Volkswagen Touran 2.0 TDI 150 Highline

Voir 38 photos
Par: VG 03-11-2015

Volkswagen a présenté le Touran en 2003 pour combler l’avance qu’avait creusé la concurrence européenne avec leurs monovolumes compactes comme le Renault Scénic, le Citroën Picasso, le Ford C-Max ou encore l’Opel Zafira. Très carré ou trop proche du look utilitaire, le Touran connut un premier et léger restylage après quatre ans de carrière, avant d’en subir un second bien plus en profondeur en 2010, mais toujours pas de nouvelle génération en vue. Est-ce que le groupe allemand, voyant les crossovers grignoter le marché avec tant d’appétit, aurait décidé de faire disparaître ce monovolume compacte ? Eh bien non, puisque la seconde génération tant attendue du Touran a été présentée cette année au cours du Salon de l’Auto de Genève.

Lui aussi basé sur la nouvelle plateforme modulable MQB – qu’on ne présente plus – le Touran se retrouve à mi-chemin entre la Golf Sportsvan et le grand frère Sharan. Les tarifs varient entre 24.150 € pour le moins cher d’entre eux, le 1.2 TSI essence de 110cv en boîte manuelle à six rapports et version Trendline et 32.940 € pour le 2.0 TDI BlueMotion de 150cv en boîte auto DSG6 et finition Highline. Entre les deux, vous retrouverez le 1.4 TSI de 150cv ou le 1.6 TDI de 110cv. Notre modèle d’essai, le 2.0 TDI 150cv Highline en boîte manuelle à six rapports est facturé de base à 31.090 € et se trouve juste en dessous du modèle le plus cher. Mais en cochant sur quelques options comme le Side Assist, caméra de recul, pack Business, pack Light, toit ouvrant panoramique et GPS Discover Pro, l’addition s’avère relativement salée, avec un total de 41.370,04 €.

Extérieur

L’intérieur est encore relativement sombre, mais moins austère qu’auparavant
On prend les mêmes et on recommence. Puisque son prédécesseur calquait son regard sur la Golf VI, il leur a semblé logique que la nouvelle mouture fasse pareil avec le modèle Golf de sa génération, à savoir la VII. Les lignes du nouveau Touran se sont tout de même affinées et sont résolument plus sportives que celles du modèle qu’il remplace. Pourtant les dimensions sont pratiquement toutes à la hausse. Elle s’allonge de 13cm (4527mm contre 4397mm auparavant), mais elle perd 1,5cm en hauteur (elle passe de 1674mm à 1659mm) et elle gagne 3,5cm au niveau des épaules (1794mm contre 1829mm). Les formes moins massives et la ligne de toit descendante lui confère un profile moins pataud. Le tout est accentué par cette encoche latérale passant juste en dessous des poignées de porte qui n’existait pas sur les modèles précédents. Les projecteurs avant et les feux arrière LED sont en option. Un hayon immense (attention dans les parkings souterrains !) s’ouvre sur un compartiment bagage qui ne l’est pas moins. Tous sièges relevés – en version 5 places, le coffre dispose de 743l de volume (soit un gain de 48l par rapport à l’ancien modèle). En couchant la banquette arrière, la capacité de chargement passe à 1.980l. A titre de comparaison, le Scénic de Renault ne passe pas les 555l en version 5 places, mais se rapproche un peu plus en pliant les sièges arrière avec 1.837l.

Intérieur

Réputation oblige, l’intérieur et toujours aussi bien fini. Il demeure encore relativement sombre, mais l’ambiance austère à laquelle nous étions habitués jusqu’ici laisse tout de même place à quelque chose de plus brillant, grâce au noir laqué sur la planche de bord. Les places avant sont confortables et bénéficient d’une belle habitabilité et de pas mal d’espace de rangement – ce qui n’est pas négligeable dans ce type de voiture familiale. La position de conduite est moins typée ‘utilitaire’, mais vous serez quand même assis bien droit. La console centrale est plutôt simplifiée et le grand écran tactile de 6,5 pouces (ou 5’’ selon la finition) reprend pratiquement toutes les commandes du véhicule. Mais on ne peut le piloter que via les boutons qui l’entourent. Autrement dit, pas de commutateur central ni de pavé d’écriture près de votre main droite comme chez les cousines d’Ingolstadt. Et c’est bien dommage, car cela aurait été un plus pour l’ergonomie qui est déjà très correcte. Le système d’info divertissement vous permet, via l’option Appconnect (incluse dans le GPS Discover Pro, sinon option à 200 €), de recréer le contenu de votre smartphone sur l’écran. Passons aux places arrière. Tout aussi confortables et surtout très spacieuses, car sur les 13cm ajoutés en longueur, 11,3 d’entre eux ont été octroyé au seul empattement (2678mm pour l’ancien modèle contre 2791mm pour le nouveau), ceci afin d’optimiser l’habitabilité et d’accueillir une troisième rangée de siège – en option – sans devoir allonger le châssis pour une version ‘’Grand Touran’’ comme le font le Picasso ou le Scénic. L’espace pour les jambes en sort forcément grandi. Les sièges coulissants et rabattables individuellement permettent aussi de charger de très long objet, car il est en plus possible de rabattre le siège passager avant. Nous apprécions les trois prises 12V. Deux dans l’habitacle et une dans le coffre – ou pour la troisième rangée de sièges.

Sécurité

A défaut de dégouliner de caractère, le moteur se montre très présent à tous les régimes
Le nouveau Touran a passé les tests EuroNCAP avec fruit, puisqu’il a obtenu les 5 étoiles tant convoitées. Avec 7 airbags (dont un pour les genoux du conducteur), la sécurité des occupants adultes a atteint le score appréciable de 88%. Avec les ancrages Isofix et les fixations top tether, la sécurité de nos petites têtes blondes est assurée à concurrence de 89%, représentant un score au-dessus de la moyenne pour cette catégorie d’occupants. Les piétons n’ont qu’à bien se tenir, puisque la note octroyée à leur sécurité n’est ‘que’ de 71%. Nous sommes par contre un peu étonnés de la note attribuée aux systèmes d’aide à la conduite (76%), car dès l’entrée de gamme, le Touran propose le contrôle électronique de stabilité avec assistant de contre-braquage associé à l’ABS, ASR, EDS et MSR. Sans compter que le régulateur de vitesses adaptatif ACC avec Front Assist et freinage d’urgence en ville est aussi de série. Il faut croire qu’EuroNCAP ne distribue plus ses points aussi facilement !

Conduite

Le premier contact avec la mécanique du Touran se fait via le son du bloc 2.0 TDI. Oui, il est bruyant, surtout au ralenti. Mais cela diminue légèrement en roulant – et en chauffant. Il développe 150cv à 3.500tr/min – soit timidement 10cv de plus que son prédécesseur. Il bénéficie de 340Nm de couple dès 1.750tr/min (320Nm au même régime pour l’ancien modèle). A défaut de dégouliner de caractère (cela reste un moteur diesel destiné à rouler longtemps), il se montre très présent et alerte à tous les régimes. Du moins jusqu’à atteindre les 3.500tr/min. Ensuite, comme tout bon diesel, c’est le néant. Notez que le 0-100 est bouclé en 9,3 secondes et qu’elle atteint les 208km/h en vitesse de pointe. Sur la route, son comportement est rassurant. Le nouveau Touran est bien sur ses appuis. On ne ressent pas forcément son embonpoint de près de 70kg par rapport au modèle précédent (1.485kg contre 1.552kg pour le nouveau modèle). Le train avant permet de circuler à cadence dynamique et l’empattement allongé (près de 2,8m) contribue énormément à sa bonne stabilité en courbe rapide. La boîte manuelle à six rapports est bien étagée, avec un premier rapport suffisamment court pour bien exploiter le couple à bas régime. Mais si vous avez 1.850 € à mettre dans une option, choisissez la boite automatique DSG6 (DSG7 réservée au 1.6TDI). Elle rendra la conduite plus fluide, à fortiori en situation urbaine. Pour vos manœuvres, vous serez bien aidé par la caméra de recul (en option), mais cela reste un véhicule relativement encombrant, avec lequel il faut tenir compte du l’ouverture importante du hayon de coffre. L’assistant de parking automatique (en option) amusera vos enfants lors des trois premiers créneaux, ensuite vous risquez de vous en passer. Donc choisissez bien vos options, car elles ne sont pas données ! Nous avons cependant deux petits bémols. En commençant par le système start/stop qui s’est montré capricieux à plusieurs reprises et pour finir – et cela devient une habitude pour le groupe VW – par une direction relativement artificielle et peu communicative. Avec, pour cet essai, une conduite majoritaire urbaine, nous avons relevé une consommation moyenne de 6,7l/100km. Officiellement, elle revendique une moyenne (urbaine donc) de 5,3l/100km. La consommation mixte est quant à elle (toujours selon les données officielles) de 4,4l/100km correspondant à 116g/km de CO2.

Conclusion

Le nouveau Volkswagen Touran n’a rien laissé au hasard. Certes, le look n’a été que timidement adapté, mais il est (encore) plus spacieux et mieux fini que le modèle qu’il remplace. Ce monovolume compact ne laisse au Sharan que l’avantage de l’espace et de la modularité. La version 2.0 TDI nous semble la mieux adaptée à ce modèle, car avec 40cv rendu par le 1.6 TDI, nous ne voyons pas comment l’agrément de conduite pourrait être égalé. En comparaison avec son prédécesseur, le bilan dynamique est très positif. Le nouveau Touran a donc tout pour plaire, si ce n’est son tarif une fois bien équipé. Car effectivement, à force de se rapprocher si dangereusement de son grand frère, il finit par pratiquer des tarifs assez élevé pour la catégorie.


Ajouter un commentaire
comments by Disqus