Perdre son permis de conduire si l'on accumule 12 points de pénalité ? C'est ce que souhaite une grande partie du gouvernement Vivaldi pour réprimer davantage les automobilistes. Pourtant, l'introduction du permis de conduire à points semble avoir échoué à la dernière minute. Pour la énième fois.
Il y a 30 ans environ, les hommes politiques belges parlaient d'introduire le permis de conduire à points, alors que Jean-Luc Dehaene était encore premier ministre de notre pays. Le gouvernement fédéral actuel a remis la question sur la table. Les partis Vivaldi ont convenu dans l'accord de coalition qu'ils examineraient le système. Ce qui est désormais chose faite. Les partis anti-voitures Groen et Ecolo, mais aussi cd&v, Open Vld et Vooruit sont favorables au permis à points. Cependant, les grands partis francophones PS et MR restent sur leurs positions.
Douze points de pénalité
Le gouvernement fédéral a tenté de trouver un accord sur le permis de conduire à points pour mettre fin à la récidive. Concrètement, les automobilistes accumuleraient des points de pénalité en fonction du nombre et de la gravité de leurs infractions. Lorsqu'un automobiliste a accumulé 12 points de pénalité, son permis lui est retiré. La récupération du permis de conduire ne peut se faire qu'après une sorte de ‘processus d'amélioration’ aux frais de l'auteur des infractions.
L'institut pour la sécurité routière Vias est favorable à un tel permis de conduire à points, déjà appliqué dans 22 pays européens (avec plus ou moins de succès, d'ailleurs). "En France, les permis de conduire à points ont entraîné une augmentation du nombre de personnes circulant sans permis", a déclaré un porte-parole du MR au journal De Standaard.
Contre-proposition
Le PS et le MR sont contre, ce qui signifie que le système ne sera pas mis en place, selon VTM News. Les deux partis ont lancé une contre-proposition contenant un ensemble d'autres mesures de sécurité routière, telles qu'une base de données spéciale sur les contrevenants, des risques de sanction plus élevés, une sensibilisation accrue et des peines plus lourdes. Mais cette proposition est accueillie avec peu d'enthousiasme (entre autres au Vooruit).
"Tout le monde s'accorde à dire que la sécurité routière doit être améliorée. Mais un permis de conduire à points n'est pas la solution. Nous demandons des amendes proportionnelles, ce qui est plus efficace et plus juste", a déclaré le président du PS, Paul Magnette. En résumé : les partis au sein du gouvernement Vivaldi ne sont pas du tout d'accord.