''Cela ne vaut plus la peine de développer des moteurs thermiques''. C'est ce qu'a déclaré Markus Duesmann, PDG d'Audi, au Frankfurter Allgemeine Zeitung. La marque ne fabriquera donc plus de nouveaux moteurs à combustion interne.
La norme d'émissions Euro7 imposera des restrictions extrêmes aux moteurs thermiques
Duesmann réagit déjà aux imminentes normes d'émissions Euro7. Celles-ci seront définies cette année par les autorités européennes, après quoi l'industrie aura quatre ans pour y répondre. Elles entreront donc en vigueur au plus tard en 2025. Les détails sont encore en cours d'élaboration, mais les grandes lignes sont déjà établies. Il ne serait pas surprenant que l'Europe resserre une nouvelle fois la vis. L'UE n'interdira pas explicitement le moteur à combustion interne, mais il semble que cette norme sera si strictement réglementée que cela reviendra effectivement au même.
Duesmann a laissé entendre dans le journal allemand que "les normes d'émission Euro7 seront un défi considérable sur le plan technique, avec peu d'avantages environnementaux" et qu'elles "imposent des restrictions extrêmes au moteur à combustion interne".
Les Audi à moteur thermiques pourraient rester pour d'autres continents
Audi continuera le développement des moteurs existants afin qu'ils restent conformes aux réglementations sur les émissions aussi longtemps que possible. Les objectifs européens en matière de CO2, qui sont distincts des normes d'émission Euro7 qui traitent principalement de la composition des gaz d'échappement, signifient également que, bientôt, les moteurs à carburant n'existeront presque plus qu'en combinaison avec un moteur électrique (sous forme d'hybride rechargeable). Le développement des nouveaux moteurs thermiques va donc cesser.
Audi pense que les moteurs développés initialement pour l'Europe pourront encore être proposés sur d'autres continents durant un bon moment. Le reste du monde adopte une approche plus pragmatique de l'électrification et des émissions. Par exemple, le gouvernement américain continuait, sous Trump, à assouplir les futures normes d'émissions nationales. Le gouvernement craignait que les voitures ne deviennent trop chères. L'Europe, en revanche, ne se laisse pas décourager par des coûts techniques toujours plus élevés. Les exigences européennes en matière de sécurité (notamment avec la présence de toutes sortes de gadgets électroniques) et d'émissions (filtrage des gaz d'échappement et limitation de la consommation) font que la version européenne d'une voiture est dans certains cas jusqu'à 10.000 € plus chère que la même voiture sur un autre continent.
Un avenir essentiellement électrique
Audi va désormais consacrer son budget de développement principalement aux véhicules électriques. D'ici 2025, Audi prévoit de proposer 20 véhicules électriques.