Le salon de l'Auto de Bruxelles 2023 a fermé ses portes le dimanche 22 janvier en soirée. L'événement était de retour après une interruption de deux ans due à la pandémie de coronavirus. Une victoire pour l'organisateur du salon, la Febiac, qui a réussi à mettre sur pied un salon de l'automobile à l'heure où les salons internationaux tombent les uns après les autres.
Le Salon de l'Auto de la sobriété
Pourtant, ici aussi, cette exposition a exigé des sacrifices. Un certain nombre de marques automobiles étaient absentes (comme Volvo) ou limitaient leur présence à un acte symbolique (Mercedes, Land-Rover, Jaguar et quelques marques exotiques). Mis à part quelques modèles chez BMW ou Honda, le secteur de la moto n'a pas souhaité y participer, ce qui en a fait un salon sans constructeurs de motos significatifs. La différence qui existait jadis entre le Salon de l’Auto ‘utilitaire’ (avec plus d'accent sur les camionnettes) et le ‘grand’ Salon de l’Auto, axé sur l’automobile de tourisme, a également été supprimée. Fait marquant : l’afflux de fabricants chinois (plus d'informations à ce sujet ici). En fin de compte, le salon n'était même pas la moitié (en surface) de ce qu’il était autrefois, même si l'organisateur Febiac affirme que 95 % des marques automobiles disponibles en Belgique étaient présentes d'une manière ou d'une autre.
La Febiac visait initialement 300.000 visiteurs, mais son porte-parole, Gabriel Goffoy, s'est senti suffisamment confiant avant l'ouverture du salon pour porter ce chiffre à "entre 300.000 et 400.000 visiteurs". Au final, l’exposition a enregistré "plus de 265.000 visiteurs". Ce chiffre est inférieur d’environ 10 % à l'objectif le plus bas, malgré une campagne de propagande apparemment bien orchestrée.
Le secteur automobile satisfait, le visiteur peut-être beaucoup moins
Les signaux de satisfaction sont nombreux dans le secteur automobile. Chez D'Ieteren (Volkswagen, Audi, Skoda, Seat, Cupra...), Astara (Hyundai, MG, Suzuki, SsangYong...), Renault (et Dacia), entre autres, on entend le même message : la qualité des visiteurs du salon est élevée, les questions sont nombreuses et de nombreux ‘leads’ (contacts pouvant déboucher sur une vente) sont générés. Aucune marque n'a souhaité spécifier concrètement si cela a également conduit à plus de commandes. On entend souvent dire que : "les gens font clairement plus d'achats et de comparaisons qu'auparavant". Autant de requêtes ne conduisent pas nécessairement à des commandes supplémentaires. L’ampleur du Salon de l'Auto ne se répercutera dans le secteur que dans les mois à venir. Il sera beaucoup plus difficile d'évaluer le succès de ce salon depuis les coulisses. Il est en effet peu probable, en raison des problèmes persistants d'approvisionnement, que les chiffres d’immatriculations enregistrent leur traditionnel pic d’après salon.
L'organisateur Febiac revendique un "retour unanimement positif" de la part des médias, mais les visiteurs eux-mêmes montrent des avis beaucoup plus nuancés sur les réseaux sociaux. Sur Google, le Salon de l’Auto a obtenu un score très décevant de 2,3/5.
Qu’en est-il du salon de l'auto de 2024 ?
L'organisateur, la Febiac, est déjà en train de signer pour l'édition 2024 (du 12 au 21 janvier). Une édition qui pourrait bien s'avérer perdue d’avance si les particuliers notamment - qui sont cruciaux pour le Salon de l'Auto mais qui n'ont visiblement pas été satisfait par cette édition - continuent d'hésiter dans les mois à venir à propos de leur nouvelle voiture, désormais très chère. Pour beaucoup d'acheteurs privés, ce Salon de l’Auto semble un peu avoir été celui de la sobriété.