Dès le 1er janvier 2020, le nombre de zone de basses émissions passera de deux à trois. Anvers et Bruxelles seront rejoints par Gand. Et en même temps, les normes y seront aussi strictes qu’à Anvers. A partir de cette date les véhicules Euro-4 et plus anciens n’y seront plus les bienvenus. A Bruxelles vous pourrez encore circuler avec ces véhicules jusqu’au 31 décembre 2021. Contrairement aux normes qui s’appliquaient jusqu’à présent, qui excluaient principalement des voitures perçues comme ‘anciennes’ par la population, ce sont désormais des voitures bien plus modernes qui seront affectées. Des centaines de milliers de moteurs diesel seront interdits. Pas uniquement des voitures de tourisme, mais également des utilitaires et des camions. Ce ne sont plus seulement les particuliers qui devront envisager un investissement imprévu, les entreprises seront également obligées de faire un effort écologique. Et puisque ce ne sont pas de œuvres caritatives, cela se répercutera sur la facture des clients.
Les diesels peuvent améliorer leur rendement écologique
Ce sont généralement des entreprises qui achètent leurs véhicules, parce que c’est moins cher ou à cause de changements plus évidents, qui envisagent une augmentation de leurs factures. Cependant, il existe la possibilité d’améliorer le rendement écologique d’un diesel Euro-4, en modifiant le véhicule. Les émissions des anciens véhicules diesel, en adaptant par exemple une installation AdBlue, peuvent baisser au niveau de celles d’un Euro-5 voire même d’un diesel Euro-6. Cela nécessite un investissement d’environ 2.000 à 2.500 €. Ce type d’intervention est entre autres acceptée par l’Allemagne. Les véhicules modifiés de la sorte y sont acceptés dans les zones de basses émissions.
C’est possible, mais ce n’est pas permis
“Et puisque ce ne sont pas de œuvres caritatives, cela se répercutera sur la facture des clients”En septembre dernier, VRT NWS s’était déjà renseigné sur la volonté politique d’un arrangement similaire en Belgique et a constaté, entre autres, que la ministre bruxelloise de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière, Elke Van Den Brandt (Groen), était encline pour le système. Mais à moins d’un mois avant que le durcissement des normes d’admissions n’entre en vigueur, notre pays ne reconnait toujours pas ce type de modification. Selon la règlementation belge, les modifications ne sont autorisées que lorsque qu’elles sont homologuées par le constructeur. Il va sans dire que si le gouvernement avait ouvert la porte à cette possibilité, les marques n’auraient réagi qu’avec très peu de motivation. Elles préfèrent bien entendu vendre des voitures neuves.
Non seulement les particuliers, mais les entreprises devront aussi supporter des coûts additionnels
D’après le feedback que les éditeurs d’Auto55.be ont reçu, la demande pour de tels systèmes est bien réelle. De la part des particuliers, mais également des entreprises. Le spécialiste de la formation, Diversity, possède par exemple tout une série de diesel Euro-4 en service et préférerait ne pas les remplacer. Cette société disposait auparavant de plusieurs Nissan Leaf et a dû s’en séparer car l’autonomie s’est avérée insuffisante pour les besoins opérationnels de la société. ‘’Investir maintenant dans des diesels neufs n’a pas de sens, car les voitures actuelles sont encore loin d’être usées’’ déclare Raymond Langenberg auprès de notre rédaction. ‘’Nous avons déjà aussi essayé de faire voyager nos employés en transport en commun, mais c’est trop lent, pas suffisamment fiable et fort peu commode pour eux compte tenu du matériel pédagogique qu’ils doivent transporter avec eux en permanence. En outre, les parkings des gares sont de plus en plus souvent payants’’. Il poursuit ‘’les transports publics reviennent tout bonnement trop cher. Vous devez non seulement calculer la distance, mais aussi les heures de travail’’. ‘’Je suis prêt à modifier nos moteurs diesels, mais ce n’est pas encore autorisé malheureusement’’. Il n’a pas précisé si le fait de travailler dans les zones LEZ engendre une augmentation de la facturation.
Il va sans dire que le prix qu’une entreprise réclame pour ses services tient compte de l’augmentation du prix de revient auquel elle doit faire face. Lorsqu’une entreprise subit des frais supplémentaires à cause des zones LEZ – pour l’acquisition de nouveaux véhicules, mais aussi par ce que cela implique plus de logistique par exemple – alors ce coût va bien entendu se répercuter sur le consommateur.