Une voiture neuve pour 5.000 euros. C'est avec cette déclaration que Louis Schweitzer, alors PDG de Renault, a lancé la première Dacia Logan en 2004. Une voiture qui a bouleversé l'industrie et offert la mobilité à d'innombrables conducteurs, sans luxe superflu. Plus de vingt ans plus tard, Dacia semble à nouveau être à l'origine d'une révolution similaire. La Dacia Hipster est l'idée la plus radicale que la marque ait présentée depuis des années, et peut-être aussi la plus logique.
La mobilité abordable est sous pression. Depuis 2010, plus d'une centaine de règles et autres obligations européennes ont été ajoutées : caméras, capteurs, appels d'urgence, normes sonores, règles relatives aux pneus... Tout est devenu plus complexe et, par conséquent, plus coûteux. La Dacia Sandero, autrefois symbole d'accessibilité financière et successeur de la Logan citée plus haut, coûte aujourd'hui près de 13.000 euros. Dacia veut casser la routine du marché.
A peine 3 mètres de long
La Hipster est une voiture électrique à quatre places d'à peine trois mètres de long. Une sorte de boîte sur roues, avec des panneaux plats et des angles droits pour maximiser l'espace intérieur. À l'intérieur : quatre sièges, quelques espaces de rangement et un support pour smartphone à la place d'un écran d'infodivertissement. Les poignées de porte ont été remplacées par des rubans en tissu, et les sièges sont constitués d'un cadre métallique recouvert d'un simple revêtement. Des ceintures de sécurité et deux airbags, rien de plus. Pas de caméras, pas de capteurs de stationnement, pas de gadgets électroniques ou autres assistant de sécurité stridant. Simplicité, minimalisme...
Dacia ne donne que peu d'informations sur la motorisation ou les performances, mais la marque fait allusion à une autonomie d'environ 150 kilomètres, ce qui est largement suffisant pour les trajets quotidiens entre le domicile et le lieu de travail. Et comme toujours chez Dacia, l'accent est mis sur un prix compétitif. Les chiffres ne sont pas disponibles, mais le concept est clair : rouler à l'électricité au moindre coût possible.
Est-ce acceptable en Europe ?
La Hipster ne répond pas aux normes de sécurité applicables aux voitures. Cela place Dacia sur la voie d'une nouvelle catégorie : la micro-mobilité. On y trouve des modèles tels que la Citroën Ami ou la Microlino. Mais il s'agissait plutôt de jouets coûteux que de produits de grande production. Dacia semble viser quelque chose entre les deux : un véhicule électrique compact à quatre roues qui ressemble davantage à une voiture qu'à un scooter, mais dont la règlementation est moins stricte que pour une voiture traditionnelle.
Au niveau européen, on constate actuellement un intérêt croissant pour une catégorie de véhicules de type « Kei-car » inspirée du modèle japonais : des véhicules petits et légers qui (en Europe) sont électriques et abordables. La Hipster s'y intégrerait particulièrement bien, et ce ne serait pas le fruit du hasard. Dacia ne fait aucune déclaration officielle concernant la production, mais l'histoire montre que la marque n'a jamais présenté de concept sans avoir de plans de production. Une première au Mondial de l'Automobile de Paris en 2026 ne semble donc pas exclue.