Respectueux de l'environnement ? Les Belges préfèrent l'avion à leur voiture électrique

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Par: VG 14-06-2025

L’automobile n'est plus le moyen de transport le plus populaire pour les Belges qui partent en vacances. Il ne faut pas chercher bien loin la cause : de plus en plus de Belges conduisent une voiture (de société) électrique, mais ne lui font pas confiance pour les longues distances. La solution ? L'avion. Pas le plus écologique des choix.

Selon le dernier baromètre des vacances d'Europ Assistance, l'avion sera pour la première fois en 2025 le moyen de transport le plus utilisé pour les vacances d'été, devant la voiture particulière. Entre les deux, on retrouve la voiture (de fonction) électrique. Les personnes qui bénéficient aujourd'hui d'une voiture de fonction sont de plus en plus nombreuses à opter pour l'électricité. Après tout, c'est meilleur pour l'environnement. Mais dès qu'ils programment un long trajet, de nombreux Belges semblent perdre confiance en leur VE.

Plus de la moitié des personnes interrogées (52 %) ont déclaré qu'elles ne feraient pas de longs trajets en voiture électrique, ce qui représente une augmentation de cinq pourcents par rapport à l'année dernière. Par ailleurs, 39 % envisagent de le faire, mais seulement s'ils sont absolument sûrs que le fait de recharger en déplacement n'entraînera pas de stress ou de perte de temps. En effet, c’est surtout durant les vacances que vous préférez éviter les soucis.

Résultat : la voiture restera généralement à la maison. Alors qu'en 2024, 45 % des Belges partaient encore en vacances avec leur propre voiture, cette proportion tombera à 44 % en 2025. En parallèle, le nombre de voyageurs aériens passera de 48 % à 51 %. Le train (15 %) ou le bus (9 %) restent stables, mais sont rarement considérés comme des alternatives à part entière.

Le confort l’emporte

Le choix de l'avion n'a pas grand-chose à voir avec le prix ou l'environnement, semble-t-il. La plupart des vacanciers (53 %) considèrent qu'il s'agit du moyen le plus facile d'atteindre leur destination. Bien que 32 % des Belges se disent préoccupés par leur empreinte carbone lorsqu'ils voyagent, ce n’est pas ce qui en ressort dans la pratique. Seuls 24 % d'entre eux se disent prêts à modifier leurs habitudes de vacances pour réduire leur empreinte carbone. Le confort et la commodité sont plus importants que la conscience environnementale.

Cependant, l'impact des choix de transport sur le climat est significatif. Une voiture électrique ne produit pratiquement pas d'émissions de CO₂ pendant la conduite. Une personne qui parcourt 2.500 kilomètres en VE - par exemple, un aller-retour dans le sud de la France ou le nord de l'Espagne - émet au maximum 50 kilogrammes de CO₂, en fonction de la façon dont la batterie est rechargée. Un vol aller-retour vers la même destination génère en moyenne 350 kilogrammes de CO₂ par passager. Ainsi, l'avion émet environ sept fois plus de gaz à effet de serre que la voiture électrique. Les gains écologiques d'une année de conduite électrique fondent comme neige au soleil à cause des vacances.

Pays populaires, peu de bornes de recharge ?

Parmi les destinations de vacances les plus populaires des Belges, on trouve traditionnellement la France (22%), la Belgique (15%), l'Espagne (14%), l'Italie (7%) et les Pays-Bas (6%). La recharge est-elle vraiment un problème dans ces pays ? Pas aux Pays-Bas, qui disposent du meilleur réseau de recharge public d'Europe. La France dispose également d'un certain nombre de points de charge, mais il existe encore des zones d'ombre au niveau régional. En Italie et en Espagne, la couverture est moins développée que la moyenne européenne.

Points de charge publics par pays

  • Pays-Bas 191.155
  • Allemagne 171.579
  • France 169.311
  • Belgique 83.811
  • Italie 63.467
  • Espagne 42.864
  • Portugal 13.247
  • Luxembourg 2.731

Source : European Alternative Fuels Observatory, 12 juin 2025

Une vérité qui dérange

Le confort et la commodité sont plus importants que la conscience environnementale
Les doutes des voyageurs ne sont donc pas surprenants. Il faut tenir compte de l'infrastructure de recharge limitée dans certains pays et des temps d'attente possibles aux chargeurs rapides. Si l'on ajoute à cela la présence d'enfants sur la banquette arrière et un créneau horaire précis pour faire son check-in à l'hôtel, il est compréhensible que certains ne soient pas pressés de franchir le pas dans l'immédiat.

La conclusion est une ‘vérité qui dérange’ : la voiture électrique, présentée comme l'alternative écologique, est remplacée par un moyen de transport beaucoup plus polluant dès que l'on dépasse les mille kilomètres. Non pas parce que c'est moins cher ou plus durable, mais parce que c'est plus facile. Constat douloureux pour ceux qui veulent vraiment travailler sur la mobilité durable.