Les dirigeants du groupe automobile allemand Volkswagen ignoraient l'existence de diesels truqués. C'est ce qu'ont plaidé les directeurs qui ont été jugés en Allemagne. Jusqu'à présent, du moins. Car Wolfgang Hatz, l'ancien directeur du développement des moteurs de l'ensemble du groupe VW, est passé aux aveux. Les hauts responsables en étaient bien conscients, selon lui.
Hatz a débuté sa carrière en 2001 chez Audi, où il était responsable du développement des moteurs. En 2007, il a avancé d'un cran et a rejoint Volkswagen à Wolfsburg, devenant deux ans plus tard chef du département de développement des moteurs pour toutes les marques du groupe Volkswagen. Enfin, en 2011, en plus de ses fonctions chez Volkswagen, il devient membre du conseil d'administration de Porsche.
Confession du patron du développement des moteurs
Compte tenu de sa position, il n'est pas surprenant que Hatz soit l'un des principaux accusés dans un procès au pénal qui a débuté en Allemagne il y a deux ans et demi. Grâce à ces aveux, Hatz espère éviter une peine sévère. La défense réclame maintenant une peine de 1,5 à 2 ans de prison avec sursis et une amende de 400.000 euros. Le procureur allemand n'est pas d'accord - il estime que les aveux sont tardifs.
Le scandale du "dieselgate", désormais mondialement connu, a éclaté en septembre 2015. Le groupe Volkswagen a finalement dû admettre que quelque 11 millions de voitures diesel étaient équipées d’un logiciel truqué. Lorsque les émissions étaient mesurées, le logiciel faisait en sorte que les voitures donnent des chiffres d’émissions plus faibles que lors d'une utilisation normale sur la voie publique. Le dieselgate a été le point de départ d'un sentiment antidiesel plus large (principalement politique) qui, au moins en Europe, a provoqué un changement d'orientation majeur de l'opinion publique en matière de mobilité.