Le secteur automobile est durement touché par la crise actuelle du coronavirus. La pandémie mondiale ferme des usines çà et là. Mais même lorsque la production serait en mesure théorique de continuer, le virus se charge de compliquer les choses. La demande des voitures neuves a en effet considérablement chuté.
De nombreuses pièces de voiture de pratiquement toutes les marques sont produites en Chine. Les mesures draconiennes de sécurité sanitaires ont contraint de nombreuses usines à cesser leur activité. Ce qui compromet logiquement l'approvisionnement en pièces. La majorité des usines européennes commandent d'importantes cargaisons de pièces dont l'acheminement requiert des semaines. Mais celles-ci s'épuisent aussi progressivement. Des fournisseurs alternatifs en dehors des zones touchées sont recherchés frénétiquement. Cette réorientation est loin d'être évidente à court terme.
Les plus grandes usines du monde à l'arrêt
En Corée du Sud, l'usine Hyundai de Ulsan, la plus grande usine automobile du monde, a déjà fermé ses portes. Nissan a dû fermer ses installations de production au Japon et Fiat a mis les travailleurs de son usine serbe au chômage technique. En Italie, qui a été placée en mesures de quarantaine nationales, quatre autres usines du groupe FCA ont également fermé leurs portes. Des signaux inquiétants proviennent également de Grande-Bretagne. La production de Jaguar-Land Rover, entre autres, serait menacée. Chez nous, il y a eu des conséquences temporaires pour Audi Bruxelles, mais l'Audi e-Tron sort à nouveau des lignes de production.
Effondrement des ventes de voitures
Les conséquences ne s'entendent pas uniquement au niveau de la production. Les ventes ont également beaucoup souffert de la crise du coronavirus. En février, le Groupe Volkswagen a vendu environ un quart de moins qu'il y a un an à la même époque. Selon le groupe, il s'agirait d'une conséquence directe de l'épidémie du virus. En Chine, les ventes ont même chuté de près de 75%. Un tel effondrement des chiffres n'est pas improbable dans d'autres pays gravement touchés, comme l'Italie. Avant cela, Jaguar-Land Rover, qui n'était déjà pas en grande forme avant l'épidémie, a également indiqué qu'ils s'attendaient à ce que la baisse des ventes en Chine ne puisse plus être récupérée.
Marques en danger ?
Le moment est particulièrement difficile, étant donné que le secteur automobile était déjà confronté à des défis organisationnels et économiques majeurs. La combinaison d'une baisse soudaine des ventes et de l'obligation d'investir massivement dans les nouvelles technologies risque de mettre au moins certains fabricants en difficulté à long terme. On ne peut pas non plus exclure que cette malheureuse accumulation de circonstances aille jusqu'à couter la tête d'une marque.
Crise économique en devenir
Les défis économiques auxquelles est confrontée l'industrie automobile ont déjà entrainé la perte de dizaines de milliers d'emplois, et ont freiné la croissance économique cette année. En effet, le sort de l'économie de l'UE est étroitement lié à celui du secteur. Après tout, c'est le plus grand employeur industriel d'Europe. Dans notre pays, Volvo Gent est le plus important acteur industriel individuel. L'équilibre était déjà précaire en raison des nouveaux objectifs radicaux sur les émissions en Europe, et risque désormais de devenir désastreux.