La maison d’enchères Bonhams mettra en vente une voiture relativement spéciale durant la prochaine édition du Goodwood Festival of Speed. Il s’agit d’une BMW 507 qui n’a connu qu’un seul propriétaire durant ses soixante années d’existence. Mais le propriétaire en question n’est autre que John Surtees, le seul pilote de l’histoire à avoir été champion du monde (huit fois) aussi bien sur deux roues que sur quatre.
Pour le prix d’une Bugatti Chiron
Le coupé allemand des fifties est estimé à 2,3 millions d’euros, soit presqu’autant que la dernière Bugatti Chiron. Il n’a pas quitté le garage du champion britannique jusqu’à son décès, en mars de l’année dernière. Surtees l’a acheté en 1957, après avoir remporté le titre de moto 500cc en 1956, avec l’équipe officielle MV Agusta.
C’est précisément après sa victoire en 1956 que Surtees a coïncidé sur le circuit d’Hockenheim avec le directeur d’ingénierie de l’époque chez BMW, Alexander von Falkenhausen, qui était occupé à essayer une BMW 507. En le voyant admirer la voiture, l’ingénieur allemand a proposé à Surtees de faire un essai. Ce dernier est tombé sous le charme.
Par la suite, n’ayant pas oublié le cadeau que le patron de MV Agusta, le Comte Domenico Agusta, lui avait promis pour sa victoire en moto, Surtees n’a pas hésité à demander ‘’une de ces nouvelles BMW’’. Mais puisque l’élégant coupé allemand était tout sauf bon marché (3.000 livres sterling de l’époque) ils ont fini par le payer à deux. De son côté, Surtees s’était arrangé avec Falkenhausen pour payer sa part via des travaux de développement pour BMW.
Une 507 un peu spéciale
Surtees voyageait régulièrement entre l’Angleterre et l’Italie pour raisons professionnelles. Et c’est avec cette 507 qu’il préférait traverser l’Europe. Cependant, il n’était pas tout à fait satisfait de son coupé, car il le trouvait moins performant que celui qu’il avait essayé à Hockenheim. Alors, BMW y a monté des carburateurs Zenith 36 (remplaçant les 32 de série), augmenté la compression et corrigé la distribution et la circulation des gaz pour faire grimper aussi bien la puissance que le couple.
Ferrariste malgré lui
Lorsque fin ’62 le pilote britannique signa avec Ferrari, le propre Enzo lui fit remarquer qu’il n’aimait pas le voir apparaitre à Maranello avec une voiture allemande, et qu’il devait acheter une Ferrari. Lorsqu’il reçut sa première fiche de paie de Ferrari, Surtees découvrit que le prix de la voiture avait déjà été décompté de son salaire par ‘’Il Commendatore’’.