BMW 740Le eDrive

Voir 29 photos
Par: VG 24-10-2016

Difficile de faire baisser sa note CO2 globale lorsque l’on propose autant de modèles que BMW. C’est pourquoi la marque bavaroise ne s’est pas limitée à proposer qu’un véhicule hybride. Désormais, en plus de l’i3 et de l’i8 purement électriques, BMW élargit – pour l’instant – sa gamme Plug-in Hybride à quatre véhicules: la Série 2 Active Tourer 225Xe, la Série 3 berline 330e, la X5 xDrive40e et la Série 7. Cette dernière se décline sous deux niveaux d’empattement : 740e pour la longueur standard et 740Le pour un empattement allongé. La transmission eDrive est proposée de série sur chacune d’elles tandis que l’xDrive – quatre roues motrices – est réservée à la plus longue des deux.

S’il y a bien un point sur lequel la technologie plug-in hybride n’arrange rien, c’est au niveau du prix. Près de 13.000 € s’éparent l’entrée de gamme Série 7, la 730d à 84.600 €, de l’entrée de gamme hybride, la 740e, qui réclame 97.450 €. Notre modèle d’essai, la 740Le eDrive s’échange contre au minimum 104.250 €. La 740Le xDrive Steptronic représente le sommet de la gamme et ne quittera pas le concessionnaire sans la signature au bas d’un chèque de 109.440 €.

Le 2 litres turbo s’en sort avec les honneurs, signant des performances dignes de berlines sportives

Extérieur

Déjà imposante à la base, la Série 7 peut donc encore s’allonger de 14cm dans sa version L. Elle s’étire sur un total de 5,24m contre 5,10 pour la version standard (5,22m pour le millésime précédant). Ceci s’effectue au niveau de l’empattement et il suffit de se concentrer sur la dimension de la portière arrière pour s’en apercevoir. Ces centimètres en plus alourdissent davantage le profil de la limousine bavaroise. La largeur et la hauteur n’évoluent pas, avec respectivement 1,90m et 1,48m. Vu de face, la nouvelle Série 7 arbore des haricots de calandre de plus en plus grands. De part et d’autres viennent se coller des projecteurs de phares affinés. Comme chez Mercedes avec les classes C, E et S, il est désormais plus difficile de différencier les Série 5 et 7 chez BMW – la série 3 étant bien plus petite de taille. Montée en série de jantes en 17’’, notre modèle d’essai reçoit des 19’’ incluses dans son pack M à 5.980€. Ce qui à notre humble avis semble déjà limite en taille pour une limousine. Pourtant elle peut encore se chausser de jantes de 20’’. Cette version hybride loge ses batteries à l’arrière, ce qui a pour conséquence de faire baisser le volume de chargement de 95l par rapport à une version purement thermique (420l contre 515l). Mais c’est déjà 60l de mieux que l’Active Hybride 7 qu’elle remplace (360l).

Intérieur

En tant que vaisseau amiral de la marque, la Série 7 se devait – au même titre qu’Audi et Mercedes – de porter le luxe au sommet de ce qui se fait dans le prêt-à-porter automobile. Cela se traduit par un niveau très élevé de finition et de confort. Cette version ‘L’ dispose forcément de plus d’espace aux places arrière. Vous pourrez y étirez les jambes grâce à un repose pieds pliable situé sur le dossier des sièges avant. Le confort est princier et mis-à-part quelques plastiques imitant l’aluminium, il n’y a pratiquement pas de défauts. Même constat à l’avant, avec une position de conduite idéale et confortable. L’ergonomie est excellente car toutes les commandes sont centralisées sur le système d’info divertissement. Il faudra bien entendu un certain temps avant de s’y retrouver, vu les possibilités proposées. Vu son jeune âge, cette génération G11/G12 de la Série 7 est vachement avancée en termes de technologie. Et pas uniquement avec son instrumentation digitale ou son grand écran d’info divertissement tactile, mais surtout pas ses fonctions innovantes et optionnelles – dont certaines font plutôt office de gadgets… qui mettent les occupants en relation directe avec le véhicule. Comme le Touch Command : une tablette de 7’’ située sur l’accoudoir arrière qui permet le contrôle de toutes les commandes du véhicule, ou le Gesture Contrôle, qui permet de commander le volume de l’installation audio ou de balayer les pages sur l’écran central d’un simple geste de la main. Mais aussi le fameux Remote Control Parking qui, par le biais de – l’énorme – clef de contact, vous permet d’avancer ou de reculer la voiture depuis l’extérieur. Pratique pour les parkings serrés.

Sécurité

En plus des éléments de sécurité ‘basiques’ dont une voiture moderne ne peut plus se passer, comme l’ABS, l’ESP, les airbags et les prétensioneurs de ceintures, la BMW Série 7 dispose de tout un arsenal d’assistants. Au point qu’on ne parle pratiquement plus de sécurité, mais d’aides à la conduite. L’assistant de direction et de trajectoire, le régulateur de vitesses actif, l’alerte de dévoiement, la protection active contre les collisions frontales, l’alerte de collision et le détecteur de piéton avec assistant de freinage en ville, l’assistant parking, la vision 3d et panoramique, la vision nocturne et bien d’autres encore. Bien entendu, ils ne sont pas tous de série sur tous les modèles, mais ils existent. Il faudra aussi veiller à les activer. Quant aux bipbips incessants, il faudra composer avec, c’est pour votre sécurité.

Le confort est princier et il n’y a pratiquement aucun défaut de finition à l’intérieur

Conduite

Nous voici donc dans une limousine de près de 2 tonnes. Cette nouvelle génération pèse en moyenne 100kg de moins que la précédente. Sa nouvelle structure Carbone Core, composée de matériaux légers comme l’aluminium et le carbone, a permise à elle seule une économie de 40kg. Et cela se ressent rapidement sur le plan de l’agilité. Les premiers kilomètres s’effectuent en mode purement électrique. Seuls les bruits de roulements et le souffle de la climatisation viennent interrompre ce silence de cathédrale. Nous sommes parvenus, en mode full électrique, à parcourir 39km avec des conditions très favorables de circulation. Les 48km auxquels elle prétend semblent faisables, mais uniquement dans des conditions idéales. Il nous a été impossible de mesurer, même approximativement, la consommation moyenne sur 100km. Mais après 80km – en partant avec une batterie chargée à 100% - nous enregistrions déjà une moyenne de 3,2l/100km. Dans l’absolu, compte tenu de la masse en mouvement et des jantes de 19 pouces, c’est déjà une prouesse. Mais cela s’éloigne bel et bien des 2l/100km ou 45gr/km de CO2 homologués par le constructeur. Nous avons donc décidé de la bousculer quelque peu. Avec l’assistance du moteur électrique, le 2 litres turbo s’en sort avec les honneurs, signant des performances dignes de berlines sportives, avec un 0-100 en 5,5 secondes par exemple. Avec 326cv de puissance cumulée, les reprises sont tout aussi fulgurantes. Et si le son du moteur ne venait trahir une mécanique à quatre cylindres, on pourrait se croire au volant de l’ancienne Active Hybrid 7 et son 6 cylindres de 354cv (0-100 en 5,7s) incapable de descendre sous les 6l/100km. La direction est trop souple, ce qui ne l’empêche pas d’être tout aussi précise. Le freinage est puissant et endurant, mais le système de régénération de la batterie ne se ressent pas si fort que dans une voiture purement électrique, le poids sans doute. Le bilan dynamique est plutôt positif pour une voiture de ce gabarit. Le roulis est bien maitrisé et les assistants à la conduite ne sont pas trop intrusifs. Nous sommes donc agréablement surpris par le binôme formé sous le capot, mais les mélomanes ne pourront que regretter la symphonie qu’offre une culasse à six trous.

Conclusion

La BMW Série 7 a mûri. Elle impose sous son capot ce que les fans de la marque redoutaient depuis bien longtemps : l’arrivée d’un quatre cylindres. Impossible à l’heure actuelle de savoir si ce deux litres essence hybride peut tenir 300.000km – voire plus – comme c’est souvent le cas avec les anciens gros moteurs, mais on ne peut s’empêcher de se poser la question. Cette BMW 740Le est une sérieuse concurrente, pour ses propres sœurs avant tout... Plutôt avantageuse fiscalement, et certainement pas moins agréable à conduire, elle s’en sort bien sur le plan dynamique. Pour le reste, c’est une Série 7 comme les autres : spacieuse, très confortable et accueillante. Elle remet aussi les pendules à l’heure avec ses rivales de toujours sur le plan des innovations technologiques. Ceci dit, le son qui émane des échappements a bien du mal à remplacer celui d’un six en ligne maison. Vous seriez tenté de dire que dans ce segment, c’est un détail, mais il nous semble qu’il a toute son importance.


Ajouter un commentaire
comments by Disqus