Malgré un nom un peu alambiqué, le Qashqai, qui a remplacé simultanément l'Almera et la Primera, est devenu un véritable succès pour Nissan. Pas étonnant que le constructeur tente de reproduire ce tour de force. La Juke (prononcez comme dans "juke-box") doit réitérer dans le segment B l'exploit du Qashqai et conquérir 80 % de sa clientèle à partir de fidèles d'autres marques. Pour cela, Nissan lance dans la bataille trois versions : 1. 5 Diesel de 110 ch à partir de 18 150 €, 1.6 essence atmosphérique à 16 550 € et une version turbo de cylindrée identique, développant 190 ch, à 21 950 €. Bien que sa commercialisation ne débutera qu'en octobre, nous avons déjà pu tester cette dernière.

Sur 413 cm de long, 176 de large et 156 de haut, la Juke marque certainement des points pour son originalité. Son allure générale, à quelques détails près, évoque le Qazana, le prototype de 2009 - ce que personne n'avait prédit, apparemment. Nissan fait également preuve d'audace à l'intérieur de l'habitacle, avec des éléments empruntés aux motos, comme le tunnel central. Les aspects pratiques ne sont pas négligés pour autant, il y a suffisamment d'espaces de rangement pour compenser un coffre assez étriqué (251 litres). L'ergonomie est bien pensée, l'espace disponible à l'avant est très satisfaisant, mais le résultat est un peu en deçà à l'arrière.

Pour l'occasion, Nissan a durci les réglages de la plate-forme B (de la Cube et de la Note). Le comportement routier est évidemment plus ferme, mais hélas, le filtrage souvent aléatoire. On peut se défouler avec trois réglages différents de la réponse de l'accélérateur et de la servodirection électrique, mais tous semblent assez artificiels. L'élasticité du moteur, de 240 Nm, justifie largement la place de la Juke dans le trafic. Pensez donc : des pointes de 215 km/h, des sprints bouclés en seulement 8 secondes et une consommation moyenne annoncée de 7 litres. Pour terminer en beauté : l'équipement de sécurité standard est impeccable (6 airbags et contrôle de stabilité toujours inclus d'office).

En conclusion, la Juke mise clairement sur les goûts individuels du client. On aime ou on n'aime pas. Nissan force un peu la main, mais il n'avait pas le choix : la Mini Countryman aussi individualiste se profile d'ores et déjà en solide concurrent.