Il aura fallu attendre la troisième génération de l’A3, pour qu’Audi se décide enfin à installer un bloc S3 entre les roues avant de son cabriolet. Elle n’aura que très peu profité de son statut ‘sans concurrente’ dans le segment des cabriolets compacts, puisque la Série 2 cabriolet de BMW est arrivée. Mais rien ne dit que la transmission xDrive sera disponible dans la munichoise, alors que cette S3 est proposée d’office avec la transmission Quattro. La gamme A3 cabriolet est très large. En commençant par le choix entre trois finitions : Attraction, Ambiente et Ambition. La gamme essence se compose de quatre motorisations à quatre cylindres : le 1.4 TFSI de 125 ou 150cv, la 1.8 TFSI de 180cv et le 2.0 TFSI de la S3 avec 300cv. Les prix varient entre 30.999,99 € pour le 1.4 TFSI Attraction de 125cv et 39.800 € pour le 1.8 TFSI Ambition avec la boîte automatique S Tronic et la transmission Quattro. Du côté du mazout, vous aurez le choix entre quatre motorisations : le 1.6 tdi de 110cv et le 2.0 tdi de 136, 150 ou 184cv. Ici, les prix varient entre 31.200 € pour la première à 36.900 € pour la dernière, en finition Ambition. Bien au-dessus de ses petites sœurs, le ticket d’entrée de la S3 a été fixé à 49.600 €. Coquet direz-vous ! Pourtant, notre modèle d’essai, avec une série d’options comme les sièges sport, le cuir Nappa, les jantes de 19’’, la suspension magnetic ride, les feux avant full LED, la clef avec accès confort, le GPS Plus avec MMI Touch, l’installation audio Bang & Olufsen et quelques autres gadgets, est facturé encore bien plus. Accrochez-vous : 63.697 €. C’est le prix d’une Porsche Boxster S !

“Ce moteur pousse fort, très fort et à tous les régimes”

Extérieur

Vue de face, la S3 ne se distingue des autres A3 cabrio que par son bouclier spécifique comprenant de larges prises d’air, par les lames chromées de sa calandre et bien évidemment, par les coques de rétros anodisées alu mat, signe distinctif des toutes les Audi estampillées ‘S’. Notre monture d’essai est équipée des feux avant avec technologie full LED. Ceci lui apporte un petit côté encore plus sportif. Nous sommes heureux de constater qu’Audi a conservé la capote en toile, permettant ainsi à ce cabriolet de maintenir un profil plutôt fin et élégant. Ce qui n’est pas le cas des cabriolets à toit dur, qui nécessitent plus d’espace dans la partie arrière pour ranger leurs toits imposants ainsi que leurs complexes systèmes de pliage. Vous aurez remarqué les jupes latérales et les jantes de 19 pouces (en option) montées de pneus 235/35. La partie arrière est bien plus agressive, et pas uniquement grâce aux optiques LED, disponible en option sur les autres modèles, mais surtout aux quatre sorties d’échappement dont elle dispose. Avec une longueur totale de 4,42m, la S3 cabrio gagne 18 cm par rapport à l’A3 cabrio de l’ancienne génération. L’empattement ne change pratiquement pas (2,58m contre 2,59m pour le nouveau modèle), c’est au niveau de la partie arrière et donc du coffre que cette différence se fait. Et cela se ressent, car le volume est passé de 260 à 320 litres (287 si la capote est repliée). La banquette des sièges est rabattable, mais à part pour y loger de longs objets peu encombrants, cela ne vous sera pas d’une grande utilité. La largeur passe de 1,77m à 1,79m. Par contre, en hauteur, elle perd 2cm (1,41m, contre 1,43 auparavant).

Intérieur

En dehors du joli tachymètre gradué jusque 300km/h et des options que vous pouvez choisir – et il y en a beaucoup -, il n’y a rien que vous puissiez faire pour vous démarquer d’une autre A3. C’est pourquoi Audi vous propose de dépenser 800 € dans des sièges sport, dont le cuir Nappa est facturé près de 1.500 €, dans lesquels sont incrustés des logos S3. Ceci dit, avec leurs gaufrages et les surpiqures blanches, ils sont tout simplement magnifiques. Ils sont aussi très confortables, et tant mieux, car les suspensions fermes et les jantes de 19’’ ne font rien pour soulager vos vertèbres. La position de conduite se trouve facilement et l’ergonomie est bien étudiée. Les commandes principales (volume, navigation, téléphone, touchpad MMI…) vous tombent directement sous la main, sinon une partie des commandes est aussi gérable via le beau volant sport à méplat. Comme d’habitude, la finition et la qualité des matériaux sont de très bonne facture. L’insonorisation est très bonne pour un cabrio, mais nous devons cela à l’isolation acoustique doublée, en option bien sûr. Vous l’avez compris, il y a beaucoup d’options, et nous aurions souhaité jouir du chauffage de nuque en série, surtout par ces froides journées d’hiver. Bien que, comme nous le mentionnons plus haut, la partie arrière ait été allongée, les places arrière ne sont pas plus accueillantes que celles du modèle précédent. L’espace aux jambes n’a rien gagné et les dossiers des sièges sont toujours aussi verticalement placés qu’auparavant. Notez que ces places ne disposent pas de commutateur pour actionner les vitres et que celles-ci se commandent uniquement depuis le poste de pilotage. L’ensemble info divertissement récolte quant à lui une bonne note. L’écran escamotable est idéalement placé et la navigation est rapide et facile à utiliser. Le module comprend la radio, la navigation, le téléphone par Bluetooth, les auxiliaires médias et autres réglages du véhicule. En option, nous avons pu profiter du son limpide distillé par la sono Bang & Olufsen.

“Malheureusement, au niveau des sensations, on reste un peu sur notre faim”

Sécurité

L’organisme EuroNCAP n’a encore rien publié concernant le test de sécurité active et passive de la S3 Cabriolet. Nous pouvons cependant vous dire que seules les places avant bénéficient des airbags frontaux, latéraux et genoux. Sinon, l’ABS, le contrôle de traction et de stabilité ainsi que les ancrages Isofix sont bien entendu de série. Les petits plus sécuritaires viennent de l’incroyable motricité et de la tenue de route dont bénéficie cette Audi, merci système Quattro !

Conduite

Start. Bof, pas vraiment sportive comme sonorité, du moins au ralenti. C’est mieux une fois les premiers rapports passés à la volée. A l’instar de toutes les dernières petites bombes turbocompressées – nous pensons à la Golf R, Mercedes A45 AMG et autres Mini Cooper S – une petite déflagration accompagne chaque passage de rapport. Un peu artificiel pour certains, mais nous on aime bien. Contrairement à la berline fermée, ce cabrio dispose uniquement de la boîte automatique S Tronic à six rapports. Elle est diablement rapide, voire un peu brutale, et on voit mal ce qu’une boîte manuelle pourrait apporter de plus que celle-ci. Malheureusement, au niveau des sensations, on reste un peu sur notre faim. Ce moteur pousse fort, très fort et à tous les régimes, mais c’est très lissé et tout est tellement et facilement sous contrôle que la chair de poule ne vient pas. Pourtant, ce 2 litres turbo quatre cylindres développe 300cv à 5.500tr/min et bénéficie d’un couple très honnête de 380Nm à 1.800tr/min. Sur le papier elle inscrit un 0-100 en 5,1 secondes (4,9 secondes pour la S3 Berline), alors que la vitesse de pointe est une fois encore limitée électroniquement à 250km/h. Nous ne sommes donc pas contre une cavalerie bien fournie, et un châssis infaillible, par contre il ne faut pas que ce soit au détriment des sensations. D’un autre côté, il faut reconnaitre que la rigidité du châssis, le calibrage des suspensions et la motricité apportée par le système Quattro et son différentiel Haldex de cinquième génération, vous permettrons des passages en courbes plus rapides que bien des berlines ‘sportives’ à toit fixe. Le freinage est puissant, mais il ne supportera pas trop longtemps un rythme sportif. La pédale a tendance à s’enfoncer de plus en plus loin lorsque les disques chauffent. Un autre avantage que possède cette voiture, c’est qu’elle est aussi capable de rouler doucement, et pour les beaux jours, il est possible de décapoter tout en roulant jusque 50km/h, cela prendra 17 secondes (18 pour refermer). Malgré cela, nous ne sommes pas parvenus à nous approcher, même de loin aux chiffres de consommation homologués par le constructeur. Il revendique une moyenne de 7,1l/100km, soit 165g de CO2/km. Nous avons enregistré une moyenne de 10,6l/100km. Mais attention, en conduite sportive cela peut vite grimper au-delà des 16-17l/100km. Gourmande !

Conclusion

Sans ostentation, cette Audi S3 Cabriolet arbore un look plutôt sage. Elle veut plaire au plus grand nombre et se défend de cibler une clientèle bien spécifique. Elle offre une finition impeccable, des prestations très sportives et un comportement hyper efficace, mais elle se montre plutôt avare en sensations, et les tarifs qu’elle réclame risquent d’en repousser plus d’un. La concurrence munichoise annoncée a pourtant intérêt à bien affuter ses lames, car sur le papier, cette Audi S3 Cabriolet est redoutable. Attention tout de même à ne pas avoir le pied lourd, sans quoi vous passerez à la pompe tous les 300kms.