Les automobilistes sont de plus en plus souvent pris en flagrant délit de consommation de drogues. Entre 2019 et 2020, le nombre a augmenté de 12 % et 2021 est tout aussi inquiétant. Que se passe-t-il ?
Selon l'organisation de mobilité Touring, le nombre d'infractions est en hausse depuis dix ans. Mais ces dernières années, un nombre beaucoup plus important de conducteurs ont été pris sous l'influence de drogues. Le nombre est passé de 9.736 cas en 2019 à 10.912 en 2020, soit 12 % de plus en un an. Et cela, malgré le fait que la circulation automobile ait connu un fort ralentissement en 2020 durant le confinement à cause de la pandémie de coronavirus. Il y a pourtant une explication logique à cette augmentation.
Test de salive
En Belgique, la consommation de drogues au volant est déterminée sur base d'une liste de contrôle et d'un test salivaire. Depuis le printemps 2019, aucune prise de sang n'est nécessaire, ce qui explique la grande différence dans le nombre de personnes qui se font attraper. Auparavant, un médecin devait systématiquement se rendre sur place, ce qui engendrait bien entendu une perte de temps. "Il est évident que la mesure permettant de tester plus rapidement permet d'effectuer davantage de contrôles. Depuis un certain temps déjà, la police peut utiliser des collecteurs de salive, sans avoir à effectuer de prélèvements sanguins. Cet échantillon peut alors être analysé plus rapidement en laboratoire. Cette nouvelle méthode explique sans doute en grande partie l'augmentation du nombre de personnes en infraction", souligne Touring.
Principalement des jeunes conducteurs
Si l'alcool est surtout un problème pour les conducteurs plus âgés, c'est l'inverse pour la consommation de drogues : plus de 30 % de ces infractions se produisent dans la tranche d'âge des 20-24 ans, pour 25 % dans celle des 25-29 ans. 94 % sont des hommes et 25 % des infractions ont lieu les soirs de week-end. Le risque d’accident est très élevé pour les conducteurs qui prennent le volant sous l’emprise de drogue. Dans le cas de l’alcool, c’est la quantité dans le sang qui est prise en compte. Avec les drogues, le type de produit joue également un rôle. Le ‘speed’ est par exemple plus dangereux que la cocaïne. Et forcément, le risque devient extrêmement élevé lorsqu'alcool et drogues sont combinés.
Augmentation significative en 2021
Touring craint que la consommation de drogues dans la circulation n'augmente, contrairement à la consommation d'alcool. ‘’Nous pensons que le contrôle social est encore trop limité. C'est dommage, car l'effet positif de ce contrôle social est évident en ce qui concerne les jeunes et l'alcool au volant’’ ajoute Touring. Les chiffres (incomplets) de 2021 ne sont pas très encourageants. Au cours des six premiers mois, la police a déjà enregistré 7.470 infractions. Traduit sur l'ensemble de l'année, cela représenterait donc environ 15.000 cas.