SCORE Renault Espace 1.6 dCi 160 MY2015
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Intérieur81%
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Extérieur79%
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Sécurité80%
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Sur la route77%
Confort des versions haut de gamme
Finition en net progrès
Modularité et agencement intérieur
Sensation d’espace intérieur disparue
Comportement sur route dégradées
Essais RenaultPlus?
Renault Twingo 0.9 TCe vs Peugeot 108 1.2 PureTech
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Renault Megane Grandtour 1.6 dCi 130
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Ca y est, le nouvel Espace est arrivé. Nouveau ? Le mot est faible. Tout ce qu’il conserve du modèle qu’il remplace est le nom. Sans compter qu’il se repositionne, car le modèle quitte effectivement le secteur des mono volumes pour intégrer celui des grands crossover. Le désintérêt progressif des clients pour le secteur des mono volumes – en générale – est une des raisons qui a poussé ce repositionnement, mais pas la seule. Il est évident que le malus CO2 – en Wallonie, et le succès des nouveaux produits de la concurrence – Ford S-Max par exemple, y ont aussi fortement contribué. Les chiffres de ventes de la quatrième génération sont passés progressivement de 5.000 unités en 2005 à moins de 500 en 2014.
Tarifs
Le nouveau Renault Espace est proposé avec trois motorisations 1.6l : une essence de 200cv (TCe 200 EDC7) et deux diesels de 130 et 160cv. Il se décline en 3 finitions différentes : Zen, Intens et Initial Paris (sauf dCi 130). Le modèle de base, le 1.6 dCi 130cv est disponible uniquement en boîte manuelle à six rapports. Il ouvre la gamme à partir de 34.500 € (finition Zen). Il dispose de série, comme tous les modèles d’ailleurs, du grand écran tactile de 8,7’’ avec R Link2 et navigation, de l’éclairage full LED avant/arrière, des sièges coulissants et rabattables individuellement, ainsi que du toit panoramique (ouvrant en option). Notre modèle d’essai, l’Espace 1.6 dCi 160 (uniquement en boîte automatique EDC6 à double embrayage) en finition Intens est affiché à 39.500€. Ajoutez-y la peinture métal, le régulateur adaptatif avec affichage tête haute, le Pack Visio (senseur lumière, reconnaissance panneaux et alerte dévoiement), le hayon motorisé, la caméra de recul, le Easy Park Assist, les sièges en cuir électriques chauffants et massants, les 4 roues directrices, l’amortissement piloté, les jantes de 19’’, la Hifi Bose et la configuration 7 places et la facture grimpe à 48.570 €. Le haut de la gamme est bien entendu représenté par l’Initiale Paris. Tout, ou presque y est de série. Disponible avec le bloc essence 1.6 TCe 200cv (uniquement en boîte EDC7 à double embrayage) à partir de 44.000 € ou en diesel, avec le 1.6 dCi 160 EDC6 dès 45.500 €.
“La face avant est plutôt massive, mais ce n’est pas au détriment de l’élégance”
Extérieur
Plus robustes et musculeuses en apparence, les nouvelles lignes du Renault Espace, cinquième du nom, ne sont pas sans rappeler celles d’une certaine Avantime. La technologie LED fait son apparition aussi bien à l’avant qu’à l’arrière, et ce dès l’entrée de gamme. La face avant est plutôt massive, mais ce n’est pas au détriment de l’élégance. La partie arrière est tout aussi élégante, avec des optiques très travaillées joliment incrustées dans les coins. La hauteur du seuil de chargement de 71cm vous évitera de vous casser le dos en chargeant. Et à ce niveau-là, vous servez servi - pour un crossover -, car le nouvel Espace offre jusqu’à 2.101l de volume en couchant tous les sièges arrière (247l si les 7 sièges sont relevés). Bien qu’à ce petit jeu, il ne fait pas le poids contre le modèle sortant, qui proposait 3.050l. Par rapport à son prédécesseur, le nouvel Espace gagne 4cm en garde au sol (16cm contre 12cm précédemment), mais perd 5cm en hauteur totale (1,68m contre 1,73m). L’un dans l’autre, vous perdez donc 9cm de hauteur intérieure. La longueur est parfaitement identique à celle de l’ancienne ‘Grand Espace’ de 7 places, à savoir 4,86m. Une seule longueur est disponible, quelle que soit la configuration des sièges (les 2 sièges supplémentaire sont en option). Avec 1,89m de large, elle prend aussi 3cm par rapport à la quatrième génération (1,86m). L’empattement est légèrement revu à la hausse avec 2,88m contre 2,87m pour le Grand Espace IV. Montée de série en 18’’, les jantes 19 et 20 pouces sont disponibles en option.
Intérieur
En pénétrant dans l’habitacle, une chose vous interpelle : la sensation d’espace qui caractérisait le modèle précédent a presque totalement disparue. On dit presque, parce que de l’espace il y en a, mais le ciel de toit parait si bas, que l’on ne se sent plus dans une ‘Espace’. Une fois habitué, on apprécie rapidement le confort des sièges en cuir (en option), aussi bien à l’avant qu’à l’arrière. La troisième rangée (en option) est loin d’être aussi accueillante. Les enfants s’y sentiront certainement plus à l’aise, mais sur des trajets courts. On remarque ensuite cette tablette multimédia à écran capacitif tactile de 8,7’’placée en position verticale - un peu plus petite que celle du Volvo XC90 qui fait 9’’ par exemple. Elle est de série sur tous les modèles (navigation incluse) et est capable d’absolument tout gérer dans le véhicule. La radio, le téléphone, la navigation, la climatisation, les modes de conduite et j’en passe. Vous pourrez aussi créer jusque 6 profils d’utilisateurs différents. Il vous est possible de mémoriser votre langue, la position du siège, l’intensité du massage, la position de l’affichage tête haute, votre station radio favorite, l’ambiance intérieure, et le mode de conduite Multi Sense (amortissement, direction, rapport de boîte et réponse moteur). Le poste de conduite bénéficie d’une excellente ergonomie. Tout d’abord vous avez cette console centrale surélevée, avec le sélecteur de vitesse (boîte auto EDC) au design inspiré de l’aviation, et ensuite, il y a la roulette satellite qui vous tombe pratiquement sous la main, avec laquelle vous pourrez également piloter la tablette, sans oublier l’affichage tête haute (option) qui vous permet de garder le contact visuel avec la route. Au niveau de l’assemblage et de la finition, l’amélioration est effectivement palpable, mais au fur et à mesure que l’on descend, on retrouve de plus en plus de plastiques durs. Les sièges arrière se rabattent individuellement en appuyant sur des boutons situés dans le coffre ou bien via la tablette sur la console centrale. Mais contrairement à l’ancien modèle, les sièges ne peuvent pas se retirer, ils restent solidaires du plancher.
“Le bloc 1.6 dCi a perdu la noblesse des moteurs précédents”
Sécurité
Le nouvel Espace n’a bien entendu par encore passé les tests EuroNCAP. Mais la version de base est équipée de 6 airbags, de l’ABS, du contrôle électronique de stabilité ESC, de l’antipatinage ASR et de l’assistant de démarrage en côte HSA. Notre monture d’essai reçoit en plus (de série), l’alerte de distance de sécurité, l’avertisseur d’angle mort et le freinage actif d’urgence au-dessus de 40km/h à ne pas confondre donc avec le city brake du groupe VW qui freine le véhicule jusqu’à l’arrêt total. En option, nous avons bénéficié de l’alerte de franchissement de ligne – que vous allez très vite déconnecter via la tablette centrale… -, de l’alerte de survitesse avec reconnaissance des panneaux et du châssis 4Control à quatre roues directrices et amortissement piloté.
Conduite
Soyons directs. Tout comme nous, vous vous êtes sûrement écriés : ‘‘Quoi ! 1.6 seulement ?’’. Où sont passés les 2.0 turbo, 3.5 V6 essence, 2.2 dCi et autres 3.0 dCi V6 ? Demandez aux émissions CO2… Nous nous sommes donc penchés sur le ‘plus gros’ 1.6 dCi accouplé à la boîte automatique à double embrayage EDC à six rapports. Il développe 160cv à 4.000 tr/min pour un couple de 380Nm dès 1.750 tr/min. Ca fait 15cv de moins que son prédécesseur. Mais d’un autre côté avec un poids de 1.659kg sur la balance, elle a perdu, à équipement égal, pas moins de 250kg. Et forcément, ça se ressent dans la conduite. Surtout que le centre de gravité a été abaissé en même temps que le toit. Le nouvel Espace est donc plus dynamique et moins pataud en entrant et en sortant des virages. Vous avez le choix entre 5 modes de conduite : neutre, confort, sport, eco et perso. En mode confort, la direction est trop souple et la réponse à l’accélérateur est un peu lente. En mode sport, la direction est plus consistante et remonte de meilleures infos de la route, par contre l’amortissement est trop dur sur mauvais revêtement et le bruit (très artificiel) fini par vous casser les oreilles. Le plus judicieux est donc le mode perso. Vous prenez le meilleur de chaque mode et vous finirez par trouver un bon compromis entre tous les paramètres de configuration. Malgré tout, dès que vous augmentez la cadence, l’avant reste flou et plonge relativement vite en entrée de virage. L’arrière a tendance à dandiner rapidement en sortie de virage. Le freinage manque un peu de mordant mais l’endurance est bonne. Le bloc 1.6 dCi a perdu la noblesse des moteurs précédents. Il n’a pas, bien entendu, la rondeur ni la volupté d’un trois litres six cylindres. Sur le papier, ce quatre cylindres enregistre un temps juste inférieur à 10 secondes pour passer de 0 à 100 km/h et 202km/h en vitesse de pointe. Par contre, les relances sont tout à fait acceptables, et nous en avons eu bien besoin sur les routes avignonnaises. En termes d’agrément, la boîte automatique EDC6 à double embrayage est au-dessus de la concurrence française (PSA), mais n’atteint pas encore la souplesse et/ou la réactivité d’une boîte allemande (groupe VW, BMW, Porsche). Ceci dit, c’est plus flagrant sur les premiers mètres qu’une fois lancé. Après plusieurs centaines de kilomètres sur les routes et autoroutes du Sud de la France, nous avons enregistré une consommation moyenne de 6,7l/100km, en tenant compte du fait que nous n’avons pratiquement pas mis les roues en ville. C’est bien plus que les 4,6l/100km, ou 120g/km de CO2 homologué officiellement par le constructeur au losange.
Conclusion
Le pionnier des mono volumes à qui on ne prédisait pas un brillant avenir lors de sa présentation en 1984 – et on s’est bien trompés – relève un nouveau défi, et il est de taille. Celui de changer de segment tout en conservant le même nom. D’un côté on retrouve le confort ‘à la française’ tout en s’alignant, voire en dépassant la concurrence en terme de modernité, mais de l’autre on perd cette sensation d’espace intérieur si chère aux utilisateurs du modèle précédent. Le nouvel Espace tentera de séduire une clientèle très portée sur la technologie tout en pratiquant des prix que nous jugerons justifiés par rapport à la présentation proposée. Maintenant, bien que ce nouveau crossover soit plus intéressant fiscalement (Espace IV dCi 175 : taxe annuelle 402,86 € et TMC 2.478 € contre Espace V dCi 160 : TA 267,96 € et TMC 1.239 €) que celui qu’il remplace, la question est de savoir si les motorisations proposées séduiront les gros rouleurs. Ils pourront commencer à y réfléchir car elle sera très prochainement en concession dans la plupart des pays européens.