En 1959, Bentley présentait un gros moteur de plus de 6 litres, dont les huit cylindres étaient placés en V. Le constructeur de voiture de luxe en a installé le dernier exemplaire ce mois-ci. Durant toutes ces années, rien n'a changé dans l'architecture de base de ce moteur. Même l'alésage est resté identique. Seul la course a légèrement augmenté, ce qui a fait passer le volume du bloc de 6,2 à 6,75 litres.
Bentley S2
Le développement du moteur a démarré au début des années cinquante. Jack Phillips, alors ingénieur chez Bentley, fut chargé de concevoir le remplacement du six cylindres que Bentley utilisait à l'époque. Le bloc devait avoir à peu près la même cylindré, ne pouvait pas être plus lourd, mais devait fournir au moins la moitié de puissance en plus. La mécanique a ainsi fait un bond de géant. Ce moteur a fait sa première apparition en 1959, sous le capot de la S2. Une voiture qui disposait déjà de l'air conditionné, des vitres à commande électrique et de la direction assistée.
Plus de 500cv et 1.100Nm
Dans les années 1960 et 1970, le moteur a donc augmenté de volume et a subi des modifications importantes afin de répondre aux exigences en matière d'émissions et pour être plus sûr en cas d'accident, entre autres. Il a ensuite été ausculté et traité pour presque chaque nouvelle homologation (lorsqu'un nouveau modèle a été présenté). En 1980 avec la première Mulsanne, puis en 1990... Le dernier grand tournant date de 2010. Et à nouveau à l'occasion de la nouvelle Mulsanne. Il développait alors 530cv et 1.100Nm de couple.
Quiconque imagine aujourd'hui que Bentley a construit des centaines de milliers de ces moteurs au cours des six dernières décennies ne connaît peut-être pas les chiffres du constructeur. Durant toutes ces années, ils n'ont pas assemblé plus de 36.000 unités de ce bloc. Ils ont tous été assemblés à la main par de consciencieux techniciens.
La dernière Muslanne
Les trente derniers exemplaires ont été installés à Crewe dans la Mulsanne 6.75 Edition. Et après la livraison de ces exemplaires, non seulement le moteur, mais également la grande Bentley partiront en pension, bien méritée. Si Bentley donne un successeur à son modèle haut de gamme, ce dernier sera alors propulsé par un autre moteur.