Essai Audi A4 Allroad quattro 40 TDi

Voir 35 photos
Par: VG 17-02-2020

Afin de compléter la gamme A4, reliftée en juillet de l'année dernière, Audi lance la version surélevée chic de son break de taille moyenne : l'Allroad. Nous avions déjà, lors de son lancement, fort apprécié la version 'de base' de cet élégant break avec sa motorisation 35 TDI (163cv). L'Allroad s'inscrit plus haut dans la gamme, et s'il est peu probable qu'elle s'aventure hors des sentiers battus, cette version Allroad dispose bel et bien de tout le nécessaire pour une petite escapade en forêt : garde au sol majorée de 35mm, motorisations puissantes, boîte S tronic ou Tiptronic et surtout une transmission intégrale quattro redoutable en termes de motricité.

La version Allroad se décline en trois motorisations : une essence, la 45 TFSI de 245cv en boîte S tronic (robotisée à double embrayage), à partir de 51.070 €, et deux diesels ; la 40 TDI de 190cv en boîte S tronic à partir de 48.250 € et la 45 TDI de 231cv en boite Tiptronic (automatique classique à convertisseur de couple) à partir de 54.000 €. Des tarifs plutôt salés par rapport à ceux de l'Audi A4 Avant (break classique) qui sont compris entre 36.250 et 52.100 €. Notre monture d'essai, l'Audi A4 Allroad quattro 40 TDi démarre donc à 48.250 €. En cochant les options pack platinum, jantes alu 18'', sièges chauffants et ventilés, attache remorque rabattable et bien d'autres, nous atteignons un prix d'un peu plus de 60.000 € ! Et, vu la longueur de la liste d'options – amortissement hydraulique, direction dynamique, Hi-Fi Bang & Olufsen etc…, cela pourrait être encore bien plus cher.

La motricité est irréprochable, impossible de la prendre en défaut

Extérieur

Le lifting que l'Audi A4 a subi globalement il y a quelques mois ne s'est pas limité aux indispensables modifications des projecteurs de phares, des feux arrière, des boucliers et des jantes, car pratiquement chaque panneau de carrosserie a été retravaillé. Elle se distingue aisément d'un break classique à ses passages de roues renforcés par des moulures de plastique, à ses bas de caisse et à ses sabots de boucliers en pseudo aluminium mat. En termes de dimensions, seule la hauteur de caisse diffère, puisqu'elle a été majorée de 35mm. Pour le reste, tout comme un break standard, elle s'étale sur 4,76m de long (1cm de plus que le modèle précédent), dont 2,82m d'empattement, pour 1,85m de large (hors rétroviseurs) et 1,49m de haut. Ce petit côté baroudeur qui s'ignore lui apporte indéniablement une touche de chic et d'élégance supplémentaire, très prisée des beaux quartiers. On pourrait éventuellement regretter que les passages de roues ne soient pas un peu plus prononcés, comme c'était le cas avec le modèle original de 2009 (type B8). L'Allroad reçoit de série un hayon motorisé, qui s'ouvre sur un coffre de 495 litres ou 1.495l en couchant la banquette arrière, ce qui est dans la moyenne.

Intérieur

Ce n'est un secret pour personne, cela fait un moment qu'Audi s'est positionné en tant que référence en matière de finition intérieure. La présentation de la planche de bord est claire, le choix des matériaux est de bonne facture, les plastiques sont moussés et on n'aperçoit que très peu de plastiques durs. La position de conduite est idéale, l'ergonomie est bien travaillée et tout tombe directement sous la main. La console centrale, relativement épurée, offre juste ce qu'il faut comme boutons et commandes, alors que l'écran de 10,1'' du système d'infodivertissement regroupe le reste. Ce système est complet et facile à utiliser. En revanche, dans l'ensemble, il n'est pas encore au niveau du MBUX de Mercedes, plus particulièrement pour ce qui concerne la relation entre l'homme et la voiture – lisez : la commande vocale. Nous regrettons également la disparition de la molette MMI au profit de l'écran tactile central. Le combiné digital d'instrumentation de 12,3'' est en option. Avec une belle qualité d'image, il accentue le côté technologique du tableau de bord. Pour certains irréductibles, ce n'est qu'un gadget grassement facturé. Ils lui préfèreront les compteurs analogiques, éventuellement agrémentés d'un affichage tête haute pour les moins strictes. Pour le reste, le confort est de mise, aussi bien à l'avant qu'à l'arrière, quoi qu'en générale, on s'attend à bénéficier d'un peu plus d'espace pour les jambes lorsque l'on s'assied à l'arrière d'un break. Ici on est juste dans la moyenne. L'insonorisation est performante et le confort des suspensions, qui bénéficient de plus de débattement, est un véritable régal.

Sécurité

Audi est loin d'être le dernier en termes de sécurité. Ils proposent toute une armée d'assistants à la conduite et à la sécurité active et passive. Malheureusement, ils sont pour la plupart en option ou rassemblés dans des packs facturés à prix d'or. De série, l'A4 Allroad ne dispose que de quelques modules d'assistance (Pre sense city et régulateur de vitesse classique, par exemple). En option vous pourrez entre autres opter pour le lane assist, le side assist, le régulateur de vitesse adaptatif, le système autonome 'city' et 'tour', l'affichage tête haute, la reconnaissance des panneaux etc. En fait, certains de ces dispositifs sont également disponibles (parfois en dotation de série) dans d'autres véhicules de taille moyenne, ne faisant pas partie des véhicules premium. Aussi, le système quattro qui fête d'ailleurs ses 40 ans, est un gage évident de sécurité. Il offre une motricité redoutable par tout temps et il relève à lui seul la note attribuée pour ce paragraphe.

Conduite

La position de conduite est idéale, l'ergonomie est bien travaillée
Comme nous le disions plus haut, les 163cv de la version 35 TDI nous semblaient déjà amplement suffisants pour déplacer l'A4 en toute aisance. Cette variante Allroad est motorisée par le même 2,0 litres diesel, dont la puissance a été portée à 190cv à 3.800tr/min. Il gagne également 20Nm de couple, pour un total de 400Nm dès 1.750tr/min. Cependant il accuse aussi une bonne centaine de kilos en plus sur la balance – 1.720kg au total, en grande majorité à imputer à la transmission intégrale. Et cela se sent sur les premiers tours de roues. La mise en mouvement est bizarrement moins fluide qu'avec le break classique à roues avant motrices. Bien entendu, une fois que toute la cavalerie arrive, cette version 40 TDI reprend le dessus. Les performances sont honorables. Le 0 à 100km/h est signé en 7,9 secondes pour une vitesse de pointe de 220km/h. La boîte S tronic à sept rapports autorise une conduite très souple en profitant du couple généreux du moteur. Bien qu'elle souffre d'un petit temps de latence quelque peu gênant, les relances sont franches et puissantes. Grâce à la transmission quattro, ce break surélevé se comporte très bien sur tout type de sol. Le bilan dynamique reste positif, malgré les 35mm gagnés en hauteur de caisse. La motricité est irréprochable, bien aidée également par l'électronique. Impossible de la prendre en défaut sans déconnecter un minimum d'aide à la conduite. Cela s'avère castrateur lorsqu'il s'agit d'une voiture sportive, mais dans le cas de ce break tout chemin, c'est juste sécurisant. Il se montre également très stable sur route et aussi dans les virages rapides. Elle conserve cette même stabilité lors des phases de freinage, durant lesquelles l'avant reste imperturbable. Nous avons moins apprécié la direction, toujours aussi souple et peu communicative, une sorte d'habitude chez les berlines non sportives de la marque. Nous avons en revanche été agréablement surpris par le bilan énergétique. Audi annonce une consommation moyenne de 5,2l/100km soit 120g/km de CO2 suivant le cycle NEDC et 6,6l/100km soit 175g/km de CO2 selon le cycle WLTP. Nous avons enregistré une moyenne de 5,4l/100km durant notre essai. Un bon résultat compte tenu du poids et des 190cv.

Conclusion

L'Audi A4 Allroad a tout pour plaire. Spacieuse, confortable, modulable et bonne routière. Elle offre les avantages dynamiques d'une berline, la modularité du break, sans les inconvénients du SUV. Son problème tient tout simplement dans la tendance actuelle, qui tourne à l'avantage des SUV. Les lignes sont pourtant plus élégantes et les proportions mieux équilibrées. Dans cette version chic Allroad, le prix ne joue pas non plus en sa faveur.


Ajouter un commentaire
comments by Disqus