Petit, moyen ou grand, le SUV reste tendance. Certains lobbys poussent pour qu'il disparaisse des villes européennes, mais les clients n'en démordent pas. Qu'à cela ne tienne, les constructeurs n'ont de cesse de décliner leurs modèles à toutes les sauces. Mais l'ombre des directives européennes en matière d'émissions de CO₂ plane sur les constructeurs qui s'efforcent donc d'équiper de grands SUV avec – entre autres – des 'petits' moteurs 2 litres diesel. Petits, mais costauds, à l'image de celui qui équipe notre Mercedes GLE 300d 4Matic d'essai. Il développe 245cv et génère 500Nm de couple. Nous y reviendrons plus bas.

La gamme GLE comprend uniquement 2 versions quatre cylindres, diesel dans les deux cas. Tout d'abord l'entrée de gamme, assurée par notre monture d'essai, qui débute à 67.518 €. Ensuite la GLE 350de 4Matic, un hybride diesel dont la puissance grimpe à 330cv et le prix à 78.529 €. Entre les deux se glissent deux variantes V6, un diesel de 272cv (GLE 350d) et un essence mild-hybrid de 389cv (GLE 450), contre respectivement 71.269 et 73.568 €. Notez que la différence de prix entre le 4 cylindres et le 6 cylindres est d'un peu plus de 3.700 €, pour des émissions de CO₂ identiques de 188g/km (7,2l/100km) selon le cycle WLTP. Cet écart était bien différent lorsqu'il n'était pas encore question de sauver les ours polaires. Le haut de la gamme ne compte toujours pas de 'véritable' version AMG, puisque celle qui en porte en revanche le nom, est motorisée par un V6 de 435cv (Mercedes-AMG GLE 53 4Matic+) et s'échange contre 81.312 €. Il existe bien une variante V8 mild-hybrid (GLE 580), mais celle-ci ne porte pas le nom AMG. Elle développe 511cv et réclame un ticket d'entrée de 90.750 €. Une fois équipée du cuir Nappa, de la suspension Airmatic, des pack AMG Line intérieur et extérieur, du pack premium plus, des jantes de 22'' et d'autres options, le prix de notre véhicule d'essai s'envole à plus de 88.000 €.

Extérieur

“ne vous méprenez pas, ça pousse bien pour un SUV de plus de deux tonnes”

Avec son physique imposant et sa personnalité affirmée, la nouvelle GLE marche sur les pas de son prédécesseur, tout en s'inscrivant dans le nouveau langage de style de la marque. Par rapport au modèle précédent, elle s'allonge de 10cm (4,92m contre 4,82) s'élargit de 6cm (2,00m contre 1,94m) et perd 3cm en hauteur (1,77m contre 1,80m), tout ce qu'il faut pour accentuer la carrure de la voiture. L'empattement quant à lui, s'allonge de 8cm (3,00m contre 2,92m) ce qui, nous le verrons plus bas, est toujours un plus pour l'habitabilité arrière. La face avant se veut plus droite et horizontale avec de nouvelles optiques de phares moins étirées qu'auparavant. La calandre, toujours aussi imposante, prend une forme hexagonale et confère visuellement plus de largeur, ce qui intensifie la sensation de stabilité de l'ensemble. Le capot moteur conserve ses deux nervures distinctives. Vue de profil, on remarque les passages de roues bien mis en valeur et de grandes jantes de 22'' (en option) qui, vue la taille de la GLE, ne la défigurent pas. Plus arrondie, mais également plus dégagée et plus claire, la partie arrière, dont la découpe des feux s'inspire entre autres de la CLS, a subi un remodelage plus en profondeur que le reste. Le seuil de coffre nous a semblé relativement élevé et le volume de celui-ci (630l) est en léger recul par rapport au modèle qu'il remplace (690l).

Intérieur

Espace, confort et technologie. Trois mots que l'on associe plus facilement à une limousine plutôt qu'à un 'tout-terrain'. Chez Mercedes, on ne fait plus trop de distinction. L'intérieur de la GLE offre une habitabilité comparable à celui d'une Classe S. Ce n'est pas encore le cas en termes de confort, mais on s'en rapproche dangereusement – en cochant la case 'sièges massant' dans la liste d'option peut-être. En revanche, en termes de technologie, elle n'a rien à lui envier. Le merveilleux système d'infodivertissement MBUX regorge de possibilités de réglage et de gestion de fonctions. Un vrai casse-tête pour certains, qui se perdront facilement dans les méandres du menu, et un pur plaisir pour les plus 'geek' qui adorent 'chipoter'. Le choix des matériaux et la qualité d'assemblage est irréprochable, bien qu'à notre avis, certains plastiques laqués risquent de mal vieillir. L'intérieur foisonne de petits espaces de rangement et offre 5 ports USB-C. A l'arrière, les passagers profitent des 8cm gagnés en empattement et des quelques litres de volume de coffre perdus au profit de leur confort. Tout bénéfice pour l'habitabilité et surtout l'espace aux jambes. Les grands formats y trouveront leur compte. La troisième rangée de siège est en option (dans un pack à près de 3.000 €…).

Sécurité

Plus votre véhicule est grand, plus vous vous sentez en sécurité. C'est le cas avec ce GLE, qui n'est pas le plus petit des SUV. Il a obtenu cinq étoiles à l'issue des épreuves organisées par EuroNCAP. La sécurité des adultes a reçu une note favorable de 91%, alors que celle des enfants atteint 90%. EuroNCAP donne une note de 78% pour la sécurité des piétons, ce qui nous semble généreux, car malgré le système de reconnaissance piéton (et cycliste), elle dispose d'une face avant proéminente, mais pas de capot actif. 78% également pour les assistants de sécurité. Elle n'en manque pas, et la plupart sont de série. Certains nous semblent intéressants – le régulateur de vitesse adaptatif ou l'avertisseur d'angle mort, alors que d'autres paraissent bien plus futiles pour l'instant – le système de dépassement autonome en actionnant simplement le clignotant et sans toucher le volant.

Conduite

“la différence de prix entre le 4 cylindres et le 6 cylindres est d'un peu plus de 3.700 €”

Outre la technologie embarquée, les Allemands ont clairement mis l'accent sur le confort et l'agrément de conduite. Ce grand SUV ne prétend pas avoir d'autre vocation. Mais ne vous méprenez pas, ça pousse bien pour un SUV de plus de deux tonnes. Le bloc 4 cylindres diesel a été ramené à 2,0l (contre 2.143cc auparavant), mais il a gagné 41cv, pour un total de 245cv à 4.200tr/min et 500Nm de couple. Ce qui a permis de bien améliorer les performances, avec un 0-100 abattu en 7,2 secondes (8,6s pour l'ancien modèle) et 225km/h en vitesse de pointe (210 auparavant). Les relances sont puissantes et elle semble bien plus souple que ce que son poids laisse présager sur le papier. Mais c'est surtout en conduite relâchée qu'elle s'apprécie. La suspension Airmatic vous donne l'impression de ne plus toucher l'asphalte tant elle en absorbe chaque petit défaut. Plus surprenant encore, l'avant, relativement lourd, ne prend pratiquement pas de roulis (toujours en conduite coulée bien entendu), ce qui est assez rare pour un véhicule haut perché de ce gabarit. De plus, l'insonorisation est excellente, bien qu'à pleine charge, le 4 cylindres se fait entendre, et pas de la plus belle des manières. C'est là que l'on regrette de ne pas avoir fait l'effort des 3.700 € pour le six cylindres de la 350d, plus performante encore (0-100km/h bouclé en 6,6s) et aussi économique, car toutes les deux revendiquent la même consommation moyenne, à savoir 7,2l/100km, ou 188g/km de CO₂. Nous avons cependant enregistré une moyenne de 8,6l/100km durant l'essai de ce GLE 300d. Rapide et imperceptible, la boîte auto 9G-Tronic Plus est un régal est ajoute son grain de sel à l'agrément de conduite. De son côté, le freinage est puissant, mais c'est aussi à ce moment que la masse importante de la voiture se fait le plus ressentir, surtout qu'elle plonge de l'avant, ce qui n'est pas pour rassurer le conducteur. Les plus maladroits devraient également opter pour la vision périphérique s'ils ne souhaitent pas endommager les coins, difficiles à cerner, de la carrosserie.

Conclusion

Mercedes produit des SUV de toutes les tailles, et cette GLE fait partie des plus imposants. Elle offre une habitabilité très intéressante, un confort de haut niveau et une technologie similaire, voire supérieure selon la version, à la reine Classe S. Le 4 cylindres de la GLE 300d est amplement suffisant pour ce qui lui sera généralement demandé, mais à ce niveau de prix, les 3.700 € qui le séparent du plus voluptueux 6 cylindres de la 350d en fera réfléchir plus d'un, surtout qu'il promet les mêmes émissions de CO₂.