La moyenne d'émission de CO2 d'une voiture neuve était à nouveau à la hausse en 2019. Une voiture neuve émet désormais plus qu'en 2015. Le mépris des motorisations diesel en est le coupable principal.
Moins de diesels et plus de SUV
En 2019, le taux d'émission moyen pour une voiture neuve en Europe était de 121,8 grammes de CO2 par kilomètre. Ce chiffre est plus élevé qu'en 2018, lorsque la moyenne était de 120,5g. C'est ce qui ressort clairement des chiffres publiés par l'agence d'analyse Jato Dynamics. Ils montrent du doigt l'enchainement d'une diminution du nombre de diesels suivi de la popularité croissante des SUV. Les moteurs diesel émettent en effet moins de CO2 qu'un moteur à essence équivalent (et sont également moins gourmands), tandis que les SUV souffrent généralement d'un poids plus élevé, et en tous les cas, en raison de leurs dimensions et de leur aérodynamisme défavorable, ils ont un impact négatif sur la consommation et la moyenne d'émissions.
2019 s'inscrit comme la troisième année consécutive durant laquelle une augmentation a été enregistrée. 2016 est la dernière année à avoir enregistré une moyenne plus basse. A l'époque, une voiture neuve rejetait en moyenne 117,8 grammes dans l'atmosphère.
L'électrification ne peut pas (encore) inverser cette tendance négative
Selon les calculs effectués par Jato Dynamics, moins de 6 pour cent des voitures neuves de 2019 étaient électrifiées (électrique, hybride ou hybride rechargeable) et la moyenne de leurs émissions s'élevait à 63,2g/km. Les voitures entièrement électriques n'émettent aucune sorte d'émissions. Néanmoins, la part qu'elles occupaient en 2019 a été insuffisante pour inverser cette tendance négative.
L'objectif d'émissions 2020 est-il irréaliste ?
Cette évolution est particulièrement regrettable, car l'Europe impose des objectifs d'émissions de plus en plus strictes au secteur. Cette année, une voiture neuve n'est pas censée émettre plus de 95g/CO2/km. Si cet objectif n'est pas atteint, l'Europe menace le secteur automobile avec de lourdes sanctions. Cependant, une baisse de 27 grammes en un an semble peu réaliste. Cela équivaut à la baisse des émissions réalisée entre 2009 et 2016.