D’après ses propres mots, ceux qui ne seront pas d’accord n’auront qu’à lui intenter un procès. L’intersaison risque bien d’être mouvementée.