Au cours des 20 dernières années, la Belgique est devenue un véritable pays de radars. Nulle part ailleurs dans le monde on ne trouve une telle concentration de radars, et nous sommes également à l'avant-garde des radars tronçons - qui calculent une vitesse moyenne entre deux points précis. Depuis des décennies, les marathons de la vitesse sont menés sous la bannière de la sécurité - domaine dans lequel notre pays continue d'obtenir systématiquement de mauvais résultats. Cette année encore, un nombre record d'amendes a été délivré. Déjà davantage que toute l'année dernière.
Plus de 3.000 étrangers se font avoir chaque jour
Les amendes concernent presque exclusivement des infractions dues à la vitesse, car leur détermination est généralement automatique. Elles sont délivrées non seulement aux Belges, mais aussi aux étrangers. Notre pays a déjà envoyé 540.000 amendes à des résidents d'autres pays au cours du premier semestre de cette année. Presque 3.000 par jour. Le double de l’année dernière et un nouveau record par la même occasion. Pour les infractions au code de la route, les pays de l'UE échangent des données afin de permettre la perception de ces amendes. Mais ce n'est pas parce que les amendes sont envoyées qu'elles sont payées. Un peu moins de la moitié – 48 % pour être précis - des étrangers ignorent tout simplement les amendes. Et il semblerait que les gouvernements ne puissent utiliser beaucoup de ressources pour faire respecter les paiements.
Alors que les pays de l'UE mettent en place des systèmes pour que le trésor public ne perde pas ses deniers, sur les 135 millions d'euros d'amendes émises en 2021 et au premier semestre de cette année, seuls 70,1 millions ont été collectés.
Les Bulgares, les Espagnols et les Polonais sont de mauvais payeurs
Ce sont surtout les citoyens des pays voisins qui s'y opposent. Logique, puisqu'ils sont aussi présents en plus grand nombre sur notre réseau routier. Les Néerlandais sont de bons payeurs – 66 % d'entre eux s'acquittent immédiatement. Chez les Luxembourgeois, ce chiffre tombe à 50 % cent et même à 40 % chez les Français. Les plus mauvais payeurs sont les Bulgares (27 %), les Espagnols (30 %) et les Polonais (36 %). Les Anglais restent hors d’atteinte. Depuis qu'ils sont sortis de l'UE, les données ne sont plus échangées. Il faut donc les arrêter en flagrant délit et réclamer la somme de l’amende immédiatement - ce qui arrive rarement.