Le salon de l'automobile de Bruxelles n'aura pas lieu l'année prochaine. La question de savoir si cette expo reviendra un jour reste ouverte.
Le fait que le salon de l'automobile de Bruxelles ait pu ouvrir ses portes en début de cette année était déjà une victoire. Beaucoup de salons de l’auto internationaux ont succombé à la pandémie de corona. Leur existence était déjà menacée avant cela, en partie parce que les nouvelles tendances en matière de marketing imposent aux marques de ne pas partager la vedette de leurs nouveaux produits avec leurs concurrents. Le Salon de l'Auto de Bruxelles a dû céder. Cette année il était pratiquement deux fois plus petit que d’habitude, mais pas deux fois moins cher. Il n'y avait pas de motos, et les marques présentes exposaient moins de voitures… mais il a eu lieu. Il y a même eu des célébrations : l'annonce du vainqueur de la prestigieuse élection de la Voiture de l'Année, par exemple.
Le salon de l'auto de Bruxelles 2023 a connu un tel succès que...
“C'est l'importateur D'Ieteren qui nuit à l'organisation”Cependant, les visiteurs ne se sont pas seulement plaints du prix de l’entrée ou des dimensions réduites. Ce fut, pour les particuliers en tous cas, le salon de la désillusion. Les prix des voitures ont rapidement augmenté. L’année dernière, les prix avaient généralement augmenté de 25 % par rapport à l’année précédente. Conséquence : seul le marché des véhicules utilitaires, avec ses modèles électrifiés et l'achat ou la location à des fins fiscales, est florissant. Les marques automobiles ont adapté les voitures exposées en conséquence. De nombreux visiteurs sont restés sur leur faim. La presse spécialisée a recouvert le tout sous une couche de propagande sponsorisée soigneusement orchestrée. Le Salon a été présenté comme un succès retentissant et une autre édition en 2024 était, à ce moment, une certitude.
Ainsi, le Salon de janvier 2024, qui avait déjà été annoncé de manière festive et qui était censé être la ‘vraie’ 100ème édition, meurt avant même d'avoir commencé. La raison principale : l'organisateur Febiac ne parvient pas à obtenir la participation d'un nombre suffisant de marques. Officiellement, aucun nom n'est cité, mais c'est l'importateur D'Ieteren qui donne le la à l'organisation. Il distribue notamment Volkswagen, Skoda, Audi, Seat, Bentley, Porsche, Rimac, Bugatti, Cupra et Microlino dans notre pays. Un ‘non’ de D'Ieteren signifie automatiquement que l'organisateur ne peut pas atteindre son objectif d'exposer au moins deux tiers des marques présentes sur le marché. Fin de l'histoire, donc. "Cela nuirait à la qualité du salon", a-t-on déclaré dans un communiqué officiel.
Toutefois, un certain nombre d'importateurs ont souhaité une nouvelle édition. Parmi les soutiens figuraient Stellantis (Opel, Peugeot, Citroën, DS, Alfa-Romeo, Fiat, Jeep), Astara (Suzuki, Hyundai, Isuzu...) et Renault (Renault, Alpine, Dacia). Ou comment les grandes concentrations de marques dans le secteur automobile transforment également ce salon en un jeu de pouvoir... Un certain nombre de grandes marques doutent que le salon de l'automobile de Bruxelles revienne un jour. Un doute raisonnable, vu le sort réservé à d'autres salons de l'automobile. Nous vivons également une époque différente : voitures coûteuses, électrification, pénurie de puces et covid...
Janvier reste le mois de l’automobile
Il n'y aura donc pas de salon de l'automobile à Bruxelles, mais le mois de janvier sera consacré à l'automobile. En effet, de nombreuses marques automobiles réalisent un tiers de leurs ventes annuelles aux particuliers pendant et autour de la période du salon. Les marques automobiles vont donc miser sur le mois de janvier comme mois de l'automobile, même s'il est encore trop tôt pour avoir des projets concrets en la matière. Et pourtant : BMW a déjà organisé son propre ‘salon de l'auto’ au siège de Bornem pendant la pandémie et envisage désormais de le faire à nouveau.