SCORE Seat Toledo 1.4 TDI 90cv DSG7
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Intérieur68%
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Extérieur66%
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Sécurité74%
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Sur la route64%
Habitabilité généreuse
Consommation bien maitrisée
Performances décevantes
Comportement peu rassurant
Essais SeatPlus?
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Changement de stratégie ou simple bouleversement de hiérarchie ? Seat ne semble plus savoir quoi faire avec la Toledo. Berline à quatre ou cinq portes dans un premier temps entre 1991 et 2005, elle changea ensuite radicalement de style jusqu’en 2009 pour ensuite céder son trône du haut de la gamme à l’Exeo – dont la courte carrière fût stoppée net en 2013. Après trois ans d’absence, le nom de Toledo réapparait en 2012 au sein de la gamme. Mais pas à la même place (puisque l’Exeo était encore là). Elle s’immisce alors entre l’Ibiza et la Leon en tant que berline compacte à hayon, reprenant la place laissée vacante depuis 2009 par la Cordoba 4 portes. Vous suivez ? Après plus de trois ans de carrière et à défaut de lifting extérieur, elle se refait une petite beauté intérieure, mais toute petite alors !
Elle se décline en trois finitions – Reference, Style et Connect, et cinq motorisations : 1.2 TSI 90 et 110, 1.4 TDI 90 et 115 et 1.6 TDI 115. La Toledo débute à 17.340 € avec le 1.2 TSI de 90cv et grimpe jusque 24.720 € avec le 1.4 TDI de 90cv associé à la boîte auto DSG à 7 rapports en finition Connect, que nous avons à l’essai. Avec les options park assist av/ar, l’Alcantara, le pack hiver, la clim électronique et le front assist, la facture s’élève à 27.821 €. Pour info, ce sera la seule motorisation avec laquelle vous pourrez associer la boîte DSG7.
“Aussi à l’aise en ville que sur autoroute, elle l’est bien moins en conduite dynamique”
Extérieur
Comme vous pouvez le constater dans notre galerie de photos ci-dessus, hormis de nouvelles jantes et un petit rappel de cligno sur les rétros, cette Toledo n’a pas changé d’un poil depuis son retour en 2012. Elle arbore une ligne trop sobre, voire quelconque si on la compare au reste de la gamme Seat. Vous pouvez par contre opter pour des options comme l’accès mains libres ou les projecteurs avant à LED. Autrement, elle utilise les bonnes vieilles ampoules à halogène, pas de xénon donc et de toute façon – même en option, il n’y aura pas de LED à l’arrière. Elle repose sur la même base que la Skoda Rapid et offre, au millimètre près, les mêmes dimensions, à savoir : 4.482mm de long, pour 1.706mm de large et 1.461mm de haut. Avec un volume de chargement variant de 550 à 1.490l, le coffre est toujours aussi immense, mais on regrettera de ne pas bénéficier d’un plancher un peu plus plat. Ce genre d’architecture n’a plus trop la cote en Europe occidentale, ce qui en diminue aussi les concurrentes. Ces dernières, bien que jouant une catégorie de prix au-dessus, font partie de la même famille, on pense à la Volkswagen Jetta ou à l’Audi A3 berline.
Intérieur
Comme nous l’avons cité plus haut, c’est à l’intérieur que le (timide) changement s’opère. Ce n’est pas non plus la grande révolution, car elle ne fait que reprendre le volant, le tableau de bord et l’info divertissement de la dernière Ibiza. Seul le haut de la planche de bord et les buses d’aération ont été retravaillées. Le problème c’est qu’en partie ça sent le réchauffé. Certains éléments comme les commodos, le frein à main ou l’accoudoir central existaient déjà sur les modèles Seat de la fin des années ’90 ! L’utilisation de plastique durs est abondante dans la partie basse de l’habitacle, ce qui confère un aspect ‘cheap’ à l’ensemble, et la boîte à gants minuscule et mal agencée (à cause du lecteur de CD/cartes SD) n’arrange rien à la situation. En plus, l’équipement de série semble quelque peu minimaliste, car même sur notre version Connect qui est sensée représentée ‘’le haut de la gamme’’ Toledo, le senseur de lumière/pluie est en option, ou encore la clim électronique (l’airco est de série sur la version Connect). Heureusement et pour faire remonter un peu la note, la qualité d’assemblage est au rendez-vous. Tout comme l’habitabilité – surtout à l’arrière – et le confort des jolis sièges tapissé d’Alcantara/Simili cuir. On y est plutôt bien installés et la position de conduite relativement droite est correcte. L’ergonomie est bonne, mais pourrait s’améliorer en retirant quelques boutons de la console centrale. L’info divertissement reprend les commandes habituelles du téléphone (via Bluetooth), de la radio, des médias, de la navigation (en option) et des réglages du véhicule. Mais il inclut aussi le système MirrorLink et FullLink qui vous permettent de refléter votre smartphone sur l’écran tactile de 6,5’’ et d’accéder à vos e-mails, réseaux sociaux et musiques favorites.
Sécurité
“Elle n’a pas changé d'un poil depuis son retour en 2012 et arbore une ligne toujours aussi sobre”Rien n’a changé depuis 2012, lorsque la Toledo avait décroché les 5 étoiles au test EuroNCAP, avec une note de 94% pour la sécurité des adultes, 80% pour celle des enfants et 69% pour celle des piétons. Les aides à la conduite inscrivaient une note de 71%. Sachez tout de même que depuis lors (2014), le consortium européen a modifié sa façon de noter les voitures soumises aux contrôles. Et si les assistants de conduite les plus pointus, comme le système anti-dévoiement, l’assistant feux de route, le régulateur de vitesse actif et bien d’autres, ne sont pas destinés à cette classe de voiture, la Toledo propose tout de même le 6 airbags, l’ABS, l’ESC (contrôle de stabilité), le Front Assist, le détecteur de fatigue, le freinage anti-collisions-multiples et les ancrages Isofix. Le tout, de série.
Conduite
Comme nous l’avons cité plus haut, cette Toledo partage sa plateforme avec la Skoda Rapid. Logique donc qu’elle en partage également les motorisations. La puissance peut donc varier de 90 (1.2 TSI) à 122cv (1.4 TSI). Notre monture d’essai est motorisée par le 1.4 TDI de 3 cylindres associé à la boîte DSG à 7 rapports. Il développe 90cv à 4.200tr/min pour un couple de 230Nm dès 1.500tr/min. Après quelques accélérations vous aurez vite compris que ce n’est pas un foudre de guerre. Malgré un poids plutôt correct pour la catégorie (1.285kg), le 0-100 n’est abattu qu’en 12,6 secondes. Un côté un peu fainéant que confirme une vitesse de pointe d’à peine plus de 180km/h. Les reprises sont pénibles, puisque la boîte DSG7 rétrograde – un peu brutalement d’ailleurs – facilement un ou deux rapports et envoie l’aiguille du compte-tours bien trop haut pour trouver un tant soit peu de couple. Par contre, elle se sent très à l’aise sur autoroute où le régime moteur se stabilise sous les 2.000tr/min à 120km/h. Et grâce à son couple moteur généreux disponible à bas régime et ses trois premiers rapports de boîte assez court, elle se sentira aussi bien en ville. Le problème réside donc dans la conduite dynamique. Et pas uniquement à cause des performances, mais bien à cause d’une caisse relativement haut perchée et des suspensions un peu mollassonnes. La voiture prend pas mal de roulis, plonge beaucoup trop sur les phases de freinage et perd l’arrière facilement lors des transferts de masse. La direction est – comme souvent avec les voitures du groupe VW – trop artificielle et le freinage peu mordant. De série elle reçoit des tambours àl’arrière, mais les disques sont une option gratuite (tambours sur notre voiture d’essai), n’hésitez donc pas à en faire la demande. Bref, préférez une conduite en bon père de famille, car c’est la seule qu’elle accepte sans rechigner. De toute façon, la sonorité du trois cylindres très présente dans l’habitacle aura vite raison de vos envies de rallye, et ce n’est de toute façon pas ce pour quoi cette voiture a été conçue. La bonne nouvelle vient donc de la consommation. Nous avons relevé une moyenne de 4,9l/100km alors que le constructeur annonce 3,6l/100km soit l’équivalent de 94g/km de CO2.
Conclusion
Cette Seat Toledo nous a laissé un petit goût amer. D’un côté, elle bénéficie d’un moteur relativement sobre, mais ses performances sont décevantes, et de l’autre il faut composer avec une ligne quelconque est un intérieur tristounet. Malheureusement, ce n’est pas en la conduisant qu’elle vous redonnera le sourire, car elle se montre plutôt molle en conduite dynamique et son comportement n’est pas très rassurant. Son prix d’entrée pourrait éventuellement vous séduire, mais vous devrez alors vous contenter du minimum syndical au niveau de l’équipement (sauf au chapitre sécurité) car la dotation de série ne comprend même pas les vitres arrière électriques, et encore moins l’airco (même manuel à 860 €, ou climatronic à 1.214 €). Cette berline hispanique est donc destinée aux personnes dites ‘rouleurs moyens’ attachant une certaine importance à l’habitabilité, au confort ainsi qu’au volume de chargement.