L'épidémie de coronavirus qui sévit actuellement était déjà une mauvaise nouvelle pour ceux qui, dans le secteur automobile, dépendent de l'entretien et de la vente de nouvelles voitures. Deux activités qui se sont complètement arrêtées entre la mi-mars et la mi-mai environ. Et cela pourrait être encore bien pire pour les agences de location de voitures. Le chiffre d'affaires est, dans ce secteur aussi, pratiquement inexistant. En outre, il n'est guère question de redémarrer les activités. Une grosse épine dans le pied, surtout que la plupart des grandes sociétés de location de voitures financent presque entièrement leur flotte.
La société de location de voiture Hertz en faillite dans deux semaines
Le géant de la location de voiture Hertz peine à sortir la tête de l'eau depuis des semaines. La faillite guète. Les banques veulent voir de l'argent, mais l'entreprise ne génère pratiquement aucun flux de trésorerie. Hertz envisage maintenant une réduction importante de ses effectifs, mais cette piste comporte également des obstacles majeurs.
Hertz dispose de 12 400 points de location dans le monde et gère une flotte de plus de 700 000 (!!) voitures. La seule bouée de sauvetage de la société semble être la conversion d'une partie de ce gigantesque parc automobile en argent liquide. Ils vont devoir vendre leurs voitures et repousser la livraison des voitures neuves. Le loueur de Chicago est en négociations avec différentes marques automobiles afin d'annuler la commande d'environ 200.000 véhicules neufs.
La seule solution ne résout rien
Sur le papier, cette stratégie pourrait donner à l'entreprise une certaine marge de manœuvre financière. Au moins jusqu'à ce qu'elle ait le temps d'élaborer un plan de relance plus complet et de donner au marché une chance de se redresser. Mais il y a des préoccupations pratiques. Par exemple, le dumping de plusieurs centaines de milliers d'ex-voitures de location sur le marché de l'occasion n'est pas chose aisée. Surtout que pour l'instant, la demande est très faible. Les chiffres sur l'évolution des prix en Europe ne sont pas encore disponibles, mais aux États-Unis (où Hertz possède la plus grande partie de sa flotte), le prix moyen d'une voiture d'occasion a baissé de plus de 35% depuis le début de la crise du coronavirus. Si Hertz se débarrasse de ses anciennes voitures de location, il n'en tirera donc pas grand-chose et cela risque de pousser encore davantage le marché vers le bas.
La Deutsche Bank et la société américaine Barclays sont les principaux créanciers du géant de la location de voitures. Sans accord avec ses créanciers, Hertz sera à bout de souffle d'ici deux semaines.