Après plus de 18 millions d’exemplaires vendus depuis son lancement en 1976, Ford nous présente la septième génération de Fiesta. Après Ghia entre les années ’70 et 2000, Ford redonne le nom d’un célèbre carrossier italien à ses modèles les plus luxueux : Vignale. Et la Fiesta y a également droit. Ce nouvel opus est encore l’une des rares citadines polyvalentes avec l’Opel Corsa à se décliner aussi bien en 3 qu’en 5 portes. Si la génération sortante tenait encore parfaitement tête à la concurrence en termes de dynamisme et d’agrément de conduite, elle était en revanche complétement larguée au niveau de la présentation intérieure et de la technologique. A-t-elle su corriger le tir ?

Avec une entrée de gamme, en 3 portes et relativement dépouillée, à 15.100 € (15.600 € en 5 portes), la nouvelle Ford Fiesta ne donne pas vraiment de fil à retordre à la concurrence en termes de prix. Elle se mesure à une certaine Renault Clio, Seat Ibiza, Peugeot 208 ou encore Opel Corsa. La lionne française, encore plus dépouillée, et la Corsa – 3 portes – réclament moins de 13.000 €. L’Espagnole démarre à 13.990 € et la Clio vous ouvre ses 5 portes contre 14.250 €. La Fiesta Vignale, disponible en essence avec le 1.0 Ecoboost de 100 ou 140cv et en diesel avec le 1.5 TDCi de 85 ou 120cv fluctue entre 21.400 € et 24.100 €. En cochant les options : toit ouvrant électrique, assistant parking, caméra de recul, alerte angle mort, protections des portières, jantes alu 18’’, hi-fi B&O avec écran tactile 8’’, la facture s’élève à quelque 28.850 €. A équipement égal, la concurrence atteint difficilement les 23.000 €.

Extérieur

“jamais auparavant une Fiesta diesel n’avait dépassé les 95cv”

Deux aspects de l’ancienne Fiesta devaient impérativement être corrigés. La partie arrière vieillissante et les dimensions, légèrement en retrait par rapport à la concurrence. Qu’à cela ne tienne, les lignes ont été proprement modernisées et les dimensions ont été revues à la hausse. La partie avant, dans la lignée du modèle sortant, reçoit des projecteurs de phares affinés et une calandre légèrement retravaillée. Mais c’est surtout à l’arrière que le gros du travail a été effectué. Les feux arrière sont plus imposants et désormais placés à l’horizontale, ce qui lui confère un air plus sérieux et mieux ancré au sol. La nouvelle Fiesta s’est allongée de 7cm pour un total de 4,04m de long. Elle est également plus large de 2cm (1,74m contre 1,72m auparavant) et plus basse de 4cm (1,48m contre 1,52m pour l’ancien modèle). C’était juste ce qu’il fallait pour gagner en carrure et en personnalité. L’empattement de 2,49m reste identique. Le volume de coffre évolue à peine, 292l (contre 290l) en configuration 5 places et 1.093l en couchant la banquette arrière (contre 974l pour le modèle sortant). La version Vignale présente quelques caractéristiques spécifiques, comme une calandre truffée de petits V (pour Vignale), des jantes spécifiques de 18’’ (en option) et quelques détails chromés sur la partie basse du contour de vitres, sur les bas de portières et le cerclage des feux antibrouillard. Nous donnons un ‘pouce bleu’ pour les très ingénieuses (et optionnelles) protections de portières rétractables. Un système qui protègera efficacement vos portières de votre propre distraction.

Intérieur

Nous y sommes. Ford a enfin fait les poussières à l’intérieur de la Fiesta. Bon, ce n’est pas encore parfait, mais la présentation et la technologie ont fait un bond en avant significatif. Il persiste encore quelques plastiques durs, mais cela n’a rien de choquant pour le segment. En revanche ça l’est lorsque vous tenez compte du prix facturé pour cette Vignale. Le tableau de bord est bien plus lisible et moins brouillon qu’auparavant. Il se compose d’une instrumentation analogique et d’un ordinateur de bord dont la présentation est à la hauteur de ce que l’on attendait. Il en va de même pour la console centrale, relativement épurée et simplifiée, au sommet de laquelle trône fièrement le nouvel écran tactile de 8’’. Il reprend entre autres la caméra de recul (option), la navigation, les réglages du véhicule et le système d’infodivertissement Sync 3 (de série sur Vignale) avec Applink, Apple CarPlay et Android Auto. L’efficacité des commandes vocales simplifiées permettant de piloter votre téléphone, la musique et la navigation a été améliorée. Le système peut aussi (mais ça n’est pas une nouveauté chez Ford) lire vos SMS à haute voix. La Fiesta n’a plus à rougir face aux concurrentes. L’habitabilité est généreuse, surtout à l’avant, l’espace est réel. Les sièges avant sont confortables et offrent un bon maintien. La garniture de cuir sur les latéraux et la teinte sont une des spécificités de la ligne Vignale. En option, ils peuvent être entièrement tapissés de cuir gaufré. La banquette arrière, contrairement à son aspect relativement plat, est bien rembourrée et tout aussi confortable. Il faudra éventuellement relever les appui-têtes d’un cran ou deux pour qu’ils ne vous gênent pas au niveau des omoplates.

Sécurité

Avec 5 étoiles décernées par le consortium EuroNCAP et des notes de 87 et 84% pour respectivement la sécurité des adultes et des enfants (64% pour les piétons et 60% pour les aides à la sécurité), la Fiesta se place dans la moyenne haute des citadines polyvalente en matière de sécurité. Elle offre entre autres 6 airbags de série, l’ABS et l’ESP, l’assistant de démarrage en côte, des ancrages Isofix et même le ‘Lane Assist’ dès la finition de base (Trend), ce qui est plutôt rare (de série) dans le segment.

Conduite

“Ford a enfin fait les poussières à l’intérieur de la Fiesta”

La sixième génération de Fiesta disposait déjà d’un excellent châssis. Ford l’a donc reconduit sur la septième, en y apportant tout de même quelques améliorations, ainsi que sur les trains roulants. Elle offre une excellente tenue de route et la direction est consistante et communicative. Le train avant est précis et la voiture ne souffre pas vraiment de sous-virage ni de roulis. Cependant, il a un peu de mal à passer la ‘puissance’ au sol et la motricité est parfois prise en défaut. C’est que jamais auparavant une Fiesta diesel n’avait dépassé les 95cv. Le nouveau modèle propose deux variantes du 1.5 TDCI. La première développe 85cv et la seconde, que nous avons à l’essai, grimpe à 120cv à 3.600tr/min, pour 270Nm à 1.750tr/min. La boite manuelle à 6 rapports est étagée de manière à pouvoir profiter du couple assez bas dans les tours. Le 0-100 est bouclé en 9,5 secondes et la vitesse de pointe s’élève à 195km/h. C’est au moins aussi bien que la concurrence à motorisation similaire. Ce petit diesel dispose d’un mode Eco. Il est tout sauf dynamique, pour ne pas dire castrateur. Une fois activé, nous avons eu l’impression de tracter une remorque chargée d’un bateau. Le tout pour une consommation à peine inférieure. La conduite est bien plus fluide et agréable en mode normal et elle se sent aussi à l’aise sur route qu’en ville. Néanmoins, le confort de marche est un peu mis à mal par un amortissement plutôt ferme et de grandes jantes de 18 pouces. Heureusement, la suspension filtre bien le relief de la route, ce qui l’un dans l’autre fournit un bon compris confort/dynamisme. Nous le disions plus haut, la différence de consommation entre les différents modes de conduite ne nous a pas marquée. Elle a tourné autour des 5,3l/100km. Cela s’éloigne des 3,5l/100km cités par le constructeur, mais cela nous semble très correct compte tenu de l’agrément de conduite et de la disponibilité du moteur.

Conclusion

Avec cette septième génération de Fiesta, Ford a su corriger le tir en termes de présentation intérieure et de technologie embarquée qui faisaient tellement défaut dans le modèle précédent. Elle offre aussi une motorisation diesel suffisamment dynamique pour tenir tête aux cadors du segment. Ford nous propose cette ligne Vignale, très bien équipée, aux accents luxueux. Mais l’abondance d’équipement se paye, et au prix fort pour ce qui est de cette Vignale. Le moteur 1.5 TDCI de 120cv combiné à la boite manuelle à 6 rapports est également disponible en finitions ST-Line et Titanium. Elles seront tout aussi agréables à conduire, et vous épargnerez entre 1.500 à 2.500 €.